Maintenant j'aime beaucoup les cacahuètes !
13 juin 2012
Critique de 4quArt de La 2e Porte à Gauche présenté par Danse-Cité.
- Oliver Koomsatira
«4QUART» de La 2e Porte à Gauche. Les interprètes Sophie Corriveau, Manuel Roque, Peter Trotzmer et Lucie Vigneault. Crédit : Ben Philippi.
Danse-Cité vient tout juste de clôturer la Semaine de la Trentième avec le spectacle 4quArt créé par La 2e Porte à Gauche. En toute honnêteté, la journée avait été très longue. En fait, la semaine entière aussi, donc il me semblait que d'aller voir un spectacle à 22h soit la dernière chose envisageable... Mais bref, il faut parfois faire des sacrifices. Est-ce que ça a valu la peine? Vous savez, il y a parfois des moments où il est infiniment positif de se botter les fesses quand on a pas le goût de faire quelque chose et cette fois-ci, ce fut le cas. Il faut dire que lorsque tu sais qu'il y aura la crème de la crème côté interprètes, c'est motivant. Quelle genre de crème? De la crème très riche… à en donner une hausse de cholestérol malsaine… vous savez, au moins de la 35%… du genre Sophie Corriveau, Manuel Roque, Peter Trotzmer et Lucie Vigneault. Ooh la la.
Les créateurs du spectacle ont fait quelque chose de très intelligent pour mettre les spectateurs de leur côté… un buffet avec humus, salade, biscuits, boissons, etc! Une idée très ingénieuse à imiter dans toutes les salles de spectacle, d'après moi. Comme ça, le public aura une raison de plus d'aller voir un spectacle de danse et en plus ils n'arriveront sûrement pas en retard! Suite à cet accueil très généreux, le spectacle commença à notre insu lorsque les danseurs vinrent parmi nous dans le foyer pour nous faire jouer à des jeux aussi simples qu'embarrassants, juste au cas où nous avions l’intention de maintenir notre image stoïque et impénétrable de la ville. Des jeux du genre «Je te lance plein de peanuts et il faut que t'en attrape le plus possible. Go!» Ou «T'as 15 secondes pour écrire ton nom au complet avec des peanuts. Go!» Ou «Lance une peanut dans les airs, ramasse une autre peanut et attrape la peanut que tu viens de lancer avec la même main!» Bref, des heures de plaisirs pour démolir n'importe quel statut social.
Après ces festivités, nous avons été amenés à suivre ces quatre drôles de personnages jusqu'à la salle de représentation ou la folie continua. Si il y a un spectacle qui a compris comment maîtriser la force du ridicule, c'est bel et bien celui-ci. Ça fait d'ailleurs longtemps que j'ai vu un spectacle de danse si divertissant du début à la fin. Ce qui était particulièrement efficace de la formule était l'aspect interactif et non-structuré qui permettait aux spectateurs de se déplacer librement dans l'espace pour voir le même tableau sous différents angles, à leur guise.
Il y avait tant de tableaux saisissants qu'il est certain que je pourrais revoir ce spectacle plusieurs fois sans m'en lasser. Surprenant, n'est-ce pas? Dans beaucoup de cas, on n'a même pas le goût de rester jusqu'à la fin et on adorerait avoir une machine de téléportation pour instantanément se retrouver dans son lit. Ou bien de pouvoir laisser son sosie dans la salle pendant que le vrai moi recevrait un massage. Pas dans ce cas-ci. Chaque tableau était soit délirant, choquant, rafraîchissant dans ses propositions chorégraphiques, ingénieux, surprenant… Bref, on avait véritablement le goût que ça continue. En fait, c'était parfois tellement bon qu'on appréhendait une suite décevante puisqu'il nous semblait absolument impossible qu'une meilleure idée puisse exister. Et à notre grand soulagement, le spectacle nous fit découvrir quelque chose d'encore plus impressionnant! On pense au quatuor hilarant où le pauvre Peter Trotzmer, habillé en bonhomme obèse, se fait battre par les trois autres tel un adolescent intimidé par des Power Rangers qui l'attaquent à coups de Kung Fu acrobatique. Ou bien au duo dégueulasse de compétition de rots mettant en vedette la charmante Lucie Vigneault et Peter Trotzmer qui ont trouvé tous les portés possibles pour initier leur rot afin de nous faire vomir après qu'ils aient calé leur bière. Eh oui, vous avez bien compris, de la bière. Disons qu'une canette de bière n'est pas nécessairement l'option la plus hydratante lorsque tu viens de suer ta vie pendant 20 minutes… Mais qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour l'Art? Il y avait aussi le solo désarticulé de Manuel Roque qui, personnifiant une genre de créature insecte, l'exécutait avec une précision et une maîtrise à couper le souffle. Difficile à décrire… À voir si jamais vous en avez la chance. La liste continue mais je ne voudrais quand même pas vous donner tous les «punchs»!
En somme, je crois qu'il est navrant que les gens allergiques aux noix ne pourront jamais voir cette oeuvre. C'est de la discrimination pure et nette. Tout le monde devrait avoir droit à ce spectacle, peu importe votre religion. Hm… en fait, je crois peut-être que les pratiquants y soient aussi allergiques. Disons que ce n'est pas un spectacle familiale… En tout cas, si vous êtes majeur, non-pratiquant et allergique aux arachides, apportez votre EpiPen, ça vaut la peine! Pour plus de détails sur le spectacle, visitez le site web de Danse-Cité.
http://www.danse-cite.org/fr/spectacles/2011/4quart
Extraits de 4quArt.
Les créateurs du spectacle ont fait quelque chose de très intelligent pour mettre les spectateurs de leur côté… un buffet avec humus, salade, biscuits, boissons, etc! Une idée très ingénieuse à imiter dans toutes les salles de spectacle, d'après moi. Comme ça, le public aura une raison de plus d'aller voir un spectacle de danse et en plus ils n'arriveront sûrement pas en retard! Suite à cet accueil très généreux, le spectacle commença à notre insu lorsque les danseurs vinrent parmi nous dans le foyer pour nous faire jouer à des jeux aussi simples qu'embarrassants, juste au cas où nous avions l’intention de maintenir notre image stoïque et impénétrable de la ville. Des jeux du genre «Je te lance plein de peanuts et il faut que t'en attrape le plus possible. Go!» Ou «T'as 15 secondes pour écrire ton nom au complet avec des peanuts. Go!» Ou «Lance une peanut dans les airs, ramasse une autre peanut et attrape la peanut que tu viens de lancer avec la même main!» Bref, des heures de plaisirs pour démolir n'importe quel statut social.
Après ces festivités, nous avons été amenés à suivre ces quatre drôles de personnages jusqu'à la salle de représentation ou la folie continua. Si il y a un spectacle qui a compris comment maîtriser la force du ridicule, c'est bel et bien celui-ci. Ça fait d'ailleurs longtemps que j'ai vu un spectacle de danse si divertissant du début à la fin. Ce qui était particulièrement efficace de la formule était l'aspect interactif et non-structuré qui permettait aux spectateurs de se déplacer librement dans l'espace pour voir le même tableau sous différents angles, à leur guise.
Il y avait tant de tableaux saisissants qu'il est certain que je pourrais revoir ce spectacle plusieurs fois sans m'en lasser. Surprenant, n'est-ce pas? Dans beaucoup de cas, on n'a même pas le goût de rester jusqu'à la fin et on adorerait avoir une machine de téléportation pour instantanément se retrouver dans son lit. Ou bien de pouvoir laisser son sosie dans la salle pendant que le vrai moi recevrait un massage. Pas dans ce cas-ci. Chaque tableau était soit délirant, choquant, rafraîchissant dans ses propositions chorégraphiques, ingénieux, surprenant… Bref, on avait véritablement le goût que ça continue. En fait, c'était parfois tellement bon qu'on appréhendait une suite décevante puisqu'il nous semblait absolument impossible qu'une meilleure idée puisse exister. Et à notre grand soulagement, le spectacle nous fit découvrir quelque chose d'encore plus impressionnant! On pense au quatuor hilarant où le pauvre Peter Trotzmer, habillé en bonhomme obèse, se fait battre par les trois autres tel un adolescent intimidé par des Power Rangers qui l'attaquent à coups de Kung Fu acrobatique. Ou bien au duo dégueulasse de compétition de rots mettant en vedette la charmante Lucie Vigneault et Peter Trotzmer qui ont trouvé tous les portés possibles pour initier leur rot afin de nous faire vomir après qu'ils aient calé leur bière. Eh oui, vous avez bien compris, de la bière. Disons qu'une canette de bière n'est pas nécessairement l'option la plus hydratante lorsque tu viens de suer ta vie pendant 20 minutes… Mais qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour l'Art? Il y avait aussi le solo désarticulé de Manuel Roque qui, personnifiant une genre de créature insecte, l'exécutait avec une précision et une maîtrise à couper le souffle. Difficile à décrire… À voir si jamais vous en avez la chance. La liste continue mais je ne voudrais quand même pas vous donner tous les «punchs»!
En somme, je crois qu'il est navrant que les gens allergiques aux noix ne pourront jamais voir cette oeuvre. C'est de la discrimination pure et nette. Tout le monde devrait avoir droit à ce spectacle, peu importe votre religion. Hm… en fait, je crois peut-être que les pratiquants y soient aussi allergiques. Disons que ce n'est pas un spectacle familiale… En tout cas, si vous êtes majeur, non-pratiquant et allergique aux arachides, apportez votre EpiPen, ça vaut la peine! Pour plus de détails sur le spectacle, visitez le site web de Danse-Cité.
http://www.danse-cite.org/fr/spectacles/2011/4quart
Extraits de 4quArt.