Danse Danse élargit ses horizons chorégraphiques
21 septembre 2013
Article sur la saison 2013-2014 de Danse Danse.
- Oliver Koomsatira
Les codirecteurs artistiques de Danse Danse Pierre Des Marais et Clothilde Cardinal. Crédit photographe : Monic Richard
Connaissez-vous le diffuseur Danse Danse? Si oui, vous êtes certainement au courant des grandes avancées en danse contemporaine dont il est responsable. Si non, voici quelques chiffres pour vous en mettre plein la vue… À la fin de la saison 2012-2013, plus de 440 représentations par 109 compagnies (44 en provenance du Québec et 65 de différents pays) y ont eu lieu. C'est-à-dire 147 œuvres de 76 chorégraphes et de nombreux danseurs ont été présentés devant plus de 250 000 spectateurs, vendant ainsi, selon les chiffres de l’Observatoire de la Culture et des Communications du Québec, près de 20% de tous les billets en danse contemporaine au Québec. Hmm, pas mal pour une forme artistique qui est souvent perçue comme étant étrange, expérimentale, marginale, plate… Une experte du secteur culturel m'a déjà dit : « Si t'es capable de vendre de la danse, t'es capable de vendre n'importe quoi. » Eh bien, voici un diffuseur capable de vendre n'importe quoi, semblerait-il !
Qui sont donc les codirecteurs artistiques de ce succès fulgurant? Les charmants Clothilde Cardinal et Pierre Des Marais avec qui Danse Nouvelles Montréal a eu un petit entretien pour en savoir plus sur leur saison à venir. Qu'est-ce que le diffuseur spécialisé réserve à son public chéri? Des coups de coeur, ont-ils partagé : « Tous les artistes de notre programmation 2013-2014 sont des coups de cœur. La danse contemporaine est riche et inventive, et nous sommes aussi enthousiastes à présenter Maguy Marin que Wayne McGregor, Lin Hwai-min que Kyle Abraham, Helena Waldmann que Olivier Dubois. » Comment ces heureux élus ont-ils été sélectionnés? « L’authenticité est le critère premier : c’est ce qui est recherché quand nous faisons nos choix artistiques et c’est le fil conducteur de tout notre travail de programmation. Du moins, c’est ce que nous souhaitons ! Comme codirecteurs artistiques, nous sommes à la recherche de propositions artistiques qui contribuent au rayonnement de cet art du mouvement auprès du public montréalais. Nous cherchons à proposer (…) une diversité de propositions fondée sur des démarches artistiques intègres et fortes. » Très bien, jusqu'à maintenant la saison semble très exotique mais qu'en est-t-il du côté « Je me souviens »? « Les deux artistes québécois que nous avons invités cette saison répondent également à ce critère d’analyse : Marie Chouinard et Victor Quijada sont tous deux des artistes qui à nos yeux dynamisent et bonifient le paysage de la danse québécoise par des démarches singulières et
nécessaires. »
Évidemment, pour certaines personnes de la classe moyenne ou sous le seuil de la pauvreté, la culture et le divertissement figurent pas mal derniers sur la liste des dépenses, loin après le loyer ou l'hypothèque, l'essence ou la passe d'autobus, l'épicerie, l'électricité, le chauffage, le téléphone, l'internet, la dette étudiante, etc, etc. Avec des prix de billets qui peuvent sembler hors de portée pour une grande partie des montréalais, à quoi ressemble les changements apportés aux abonnements cette année? « Auparavant, il y avait 2 formules : la totale et à la carte à partir de 4 jusqu’à 6 ou 7 spectacles. L’abonnement n’était aussi disponible que dans la Section A, la meilleure section et la section la plus chère. À partir de 2013-2014, il existera 3 formules (4 à 5), (6 à 7) et (8 à 10) et ce, dans toutes les sections (A à D). Autre changement par rapport à 2012-2013, Danse Danse poursuit son action à l’intention des jeunes spectateurs et élargit à tous ses spectacles présentés au Théâtre Maisonneuve et à la Cinquième Salle de la Place des Arts l’accès au tarif jeunesse offert pour les moins de 30 ans. » Eh bien, là tu parles, le cri du pauvre travailleur surmené désirant se cultiver a été entendu ! Je vous avais dit qu'ils étaient charmants.
Maintenant, côté artistique, vous dites avoir élargi vos horizons chorégraphiques cette saison. Dans quelles mesure est-ce le cas? « Outre le rayonnement, notre mission est aussi l’avancement et le développement de l’art chorégraphique. Notre vision artistique prend sa source dans la conviction que la danse contemporaine est plurielle, c’est-à-dire ouverte à diverses influences et non pas cloisonnée dans un seul style ou associée à une seule esthétique. La danse est à la fois expression artistique, territoire de recherche et de création, lieu de mémoire culturelle et terreau sensible aux grands courants qui secouent notre société. Les artistes de la saison 2013-2014 repoussent davantage les horizons chorégraphiques sur le fond et la forme et en cela, élargissent nos horizons chorégraphiques. Voir les danseurs de Wayne McGregor exécuter des mouvements d’une rapidité époustouflante, ceux de Marie Chouinard investir l’univers de Satie et de Michaux avec une totale adhésion au langage de la créatrice, ceux de Olivier Dubois se livrer à des élans archaïques ou encore, Brit Rodemund (interprète de Get a Revolver) s’enfoncer dans un désordre psychique, sont autant de gestes à repousser les horizons chorégraphiques de tous. La danse contemporaine évolue et notre saison est le réceptacle des propositions d’artistes en prise sur leur temps, un temps jamais figé, toujours en mouvement. » Ah, là vous venez mettre l'eau à la bouche des fins connaisseurs.
Pour ceux qui ne connaissent pas autant la danse, à quels sujets actuels auront-ils droit?
« Ils sont nombreux : une certaine faillite de nos sociétés actuelles, incidences de nos choix de société sur les changements climatiques, une réflexion sur la maladie mentale dont nous osons parler de plus en plus comme groupe social, les tensions raciales, la recherche d’une quête spirituelle et nous en passons. La danse est un art porteur car il évoque plus qu’il ne dicte ou moralise, c’est une de ses grandes forces. » Bravo, un diffuseur qui n'a pas peur de faire face à la réalité sans pour autant faire de propagande. Ça a bel et bien l'air d'une saison forte intéressante. Qu'en pensez-vous? Pour avoir plus de détails, visitez le site web. http://dansedanse.ca/DDA_1314/fr/
Qui sont donc les codirecteurs artistiques de ce succès fulgurant? Les charmants Clothilde Cardinal et Pierre Des Marais avec qui Danse Nouvelles Montréal a eu un petit entretien pour en savoir plus sur leur saison à venir. Qu'est-ce que le diffuseur spécialisé réserve à son public chéri? Des coups de coeur, ont-ils partagé : « Tous les artistes de notre programmation 2013-2014 sont des coups de cœur. La danse contemporaine est riche et inventive, et nous sommes aussi enthousiastes à présenter Maguy Marin que Wayne McGregor, Lin Hwai-min que Kyle Abraham, Helena Waldmann que Olivier Dubois. » Comment ces heureux élus ont-ils été sélectionnés? « L’authenticité est le critère premier : c’est ce qui est recherché quand nous faisons nos choix artistiques et c’est le fil conducteur de tout notre travail de programmation. Du moins, c’est ce que nous souhaitons ! Comme codirecteurs artistiques, nous sommes à la recherche de propositions artistiques qui contribuent au rayonnement de cet art du mouvement auprès du public montréalais. Nous cherchons à proposer (…) une diversité de propositions fondée sur des démarches artistiques intègres et fortes. » Très bien, jusqu'à maintenant la saison semble très exotique mais qu'en est-t-il du côté « Je me souviens »? « Les deux artistes québécois que nous avons invités cette saison répondent également à ce critère d’analyse : Marie Chouinard et Victor Quijada sont tous deux des artistes qui à nos yeux dynamisent et bonifient le paysage de la danse québécoise par des démarches singulières et
nécessaires. »
Évidemment, pour certaines personnes de la classe moyenne ou sous le seuil de la pauvreté, la culture et le divertissement figurent pas mal derniers sur la liste des dépenses, loin après le loyer ou l'hypothèque, l'essence ou la passe d'autobus, l'épicerie, l'électricité, le chauffage, le téléphone, l'internet, la dette étudiante, etc, etc. Avec des prix de billets qui peuvent sembler hors de portée pour une grande partie des montréalais, à quoi ressemble les changements apportés aux abonnements cette année? « Auparavant, il y avait 2 formules : la totale et à la carte à partir de 4 jusqu’à 6 ou 7 spectacles. L’abonnement n’était aussi disponible que dans la Section A, la meilleure section et la section la plus chère. À partir de 2013-2014, il existera 3 formules (4 à 5), (6 à 7) et (8 à 10) et ce, dans toutes les sections (A à D). Autre changement par rapport à 2012-2013, Danse Danse poursuit son action à l’intention des jeunes spectateurs et élargit à tous ses spectacles présentés au Théâtre Maisonneuve et à la Cinquième Salle de la Place des Arts l’accès au tarif jeunesse offert pour les moins de 30 ans. » Eh bien, là tu parles, le cri du pauvre travailleur surmené désirant se cultiver a été entendu ! Je vous avais dit qu'ils étaient charmants.
Maintenant, côté artistique, vous dites avoir élargi vos horizons chorégraphiques cette saison. Dans quelles mesure est-ce le cas? « Outre le rayonnement, notre mission est aussi l’avancement et le développement de l’art chorégraphique. Notre vision artistique prend sa source dans la conviction que la danse contemporaine est plurielle, c’est-à-dire ouverte à diverses influences et non pas cloisonnée dans un seul style ou associée à une seule esthétique. La danse est à la fois expression artistique, territoire de recherche et de création, lieu de mémoire culturelle et terreau sensible aux grands courants qui secouent notre société. Les artistes de la saison 2013-2014 repoussent davantage les horizons chorégraphiques sur le fond et la forme et en cela, élargissent nos horizons chorégraphiques. Voir les danseurs de Wayne McGregor exécuter des mouvements d’une rapidité époustouflante, ceux de Marie Chouinard investir l’univers de Satie et de Michaux avec une totale adhésion au langage de la créatrice, ceux de Olivier Dubois se livrer à des élans archaïques ou encore, Brit Rodemund (interprète de Get a Revolver) s’enfoncer dans un désordre psychique, sont autant de gestes à repousser les horizons chorégraphiques de tous. La danse contemporaine évolue et notre saison est le réceptacle des propositions d’artistes en prise sur leur temps, un temps jamais figé, toujours en mouvement. » Ah, là vous venez mettre l'eau à la bouche des fins connaisseurs.
Pour ceux qui ne connaissent pas autant la danse, à quels sujets actuels auront-ils droit?
« Ils sont nombreux : une certaine faillite de nos sociétés actuelles, incidences de nos choix de société sur les changements climatiques, une réflexion sur la maladie mentale dont nous osons parler de plus en plus comme groupe social, les tensions raciales, la recherche d’une quête spirituelle et nous en passons. La danse est un art porteur car il évoque plus qu’il ne dicte ou moralise, c’est une de ses grandes forces. » Bravo, un diffuseur qui n'a pas peur de faire face à la réalité sans pour autant faire de propagande. Ça a bel et bien l'air d'une saison forte intéressante. Qu'en pensez-vous? Pour avoir plus de détails, visitez le site web. http://dansedanse.ca/DDA_1314/fr/