ATMAN, BOLLYWOOD ET CHAR.
5 décembre 2011
Critique des oeuvres Atman, Bollywood et Char de Manijeh Ali.
-Mandana Anahita (Bio)
Manijeh Ali dans le spectacle «Char». Photo de Geoffrey Cook.
C’est avec magnificence, curiosité et enthousiasme que je découvre Manijeh Ali dans son art, enracinée dans les danses indiennes et enveloppée par un élan contemporain, avec un charme qui lui est totalement propre et unique, nous dévoilant la symbiose et le tracé des cultures d’Asie centrale.
Dans une arborescence d’ombres et de lumière, par les effets des projecteurs du studio 303, le visage de la chorégraphe capture et charme pleinement mon cœur et le fait vaguer dans l’étrangeté qui réside dans ce dialogue entre la vie et la mort, entre la passion et le contentement, entre l’ivresse et l’abandon, entre le Soi (mot sanskrit «Atman») et l’Égo. Manijeh Ali nous partage avec grâce et dévotion la précision technique et la rigueur du Bharata Natya dans une forme contemporaine alliant une ardente douceur et une complexité harmonieuse. Au travers de sa composition, le Katthak, une danse de l’Inde du Nord, danse folklorique indienne et de l’Afrique de l’Ouest, elle abreuve notre esprit au rythme du tambour, du tala (suite de syllabes chantée par la danseuse), des grelots et des effets acoustiques et scéniques.
Pour vous mettre en contexte, le Bharata natya est la plus ancienne danse traditionnelle de l’Inde, qui se transmet de disciple à disciple et ne se performe que pour faire offrande à la divinité. Cette danse se caractérise par ce qu’on appelle les Hastas (des gestes des mains) en relation avec l’expression du visage, des pieds et du corps, projetant une unité dans la danse, pour engager l’auditoire dans un récit révélant des émotions contrastées. Le visage parfait l’expressivité du corps en saisissant l’auditoire grâce au mukhabinaya (la qualité émotionnelle que peut exprimer le visage) tels que la peur, l’amour, le désir, la colère, la tristesse, la dévotion etc.…
Dans le cadre de cette performance, je retrouve certaines phases traditionnelles que composent le Bharata Natya, entre autre dans Char, un premier solo, je perçois Alarippu, une danse qui débute traditionnellement la scène dans l’ouverture du cœur pour la divinité. Au rythme du tambour, je me sens emportée dans un récit dans lequel se manifestent les pertes et les victoires du guerrier au cours de son trajet. Sous l’incandescente berceuse du Tala, je ressens une manifestation de la joie d’incarner ce corps derrière l’illusion de l’esprit à se voir éternel. Au son des grelots, les enchaînements de mouvements entrelacent le classique et le Katthak et se poursuit dans Jodha, la seconde présentation. La chorégraphe, cette fois accompagnée de la danseuse Julie Mondor, interprète une danse lyrique où je me vois plongée dans la dualité qui prend en otage notre esprit. Habillée de rouge, Manijeh Ali, dans ce chemin de guérison, transforme ces instants en prouesse, au cœur de pirouettes s’achevant par de gracieuses poses.
Suite à la volupté apportée par le style Katthak, Rasyia, une autre composition met en scène ses étudiantes qui, avec allégresse et légèreté, expriment un voile d’insouciance et de fantaisie. Les costumes colorés et les mouvements nous rappellent la danse du folklore Indien. Rasa, la quatrième composition (solo), se projette avec surprise par la voix d’une petite fille. C’est un conte pour enfant, mettant en scène avec jeu et délicatesse les aspects des expressions de la danse indienne classique. Manijeh Ali nous ouvre alors l’espace dans une intimité divine dans Atman, qui selon moi reste le chef-d’œuvre de toute la soirée, un témoignage manifeste de l’expérience intérieure avec le divin. Dans une élégance du cœur unique, Manijeh Ali interprète son intériorité bouleversante et nous invite à rencontrer avec elle le divin dans un passage obligé, où le seuil de l’existence mortel devient une entrée dans l’éternité de l’âme. Au cœur d’Atman, derrière la poésie à l’alphabet persan, brillamment composée, vous êtes conviés à vous dévouer à l’Amour et à partager une parcelle d’Éternité.
Pour plus de détails sur les oeuvres Atman, Bollywood et Char, veuillez visiter son site web. http://www.quebeasia.org/edition2.html
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Dans une arborescence d’ombres et de lumière, par les effets des projecteurs du studio 303, le visage de la chorégraphe capture et charme pleinement mon cœur et le fait vaguer dans l’étrangeté qui réside dans ce dialogue entre la vie et la mort, entre la passion et le contentement, entre l’ivresse et l’abandon, entre le Soi (mot sanskrit «Atman») et l’Égo. Manijeh Ali nous partage avec grâce et dévotion la précision technique et la rigueur du Bharata Natya dans une forme contemporaine alliant une ardente douceur et une complexité harmonieuse. Au travers de sa composition, le Katthak, une danse de l’Inde du Nord, danse folklorique indienne et de l’Afrique de l’Ouest, elle abreuve notre esprit au rythme du tambour, du tala (suite de syllabes chantée par la danseuse), des grelots et des effets acoustiques et scéniques.
Pour vous mettre en contexte, le Bharata natya est la plus ancienne danse traditionnelle de l’Inde, qui se transmet de disciple à disciple et ne se performe que pour faire offrande à la divinité. Cette danse se caractérise par ce qu’on appelle les Hastas (des gestes des mains) en relation avec l’expression du visage, des pieds et du corps, projetant une unité dans la danse, pour engager l’auditoire dans un récit révélant des émotions contrastées. Le visage parfait l’expressivité du corps en saisissant l’auditoire grâce au mukhabinaya (la qualité émotionnelle que peut exprimer le visage) tels que la peur, l’amour, le désir, la colère, la tristesse, la dévotion etc.…
Dans le cadre de cette performance, je retrouve certaines phases traditionnelles que composent le Bharata Natya, entre autre dans Char, un premier solo, je perçois Alarippu, une danse qui débute traditionnellement la scène dans l’ouverture du cœur pour la divinité. Au rythme du tambour, je me sens emportée dans un récit dans lequel se manifestent les pertes et les victoires du guerrier au cours de son trajet. Sous l’incandescente berceuse du Tala, je ressens une manifestation de la joie d’incarner ce corps derrière l’illusion de l’esprit à se voir éternel. Au son des grelots, les enchaînements de mouvements entrelacent le classique et le Katthak et se poursuit dans Jodha, la seconde présentation. La chorégraphe, cette fois accompagnée de la danseuse Julie Mondor, interprète une danse lyrique où je me vois plongée dans la dualité qui prend en otage notre esprit. Habillée de rouge, Manijeh Ali, dans ce chemin de guérison, transforme ces instants en prouesse, au cœur de pirouettes s’achevant par de gracieuses poses.
Suite à la volupté apportée par le style Katthak, Rasyia, une autre composition met en scène ses étudiantes qui, avec allégresse et légèreté, expriment un voile d’insouciance et de fantaisie. Les costumes colorés et les mouvements nous rappellent la danse du folklore Indien. Rasa, la quatrième composition (solo), se projette avec surprise par la voix d’une petite fille. C’est un conte pour enfant, mettant en scène avec jeu et délicatesse les aspects des expressions de la danse indienne classique. Manijeh Ali nous ouvre alors l’espace dans une intimité divine dans Atman, qui selon moi reste le chef-d’œuvre de toute la soirée, un témoignage manifeste de l’expérience intérieure avec le divin. Dans une élégance du cœur unique, Manijeh Ali interprète son intériorité bouleversante et nous invite à rencontrer avec elle le divin dans un passage obligé, où le seuil de l’existence mortel devient une entrée dans l’éternité de l’âme. Au cœur d’Atman, derrière la poésie à l’alphabet persan, brillamment composée, vous êtes conviés à vous dévouer à l’Amour et à partager une parcelle d’Éternité.
Pour plus de détails sur les oeuvres Atman, Bollywood et Char, veuillez visiter son site web. http://www.quebeasia.org/edition2.html
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