4 chorégraphes renommés pour un seul spectacle :
Straight Right
13 février 2012
Article de Straight Right ou l'art d'être Nulle part Ailleurs présenté par Danse-Cité.
-Oliver Koomsatira

Victoria May et Ève Garnier dans « Straight Right ou l'art d'être Nulle part Ailleurs ». Photo de Nicolas Ruel.
La migration est bel et bien un thème important chez les artistes de la danse en ce moment. Les danseurs viennent de partout, changent souvent de compagnies et même de pays, comme l'explique Victoria May, co-directrice artistique et interprète de Straight Right ou l'art d'être Nulle part Ailleurs: « Il est commun pour les danseurs d'aller d'une compagnie de danse à l'autre, d'un chorégraphe à l'autre. Souvent, dans une même compagnie, la plupart des danseurs ne proviennent même pas du pays d'où la compagnie est basée.» Nous pouvons par exemple penser à quelques compagnies montréalaises reconnues comme Les Ballets Jazz de Montréal ou Les Grands Ballets Canadiens de Montréal qui emploient majoritairement des interprètes venant de l’extérieur. En revanche, les danseurs canadiens partent parfois en Europe pour y développer leur carrière. C'est d'ailleurs le cas de Victoria May, qui, native d'Ottawa, a suivi sa formation en danse au Royal Winnipeg Ballet, est partie pour la Suède, s'est établie au Danemark, puis est venue s'établir à Montréal après avoir passé 12 ans en Europe. C'est en fait durant son passage au Danemark qu'elle rencontra Ève Garnier il y a une vingtaine d'année. Cette dernière est maintenant sa collègue co-directrice artistique et interprète avec qui elle présentera la nouvelle création Straight Right ou l'art d'être Nulle part Ailleurs du 16 au 25 février.
Les deux danseuses ont décidé d'approcher quatre chorégraphes pour créer cette œuvre originale; Louise Bédard, Martin Bélanger, Anders Christiansen et Dominique Porte.
« L'inspiration est venue d'un désir de créer un projet axé sur le mouvement. Nous avons choisi des chorégraphes qui ont une signature de mouvement très forte. Nous voulions aussi des gens avec une direction visuelle puissante. Nous explorons beaucoup les contrastes dans cette œuvre, comme entre le noir et le blanc, par exemple. Les chorégraphes représentent en fait différentes époques et aspects de nos aventures migratoires. Nous étions très intriguées par le travail de ces créateurs. Nous les avons aussi choisi en fonction du processus que nous voulions vivre au courant de la création. Aussi en fonction de ce que nous pouvions en dériver et ce que nous pouvions leur apporter à eux aussi. » partage Victoria May.
Comme la thématique de la migration est un élément fondamental de l'œuvre, Victoria nous partage ses observations sur les différences et les similitudes entre le Danemark et Montréal. « Les deux communautés de danse ont des liens tissés très serrés et apportent du soutien au travail des autres. Là où cela diverge, c'est particulièrement le fait que la scène de danse montréalaise est beaucoup plus espacée comparativement à celle du Danemark. Au Danemark, on retrouve de huit à dix studios dans un même endroit. On croise constamment les gens de la communauté, ne serait-ce que dans la salle à manger. On les voit répéter tous les jours. On sait quand ils ont eu une bonne ou une mauvaise journée… etc. Tandis qu'à Montréal, comme les studios et les théâtres sont un peu partout dans la ville, il y a moins de croisement de chemins. »
Victoria nous partage d'ailleurs les joies et les défis d'être une personne migratrice. « Une des joies est que personne ne te connait. Personne ne sait d'où tu viens, quel genre de personne tu étais en quatrième année, quelles choses stupides tu as faites quand tu étais adolescente. Tu peux te réinventer. Tu rencontres de nouveaux individus, tu explores de nouveaux bâtiments. La nourriture est différente, la culture aussi. Tout est nouveau. » Par contre, être une nouvelle-venue représente aussi plusieurs défis: « Il est difficile de sentir que tu fais partie d'une société qui n'est pas la tienne, d’un endroit où tu ne connais pas toutes les règles. C'est ça qui est parfois triste et frustrant. Tu commences à te demander pourquoi tu veux être ici. C'est quoi le but? On ressent parfois une instabilité face au fait d’être dans un pays qui n'est pas le nôtre. Les lois peuvent changer, tu ne te sens jamais vraiment sécurisée. Il y a aussi la communication qui est parfois difficile. Pas la langue mais tout les non-dits que tu ignores du pays. »
Avec toute cette richesse conceptuelle et physique, Straight Right ou l'art d'être Nulle part Ailleurs a été créé avec le but d'être accessible à un public qui n'a jamais vu de danse: « La migration est une chose à laquelle tout le monde peut s'identifier, spécialement en Amérique du Nord, soit à cause de notre propre famille, d'un voisin, etc. Nous pouvons tous nous connecter à cette expérience humaine. Le public montréalais peut s'attendre à une soirée remplie d'humour et d'imprévisibilité. C'est une performance crue et poétique… personnelle. Straight Right ou l'art d'être Nulle part Ailleurs est présenté dans un très beau théâtre. Venez s'il-vous-plaît voir ce spectacle de vos propres yeux. Nous espérons que vous allez l'apprécier. »
Straight Right ou l'art d'être Nulle part Ailleurs est présenté par Danse-Cité à l'Espace Go du 16 au 18 février ainsi que du 22 au 25 février à 20h. Pour plus de détails sur l'œuvre, visitez le site web de Danse-Cité.
http://www.danse-cite.org/fr/spectacles/2012/straight-right-ou-l-art-d-etre-nulle-part-ailleurs
Extraits de Straight Right ou l'art d'être Nulle part Ailleurs.
Les deux danseuses ont décidé d'approcher quatre chorégraphes pour créer cette œuvre originale; Louise Bédard, Martin Bélanger, Anders Christiansen et Dominique Porte.
« L'inspiration est venue d'un désir de créer un projet axé sur le mouvement. Nous avons choisi des chorégraphes qui ont une signature de mouvement très forte. Nous voulions aussi des gens avec une direction visuelle puissante. Nous explorons beaucoup les contrastes dans cette œuvre, comme entre le noir et le blanc, par exemple. Les chorégraphes représentent en fait différentes époques et aspects de nos aventures migratoires. Nous étions très intriguées par le travail de ces créateurs. Nous les avons aussi choisi en fonction du processus que nous voulions vivre au courant de la création. Aussi en fonction de ce que nous pouvions en dériver et ce que nous pouvions leur apporter à eux aussi. » partage Victoria May.
Comme la thématique de la migration est un élément fondamental de l'œuvre, Victoria nous partage ses observations sur les différences et les similitudes entre le Danemark et Montréal. « Les deux communautés de danse ont des liens tissés très serrés et apportent du soutien au travail des autres. Là où cela diverge, c'est particulièrement le fait que la scène de danse montréalaise est beaucoup plus espacée comparativement à celle du Danemark. Au Danemark, on retrouve de huit à dix studios dans un même endroit. On croise constamment les gens de la communauté, ne serait-ce que dans la salle à manger. On les voit répéter tous les jours. On sait quand ils ont eu une bonne ou une mauvaise journée… etc. Tandis qu'à Montréal, comme les studios et les théâtres sont un peu partout dans la ville, il y a moins de croisement de chemins. »
Victoria nous partage d'ailleurs les joies et les défis d'être une personne migratrice. « Une des joies est que personne ne te connait. Personne ne sait d'où tu viens, quel genre de personne tu étais en quatrième année, quelles choses stupides tu as faites quand tu étais adolescente. Tu peux te réinventer. Tu rencontres de nouveaux individus, tu explores de nouveaux bâtiments. La nourriture est différente, la culture aussi. Tout est nouveau. » Par contre, être une nouvelle-venue représente aussi plusieurs défis: « Il est difficile de sentir que tu fais partie d'une société qui n'est pas la tienne, d’un endroit où tu ne connais pas toutes les règles. C'est ça qui est parfois triste et frustrant. Tu commences à te demander pourquoi tu veux être ici. C'est quoi le but? On ressent parfois une instabilité face au fait d’être dans un pays qui n'est pas le nôtre. Les lois peuvent changer, tu ne te sens jamais vraiment sécurisée. Il y a aussi la communication qui est parfois difficile. Pas la langue mais tout les non-dits que tu ignores du pays. »
Avec toute cette richesse conceptuelle et physique, Straight Right ou l'art d'être Nulle part Ailleurs a été créé avec le but d'être accessible à un public qui n'a jamais vu de danse: « La migration est une chose à laquelle tout le monde peut s'identifier, spécialement en Amérique du Nord, soit à cause de notre propre famille, d'un voisin, etc. Nous pouvons tous nous connecter à cette expérience humaine. Le public montréalais peut s'attendre à une soirée remplie d'humour et d'imprévisibilité. C'est une performance crue et poétique… personnelle. Straight Right ou l'art d'être Nulle part Ailleurs est présenté dans un très beau théâtre. Venez s'il-vous-plaît voir ce spectacle de vos propres yeux. Nous espérons que vous allez l'apprécier. »
Straight Right ou l'art d'être Nulle part Ailleurs est présenté par Danse-Cité à l'Espace Go du 16 au 18 février ainsi que du 22 au 25 février à 20h. Pour plus de détails sur l'œuvre, visitez le site web de Danse-Cité.
http://www.danse-cite.org/fr/spectacles/2012/straight-right-ou-l-art-d-etre-nulle-part-ailleurs
Extraits de Straight Right ou l'art d'être Nulle part Ailleurs.