Pas la fin du monde à l'Agora de la danse
28 janvier 2015
Article sur le spectacle Ce n'est pas la fin du monde de Sylvain Émard présenté par l'Agora de la danse.
- Oliver Koomsatira
À ce qu'il paraît, notre monde serait devenu fou. C'est un constat qui est fait par le chorégraphe Sylvain Émard quand il est question du sujet de son nouveau spectacle Ce n'est pas la fin du monde présenté à l'Agora de la danse cette semaine : « Exorciser nos peurs et nos doutes face à ce monde devenu fou, voilà le pari de Sylvain Émard qui pousse dans une danse passionnée sept interprètes à l’énergie brute. » Il est vrai que si nous sommes au courant des nouvelles, surtout internationales, il semble que l'espèce humaine ait perdu un peu le sens des priorités. En comparaison avec les avancées technologiques dont nous jouissons, nous avons l'impression que l'évolution de notre humanité prend du retard. Que faire? À travers son art, le chorégraphe décide de transformer cette anxiété en spectacle : « Chargé de testostérone, le plateau vibre de ces êtres qui refusent d’abdiquer face au malaise ambiant. » Ressentez-vous un malaise dans votre quotidien? Passez-vous à travers des phases plus sombres? Chose certaine, il est mieux d'en discuter que de refouler nos angoisses. Même si on se sent comme un dur à cuire capable de faire face à n'importe quel obstacle, il arrive qu'on ait besoin d'aide. Un exemple récent : quatre premiers répondants canadiens se sont enlevés la vie depuis le 1er janvier 2015 et 34 se sont suicidés depuis le 29 avril 2014. On parle ici de pompiers, de policiers, d'agents correctionnels et autres premiers répondants. Le stress peut en effet nous détruire l'esprit. Avec une oeuvre comme Ce n'est pas la fin du monde, le créateur de l'oeuvre tient tête à ce fardeau : « Farouchement mener la lutte, faire face. Vivre malgré tout. La rage au corps, ils dansent l’urgence. »
En contraste avec le climat hostile de la planète, Sylvain Émard célèbre joyeusement le 25e anniversaire de sa compagnie cette année. Depuis sa fondation, le chorégraphe a récolté plusieurs prix pour ses oeuvres. Il est entre autres récipiendaire du prix Jean A. Chalmers de chorégraphie pour l’ensemble de son œuvre en 1996, du prix Jacqueline-Lemieux du Conseil des Arts du Canada en 1990 et lauréat en danse au Grand Prix du Conseil des arts de la communauté urbaine de Montréal pour Rumeurs en 1996. Plus récemment, il s'est vu accorder le People's Choice Award, dans la catégorie « Best Nonprofit Event Concept—Budget Under $250,000 » pour Le Grand Continental à Boston, BizBash National Event Style Awards en 2014. Autrement, il a été nommé Personnalité de la semaine La Presse/Radio-Canada en 2011 et Personnalité de l’année en danse par l’hebdomadaire culturel VOIR de Montréal avec Des siècles avec vous en 1994. En effet, ce n'est pas encore la fin du monde donc il faut continuer de travailler fort même si les obstacles sont nombreux. Les danseurs du spectacle seront nos exemples :
« Portés par le doute et la rage de vivre, ils cherchent leur place, dessinent les contours dʼidentités plurielles, exaltent leurs instincts et le pouvoir du groupe. »
Sans vouloir généraliser, ni vouloir faire de commentaires sexistes non-fondés, il semblerait à première vue qu'une grande majorité des problèmes graves de notre société soient provoqués par des hommes. Est-ce une coïncidence parce que la majorité des gens au pouvoir sont des hommes où est-ce plutôt dans la nature des hommes d'être plus violents, drastiques ou insensés? Seul le futur pourra déterminer le jour où les femmes auront autant de place dans des rôles clés. Par contre, il semble que la majorité des crimes soient perpétués par la gente masculine. Si c'est le cas, comment ça se fait? Il faut peut-être se pencher sur cette question, un peu comme le chorégraphe le fait avec son oeuvre : « Dans ce poignant rituel de résistance-adaptation au temps qui passe, la danse semble le meilleur moyen dʼappréhender le monde et de se laisser transformer pour pouvoir mieux sʼy fondre. Une oeuvre vibrante qui traduit toute la complexité et la beauté dʼhommes en prise avec leur époque. » Question action réaction, est-ce que cette anxiété, ces troubles de société et cette pauvreté ont un impact sur le comportement des hommes modernes? Y aurait-il une façon d'aller chercher ces jeunes hommes avant que ceux-ci se marginalisent, se radicalisent? Peut-être à travers l'art, le sport ou l'action communautaire. On ne veut certainement pas se rendre au même stade que celui des États-Unis, où il y a présentement plus de prisons que de collèges et d'universités. Il y a même des états qui investissent plus dans le système carcéral que dans l'éducation… Quand la prison est reconnue comme étant l'université du crime, on peut comprendre pourquoi c'est un peu angoissant. Les hommes dans tout ça, comment sont-ils passés d'enfants inoffensifs à criminels dangereux? Une autre question à se poser.
Ce n'est pas la fin du monde est présenté du 28 au 31 janvier. Pour plus de détails sur le spectacle, visitez le site web de l'Agora de la danse. http://www.agoradanse.com/fr/spectacles/2015/ce-n-est-pas-la-fin-du-monde
Interprètes dans le spectacle : Adam Barruch, Dylan Crossman, Mark Medrano, Laurence Ramsay, Manuel Roque, Neil Sochasky et Georges-Nicolas Tremblay.
En contraste avec le climat hostile de la planète, Sylvain Émard célèbre joyeusement le 25e anniversaire de sa compagnie cette année. Depuis sa fondation, le chorégraphe a récolté plusieurs prix pour ses oeuvres. Il est entre autres récipiendaire du prix Jean A. Chalmers de chorégraphie pour l’ensemble de son œuvre en 1996, du prix Jacqueline-Lemieux du Conseil des Arts du Canada en 1990 et lauréat en danse au Grand Prix du Conseil des arts de la communauté urbaine de Montréal pour Rumeurs en 1996. Plus récemment, il s'est vu accorder le People's Choice Award, dans la catégorie « Best Nonprofit Event Concept—Budget Under $250,000 » pour Le Grand Continental à Boston, BizBash National Event Style Awards en 2014. Autrement, il a été nommé Personnalité de la semaine La Presse/Radio-Canada en 2011 et Personnalité de l’année en danse par l’hebdomadaire culturel VOIR de Montréal avec Des siècles avec vous en 1994. En effet, ce n'est pas encore la fin du monde donc il faut continuer de travailler fort même si les obstacles sont nombreux. Les danseurs du spectacle seront nos exemples :
« Portés par le doute et la rage de vivre, ils cherchent leur place, dessinent les contours dʼidentités plurielles, exaltent leurs instincts et le pouvoir du groupe. »
Sans vouloir généraliser, ni vouloir faire de commentaires sexistes non-fondés, il semblerait à première vue qu'une grande majorité des problèmes graves de notre société soient provoqués par des hommes. Est-ce une coïncidence parce que la majorité des gens au pouvoir sont des hommes où est-ce plutôt dans la nature des hommes d'être plus violents, drastiques ou insensés? Seul le futur pourra déterminer le jour où les femmes auront autant de place dans des rôles clés. Par contre, il semble que la majorité des crimes soient perpétués par la gente masculine. Si c'est le cas, comment ça se fait? Il faut peut-être se pencher sur cette question, un peu comme le chorégraphe le fait avec son oeuvre : « Dans ce poignant rituel de résistance-adaptation au temps qui passe, la danse semble le meilleur moyen dʼappréhender le monde et de se laisser transformer pour pouvoir mieux sʼy fondre. Une oeuvre vibrante qui traduit toute la complexité et la beauté dʼhommes en prise avec leur époque. » Question action réaction, est-ce que cette anxiété, ces troubles de société et cette pauvreté ont un impact sur le comportement des hommes modernes? Y aurait-il une façon d'aller chercher ces jeunes hommes avant que ceux-ci se marginalisent, se radicalisent? Peut-être à travers l'art, le sport ou l'action communautaire. On ne veut certainement pas se rendre au même stade que celui des États-Unis, où il y a présentement plus de prisons que de collèges et d'universités. Il y a même des états qui investissent plus dans le système carcéral que dans l'éducation… Quand la prison est reconnue comme étant l'université du crime, on peut comprendre pourquoi c'est un peu angoissant. Les hommes dans tout ça, comment sont-ils passés d'enfants inoffensifs à criminels dangereux? Une autre question à se poser.
Ce n'est pas la fin du monde est présenté du 28 au 31 janvier. Pour plus de détails sur le spectacle, visitez le site web de l'Agora de la danse. http://www.agoradanse.com/fr/spectacles/2015/ce-n-est-pas-la-fin-du-monde
Interprètes dans le spectacle : Adam Barruch, Dylan Crossman, Mark Medrano, Laurence Ramsay, Manuel Roque, Neil Sochasky et Georges-Nicolas Tremblay.