Rencontre entre le théâtre, la danse et l'acrobatie
6 juin 2017
Article à propos du spectacle Whip du Théâtre de la Trotteuse présenté au Studio Jean-Valcourt du Conservatoire d'art dramatique de Montréal.
- Oliver Koomsatira
Le Théâtre de la Trotteuse présentera son nouveau spectacle Whip dans le cadre du Festival Fringe de Montréal du 8 au 18 juin au Studio Jean-Valcourt du Conservatoire d'art dramatique de Montréal. Mis en scène par Geneviève Dionne, la pièce allie plusieurs formes artistiques dont le théâtre, l'acrobatie, la danse et la musique. Nous suivons l’histoire d’une jeune fille s’appelant May qui fuit sa famille, son école et son centre. Elle se retrouve à la rue et rencontre un homme tendre et différent au sein d’un monde rude et cruel. L’oeuvre utilise très peu de texte, donnant l’espace au jeu non verbal, aux gestes et au mouvement acrobatique pour raconter ses péripéties. Karine Chiasson signe la chorégraphie sur la composition musicale inédite d’Olivier Leclerc, agrémentées par la conception d’éclairage de Gabrielle Garant et Luc Vallée. La metteur en scène nous partage plus de détails sur leur processus de création.
En premier lieu, comment le projet a-t-il débuté? « Je suis arrivée avec l'idée de faire travailler mes comédiens en fonction de jeux de pouvoir. Je cherchais dans quel contexte on pouvait imager ces jeux de pouvoirs-là. Je travaillais en basse-ville, à Québec, et je croisais tous les jours les gens qui vivent dans la rue, les gens qui vivent en situations d'itinérance ou de prostitution. Je les observais, sans jugement, j'y voyais une micro-société avec des règles bien à elle et beaucoup d'humanité. J'y voyais des gens qui ne vivent pas le besoin de répondre aux standards de société mais à certains standards qui sont différents des miens. J'ai eu envie de travailler sur ce contexte-là. Avec beaucoup de respect. On a commencé par explorer diverses situations dans le mouvement, en illustrant le contexte d'itinérance et de prostitution, sans que ce soit l'unique thème abordé. Plus tard, on s'est rendu compte qu'on travaillait en fait sur une relation de solidarité improbable entre deux êtres qui sont devenus complémentaires à cause de la situation dans laquelle ils se sont rencontrés, soit l'itinérance. C'est là-dessus que nous avons choisi de miser. »
Mélangeant plusieurs disciplines, dont la danse, comment ont-ils fait pour créer cet univers? « La danse et l'acrobatie sont deux des langages principaux dans la mise en scène du spectacle. Comme c'est sans parole ou presque, ce sont les corps qui s'expriment dans les actions. Parfois les actions sont plus quotidiennes, mais parfois elles sont plus poétiques, et c'est à ce moment-là que la danse et l'acrobatie prennent place. Là où la parole aurait probablement été une grande envolée, elle se substitue par le mouvement. Les images créées par le mouvement visent à toucher le spectateur d'une façon non-intellectuelle, mais plutôt par la pulsion et la force qui est créée par les corps en mouvements. Nous n'avons pas eu besoin de développer le mouvement pour être fidèle à l'histoire puisque l'histoire elle-même s'est plutôt créée à travers le mouvement. Les corps nous donnent l'histoire. L'éclairage est aussi très important dans le spectacle. C'est une chose qu'on pourra moins voir au Fringe pour des questions techniques de contexte festivalier, mais normalement, l'éclairage est un langage important dans l'histoire et dans l'univers scénique. Ce sera à développer plus une fois en dehors du festival! »
Elle nous partage ensuite comment ils en sont venus à épurer la pièce des mots : « Tout d’abord, nous avons commencé par écrire un scène à scène, donc toutes les scènes y étaient présentes, de façon plus ou moins détaillées. Avec le temps, il est devenu de plus en plus étoffé. Aussi, pour certaines scènes, nous avons carrément écrit du dialogue que nous avons lu avec les comédiens. Et puis, nous l'avons improvisé dans le mouvement, pour voir si les mots nous servaient. Mais nous sommes arrivés à la conclusion que ça n'était souvent pas nécéssaire. Les comédiens, dans le processus, ont été très généreux et ont beaucoup proposé d'idées pour servir ce dialogue corporel-là. Cependant, dans le processus, nous avons eu l'idée d'intégrer des petits bouts de texte, un genre de poésie urbaine, du slam. Il y en a 2 dans la pièce. Ils sont là pour enrichir le vocabulaire scénique. Tout pourrait être compris sans le texte, mais ce dernier rajoute une petite dimension de plus. »
Elle nous partage ensuite comment ils en sont venus à épurer la pièce des mots : « Tout d’abord, nous avons commencé par écrire un scène à scène, donc toutes les scènes y étaient présentes, de façon plus ou moins détaillées. Avec le temps, il est devenu de plus en plus étoffé. Aussi, pour certaines scènes, nous avons carrément écrit du dialogue que nous avons lu avec les comédiens. Et puis, nous l'avons improvisé dans le mouvement, pour voir si les mots nous servaient. Mais nous sommes arrivés à la conclusion que ça n'était souvent pas nécéssaire. Les comédiens, dans le processus, ont été très généreux et ont beaucoup proposé d'idées pour servir ce dialogue corporel-là. Cependant, dans le processus, nous avons eu l'idée d'intégrer des petits bouts de texte, un genre de poésie urbaine, du slam. Il y en a 2 dans la pièce. Ils sont là pour enrichir le vocabulaire scénique. Tout pourrait être compris sans le texte, mais ce dernier rajoute une petite dimension de plus. »
Elle ajoute qu’en plus de représenter une sortie de zone de confort, la création d’une pièce de théâtre avec peu de mot était cohérente avec l’un des mandats du Théâtre de la Trotteuse, soit de faire voyager ses oeuvres : « Un spectacle sans parole nous permettait de sortir de la francophonie. Comme ici c'est le corps qui parle, nous créons des codes que le public peut comprendre, s'y retrouver et suivre chacun des personnages. Sans parole, une personne qui parle le chinois peut tout autant comprendre qu'une personne qui parle l'anglais ou le français. Nous parlons l'humain, et cette langue, tout le monde la comprend. »
Si tout va bien, la compagnie aimerait bien emporter cette pièce à l’étranger : « Bien sur, suivant le mandat de la Trotteuse, nous aimerions faire voyager le spectacle. Pour le moment, une diffusion à Québec (notre ville) est prévue pour 2018. Ensuite, pour le moment c'est encore un mystère, mais nous tentons d'ouvrir les portes pour l'international. » Pour plus de détails sur le spectacle, visitez le site web du festival. https://montrealfringe.ca/organisateur/whip/?lang=fr
Dates de représentations
8 juin: 21h30
10 juin: 17h
12 juin: 18h
15 juin: 15h45
16 juin: 22h15
18 juin: 13h
Si tout va bien, la compagnie aimerait bien emporter cette pièce à l’étranger : « Bien sur, suivant le mandat de la Trotteuse, nous aimerions faire voyager le spectacle. Pour le moment, une diffusion à Québec (notre ville) est prévue pour 2018. Ensuite, pour le moment c'est encore un mystère, mais nous tentons d'ouvrir les portes pour l'international. » Pour plus de détails sur le spectacle, visitez le site web du festival. https://montrealfringe.ca/organisateur/whip/?lang=fr
Dates de représentations
8 juin: 21h30
10 juin: 17h
12 juin: 18h
15 juin: 15h45
16 juin: 22h15
18 juin: 13h