Puissance et rythmes africains détonent à Montréal.
25 sept. 2011
Critque de Montréal by Night de la compagnie danse Nyata Nyata
-Oliver Koomsatira
«Montréal by Night» de la compagnie Danse Nyata Nyata.
Dans quel contexte peut-on retrouver de la danse africaine, de la danse contemporaine, une violoncelliste, un lokele, des tables tournantes de DJ, une trentaine d'itinérants, le tout à dix mètres du métro? Cette fois-ci, c'est dans le cadre de Quartiers Danses accueillant Montréal by Night de la compagnie Danse Nyata Nyata. En effet, Zab Maboungou a présenté hier soir sa création avec les danseuses Julienne Doko, Karla Étienne, Marielle Mencé ainsi qu'avec le danseur/chorégraphe George Stamos. Accompagnés des percussionnistes Marc Keyevuh et Elli Miller-Maboungou ainsi que la violoncelliste Octavie Dostaler-Lalonde, les danseurs ont fait vibrer le quartier des spectacles avec cette œuvre complètement éclatée.
Débutant dans le silence, interrompu ponctuellement par les interventions musicales des percussionnistes, les interprètes ont tissé avec précision cette chorégraphie sophistiquée devant une centaine de spectateurs attentifs. Avec des regards concentrés, les danseurs sautaient, pivotaient, bondissaient, se pliaient, marchaient, faisaient de la percussion avec leurs pieds, leurs mains, leurs bras, avec toutes les variations rythmiques imaginables. Si le public avait été dans un contexte un peu différent, il est certain que la fête aurait commencé et que tout le monde se serait mis à danser.
Par contre, il n'y avait pas que les danseurs qui captaient notre attention. Les musiciens étaient aussi présents et intéressants à observer. Le lokele, un instrument de percussion ressemblant à des troncs d'arbre de différentes dimensions, résonnait avec une puissance à en faire éclater les tympans. Même les piétons qui vaquaient à leurs occupations s'arrêtaient pour voir d'où venait ce rythme entraînant. Plus tard dans la pièce, Octavie Dostaler-Lalonde commença à jouer du violoncelle avec un charisme indéniable. Aussi beau à voir qu'à entendre jouer, sa mélodie nous emporta dans le monde éclectique et sacré de Montréal by Night. De plus, un des moments les plus contagieux du spectacle fût lorsqu’Elli Miller-Maboungou fît du "scratch" avec ses tables tournantes. On aurait dit qu'on était soudainement transporté dans une boîte de nuit. La tête des spectateurs commença tranquillement à hocher au rythme hip hop, pendant que les danseurs continuaient à se donner corps et âmes à cette chorégraphie extrêmement exigeante physiquement. Quiconque doutant que les danseurs professionnels sont des athlètes ont besoin de voir cette œuvre. La sueur des interprètes reluisait sur leur peau, était projetée quand ils tournaient, coulant goutte par goutte au sol.
Sans trame narrative, Montréal by Night est un spectacle de danse et de musique centré sur la richesse de sa chorégraphie raffiné et ses mouvements précis. Ne nécessitant ni personnages, ni concept dramatique, la danse dans sa forme la plus pure commande la scène du début à la fin. Un public visiblement enjoué siffla et cria des "bravos" lorsque toute l'équipe fit son salut. Dansé avec charisme et engagement, ce spectacle festif témoigne de la grande expérience de sa chorégraphe et son équipe.
Vous aurez d'ailleurs la chance de les voir cette saison car ils seront dans plusieurs maisons de la culture en 2011 et 2012. Visitez le site web de la compagnie pour plus de détails.
http://www.nyata-nyata.org/fr_030_calendrier.php
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