Trois chorégraphes invités à l'EDCMTL
18 décembre 2013
Article sur le spectacle Cru d’automne de l’École de danse contemporaine de Montréal présentant les œuvres des chorégraphes Estelle Clareton, Dana Gingras et Jacques Poulin-Denis.
- Oliver Koomsatira
Chaque année, l'École de danse contemporaine de Montréal (EDCMTL) invite plusieurs chorégraphes professionnels afin de créer une nouvelle pièce ou de transmettre une oeuvre de répertoire aux étudiants de l'école pour leurs spectacles. C'est un moment privilégié pour les élèves de côtoyer et de travailler avec des gens d'expérience afin de bien comprendre les défis réels de la création contemporaine. Quels genres de défis? Disposer d'un délai très limité pour créer un spectacle de qualité. Savoir interpréter ce que disent les chorégraphes et pouvoir le transférer en mouvement instantanément. Pouvoir s'adapter au style et à la technique de plusieurs créateurs simultanément. Proposer de la gestuelle à travers des improvisations structurées. La liste continue et ne cesse de s'accroître d'année en année.
En échange avec la directrice de l'EDCMTL, Lucie Boissinot, elle nous explique sur quoi se base la sélection des chorégraphes du spectacle Cru d'automne : « Tous les choix qui ont été faits à l’École dans les dernières années l’ont été en fonction du développement de l’interprète en danse, à la lumière du très large spectre des habiletés requises par la création chorégraphique actuelle. Dans cette mer de créativité et d’invention de nouveaux genres, le défi est de taille, mais nous nous questionnons et nous y confrontons sans cesse. Tout en conservant son riche héritage, notre programme se doit d’être en constante actualisation. » En effet, le spectre est très large et varie considérablement d'une compagnie à l'autre. Là où le ballet classique a son vocabulaire et son style codifié, la danse contemporaine se trouve dans un espace beaucoup plus vaste et aléatoire d'une chorégraphe à l'autre. Par exemple, il y a des chorégraphes au style théâtral mais moins exigeant techniquement, d'autres au style très exigeant sur le plan technique mais aucunement théâtral, ou d'autres styles très exigeants du côté technique, théâtral et même acrobatique. Bref, un défi de taille auquel l'école est obligée de s'adapter en étant à l'affût de ce qui se crée présentement.
Elle nous en dit plus sur les chorégraphes invités cette année : « Ayant savouré la pure énergie, les prouesses et les modulations interprétatives inhérentes au petit monde onirique créé par Estelle Clareton au moment de la création de s’Envoler, à l’automne 2010, je lui ai demandé d’en transposer des extraits pour nos 16 finissants. J’ai invité Dana Gingras pour sa rigueur formelle, la précision kinesthésique et l’écoute épidermique exigées par son œuvre ainsi que pour son intelligente créativité. J’ai invité Jacques Poulin-Denis pour les situations qu’il crée, pour les mondes déjantés qu’il imagine en collaboration avec les danseurs, pour sa musique. »
Côté chorégraphe, comment se vit le processus avec des étudiants en contraste avec des danseurs professionnels déjà formés? Dana Gingras nous en dit plus : « J'apprécie toujours le processus de création avec des étudiants. C'est la troisième fois que je crée une oeuvre avec des étudiants de l'EDCMTL. J'apprends tellement de choses à propos de mon travail à travers eux. Quand je crée avec un groupe de danseurs qui m'est familié, par exemple Sarah Doucet avec qui je travaille depuis 10 ans et Shay Kuebler depuis 6 ans, ils sont si accordés à ce que je recherche, à mes préférences ou la façon d'interpréter mes directives. Ceci est basé sur la familiarité, la confiance et un langage que nous avons développé ensemble au fil des années. Avec des étudiants, je suis toujours agréablement surprise des différentes façons qu'ils interprètent mes instructions; souvent leurs réponses sont surprenantes. Il y a un certain rafraîchissement qui est inspirant dans la mesure où ça offre une différente perspective et d'autres possibilités. »
Du côté d’Estelle Clareton, voici comment elle trouve le processus : « Très facile, la gang est extrêmement sympathique, beaucoup d'ouverture et d'enthousiasme. Ça a été un vrai plaisir, sans heurt! » Y a-t-il une différence avec des élèves? « Il faut peut-être un peu plus encadrer les interprètes, ils ont peut-être moins l'habitude encore de prendre des décisions et de faire des propositions au chorégraphe, ou des fois ils n'osent pas de peur de déplaire. Mais, avec cette équipe ci, au contraire j'ai trouvé qu'ils étaient très indépendents dans le travail et qu'ils proposaient beaucoup. »
Qu'en est-il de Jacques Poulin-Denis? « Le processus a été très stimulant car les élèves ont faim pour de nouvelles expériences, ils ont tout à prouver et sont au summum de leur forme physique. Comme ils ont dansé ensemble depuis près de 3 ans, ils se connaissent très bien et la dynamique de groupe est riche. Il est également stimulant de travailler avec des interprètes en pleine croissance qui sont au milieu de leur apprentissage de scène car leur travail est très peu teinté par leur expérience en danse (qui est limitée), mais plus généralement, par leur vie entière de jeunes adultes. »
À vous de voir le fruit de ce processus sur scène du 18 au 21 décembre à 19h30. Pour plus de détails, visitez le site web de l'école.
http://www.edcmtl.com/fr/18-au-21-decembre-spectacle-des-etudiants-de-3e-annee
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En échange avec la directrice de l'EDCMTL, Lucie Boissinot, elle nous explique sur quoi se base la sélection des chorégraphes du spectacle Cru d'automne : « Tous les choix qui ont été faits à l’École dans les dernières années l’ont été en fonction du développement de l’interprète en danse, à la lumière du très large spectre des habiletés requises par la création chorégraphique actuelle. Dans cette mer de créativité et d’invention de nouveaux genres, le défi est de taille, mais nous nous questionnons et nous y confrontons sans cesse. Tout en conservant son riche héritage, notre programme se doit d’être en constante actualisation. » En effet, le spectre est très large et varie considérablement d'une compagnie à l'autre. Là où le ballet classique a son vocabulaire et son style codifié, la danse contemporaine se trouve dans un espace beaucoup plus vaste et aléatoire d'une chorégraphe à l'autre. Par exemple, il y a des chorégraphes au style théâtral mais moins exigeant techniquement, d'autres au style très exigeant sur le plan technique mais aucunement théâtral, ou d'autres styles très exigeants du côté technique, théâtral et même acrobatique. Bref, un défi de taille auquel l'école est obligée de s'adapter en étant à l'affût de ce qui se crée présentement.
Elle nous en dit plus sur les chorégraphes invités cette année : « Ayant savouré la pure énergie, les prouesses et les modulations interprétatives inhérentes au petit monde onirique créé par Estelle Clareton au moment de la création de s’Envoler, à l’automne 2010, je lui ai demandé d’en transposer des extraits pour nos 16 finissants. J’ai invité Dana Gingras pour sa rigueur formelle, la précision kinesthésique et l’écoute épidermique exigées par son œuvre ainsi que pour son intelligente créativité. J’ai invité Jacques Poulin-Denis pour les situations qu’il crée, pour les mondes déjantés qu’il imagine en collaboration avec les danseurs, pour sa musique. »
Côté chorégraphe, comment se vit le processus avec des étudiants en contraste avec des danseurs professionnels déjà formés? Dana Gingras nous en dit plus : « J'apprécie toujours le processus de création avec des étudiants. C'est la troisième fois que je crée une oeuvre avec des étudiants de l'EDCMTL. J'apprends tellement de choses à propos de mon travail à travers eux. Quand je crée avec un groupe de danseurs qui m'est familié, par exemple Sarah Doucet avec qui je travaille depuis 10 ans et Shay Kuebler depuis 6 ans, ils sont si accordés à ce que je recherche, à mes préférences ou la façon d'interpréter mes directives. Ceci est basé sur la familiarité, la confiance et un langage que nous avons développé ensemble au fil des années. Avec des étudiants, je suis toujours agréablement surprise des différentes façons qu'ils interprètent mes instructions; souvent leurs réponses sont surprenantes. Il y a un certain rafraîchissement qui est inspirant dans la mesure où ça offre une différente perspective et d'autres possibilités. »
Du côté d’Estelle Clareton, voici comment elle trouve le processus : « Très facile, la gang est extrêmement sympathique, beaucoup d'ouverture et d'enthousiasme. Ça a été un vrai plaisir, sans heurt! » Y a-t-il une différence avec des élèves? « Il faut peut-être un peu plus encadrer les interprètes, ils ont peut-être moins l'habitude encore de prendre des décisions et de faire des propositions au chorégraphe, ou des fois ils n'osent pas de peur de déplaire. Mais, avec cette équipe ci, au contraire j'ai trouvé qu'ils étaient très indépendents dans le travail et qu'ils proposaient beaucoup. »
Qu'en est-il de Jacques Poulin-Denis? « Le processus a été très stimulant car les élèves ont faim pour de nouvelles expériences, ils ont tout à prouver et sont au summum de leur forme physique. Comme ils ont dansé ensemble depuis près de 3 ans, ils se connaissent très bien et la dynamique de groupe est riche. Il est également stimulant de travailler avec des interprètes en pleine croissance qui sont au milieu de leur apprentissage de scène car leur travail est très peu teinté par leur expérience en danse (qui est limitée), mais plus généralement, par leur vie entière de jeunes adultes. »
À vous de voir le fruit de ce processus sur scène du 18 au 21 décembre à 19h30. Pour plus de détails, visitez le site web de l'école.
http://www.edcmtl.com/fr/18-au-21-decembre-spectacle-des-etudiants-de-3e-annee
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