Peter Trosztmer se déchaîne à l'Usine C.
28 novembre 2011
Critique du spectacle Eesti: Myths and Machines de Peter Trosztmer.
-Oliver Koomsatira
Peter Troszmer dans «Eesti: Myths and Machines».
Vous êtes-vous déjà demandés d'où viennent vos ancêtres? Quelles-ont été leurs migrations? Quelles guerres ils ont fuient? La plupart d'entres nous avons entendu quelques bribes d'histoires ici et là durant d'ennuyantes réunions de famille. Rien de très intéressant, n'est-ce pas? Des arrière-grands-parents qui fuient la guerre et recommencent tout à zéro dans un autre pays. Et alors? Des grands-parents qui passent d'une pauvreté misérable à une richesse inimaginable. Mais encore? Des parents qui traversent de vastes océans, se rencontrent par hasard et ont des enfants… bla bla bla. C'est le futur qui importe, pas le passé. Il faut oublier les fantômes d'hier et planifier notre retraite, pas vrai?
Dans le cas de Peter Trosztmer, il s'est bien plus qu'intéressé à l'histoire de sa famille. Il en a même construit une oeuvre chorégraphique complète. Pas besoin d'aller voir un film d'action pour vivre les émotions fortes de la guerre, de l'oppression, de l'injustice, de la dictature et ainsi de suite, vous n'avez qu'à aller voir Eesti: «Myths and machines» de ce dernier. Peter Trosztmer, bien connu au sein de la communauté de danse montréalaise, a travaillé avec plusieurs chorégraphes et compagnies réputés dont Margie Gillis, José Navas, Marie Chouinard, Victor Quijada, Louise Bédard ainsi que Montréal Danse, pour en nommer que quelques uns.
Poursuivant à présent son propre parcours en tant que chorégraphe, Peter a collaboré avec Thea Patterson afin de créer cette oeuvre d'une transparence et d'une intimité courageuses. «Mes grands-oncles, portés disparus, en fuyant l'Estonie par bateau.» «Les Russes cherchaient après Isa, donc ils sont venus interroger Ema…» «Mon grand-oncle Nicola fut traîné au château de torture.» Oui, l'humain a bel et bien la capacité d'agir avec une cruauté incomparable au reste du règne animal. L'histoire de nos ancêtres nous le rappelle sans cesse, comme dans le triste cas de la famille Trosztmer.
Oscillant organiquement de narrations touchantes à des séquences chorégraphiques saisissantes, le soliste garda l'attention du public du début à la fin. Interprète possédant une puissance physique très impressionnante, il a articulé et désarticulé son corps d'une manière nette et féroce. Intense, découpé et ressemblant quand même beaucoup à Wolverine du film X-Men, notre super-héros qui «la plupart du temps sait qu'il n'en est pas un» nous a raconté et imagé une épopée aussi déchirante que choquante. Ses personnages se sont faits mordre, frapper, arracher les cheveux, kidnapper, enfoncer des aiguilles sous les ongles… incidents après incidents à nous en donner la chair de poule.
Ça semble déprimant, n'est-ce pas? Peut-être, mais le chorégraphe n'est pas tombé dans le piège sournois de la misère ennuyante qui endort le spectateur. Oh non! Il a ingénieusement trouvé la lumière et l'humour de cette saga bouleversante, nous permettant ainsi de pouvoir le suivre moment par moment avec un regard revitalisé. Pour plus de détails sur l'oeuvre, visitez le site web de Tangente.
http://www.tangente.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=37&Itemid=6&lang=fr
Extraits de la création de Essti: Myths and Machines.
Dans le cas de Peter Trosztmer, il s'est bien plus qu'intéressé à l'histoire de sa famille. Il en a même construit une oeuvre chorégraphique complète. Pas besoin d'aller voir un film d'action pour vivre les émotions fortes de la guerre, de l'oppression, de l'injustice, de la dictature et ainsi de suite, vous n'avez qu'à aller voir Eesti: «Myths and machines» de ce dernier. Peter Trosztmer, bien connu au sein de la communauté de danse montréalaise, a travaillé avec plusieurs chorégraphes et compagnies réputés dont Margie Gillis, José Navas, Marie Chouinard, Victor Quijada, Louise Bédard ainsi que Montréal Danse, pour en nommer que quelques uns.
Poursuivant à présent son propre parcours en tant que chorégraphe, Peter a collaboré avec Thea Patterson afin de créer cette oeuvre d'une transparence et d'une intimité courageuses. «Mes grands-oncles, portés disparus, en fuyant l'Estonie par bateau.» «Les Russes cherchaient après Isa, donc ils sont venus interroger Ema…» «Mon grand-oncle Nicola fut traîné au château de torture.» Oui, l'humain a bel et bien la capacité d'agir avec une cruauté incomparable au reste du règne animal. L'histoire de nos ancêtres nous le rappelle sans cesse, comme dans le triste cas de la famille Trosztmer.
Oscillant organiquement de narrations touchantes à des séquences chorégraphiques saisissantes, le soliste garda l'attention du public du début à la fin. Interprète possédant une puissance physique très impressionnante, il a articulé et désarticulé son corps d'une manière nette et féroce. Intense, découpé et ressemblant quand même beaucoup à Wolverine du film X-Men, notre super-héros qui «la plupart du temps sait qu'il n'en est pas un» nous a raconté et imagé une épopée aussi déchirante que choquante. Ses personnages se sont faits mordre, frapper, arracher les cheveux, kidnapper, enfoncer des aiguilles sous les ongles… incidents après incidents à nous en donner la chair de poule.
Ça semble déprimant, n'est-ce pas? Peut-être, mais le chorégraphe n'est pas tombé dans le piège sournois de la misère ennuyante qui endort le spectateur. Oh non! Il a ingénieusement trouvé la lumière et l'humour de cette saga bouleversante, nous permettant ainsi de pouvoir le suivre moment par moment avec un regard revitalisé. Pour plus de détails sur l'oeuvre, visitez le site web de Tangente.
http://www.tangente.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=37&Itemid=6&lang=fr
Extraits de la création de Essti: Myths and Machines.