Une comédie musicale contemporaine à l'Agora de la danse !
17 février 2012
Critique de Merry Age de Ghislaine Doté.
- Oliver Koomsatira
Le spectacle « Merry Age » de Ghislaine Doté. Photo de Thiery Michel.
Ah, il y a de l'amour dans l'air! Qui que vous soyez, vous pouvez certainement vous identifier à la question brûlante du mariage. Que vous soyez pour ou contre, il est fort possible que la question fasse surgir une panoplie de sentiments, soit positifs, négatifs ou bien un joyeux mélange des deux. À l'occasion de cette période chérie de la St-Valentin, l'Agora de la danse offre le spectacle Merry Age de Ghislain Doté qui traite spécifiquement de cette thématique controversée.
Le mariage. Ah, la grande question. La question… de vie. On côtoie quelqu'un et ça y est, on « tombe en amour », du moins ce qu'on croit comprendre de ce grand A obsédant. Puis, dépendamment de notre religion ou notre culture acquise, il se peut que nos pulsations du bas ventre doivent être sanctionnées par le bonhomme sur les nuages avant de pouvoir être exécutées en bonne et due forme. Ainsi le rituel officiel en découle: « Ding Dong. Time to marry. » Ding, jures-tu de prendre Dong pour ta femme, pour la vie, jusqu'à ce que la mort vous sépare? Hm… grande, grande question! La plupart des terriens n'ont aucune idée ce que signifie véritablement l'amour, et maintenant nous décidons de baser une promesse de vie devant tous nos proches sur un concept si nébuleux… oh la la, ça risque de barder.
Comme le psychiatre Scott Peck le mentionne avec éloquence dans Le chemin le moins fréquenté: « Lorsqu'on tombe amoureux, on a tout de suite envie de dire «Je l'aime.» Mais, deux problèmes sautent aux yeux. Le premier est que tomber amoureux est une expérience spécifiquement érotique. […] Le deuxième problème, c'est qu'être amoureux est inévitablement temporaire: tôt ou tard la passion s'éteint. […] Pour réussir aussi bien à nous piéger dans le mariage, l'une des caractéristiques de la passion doit être l'illusion que cela durera toujours. Elle est entretenue dans notre culture par le mythe de l'amour romantique qui trouve ses origines dans les contes de notre enfance, où le prince et la princesse sont heureux et ont beaucoup d'enfants. » Peut-être même « 25 kids » comme l'a si bien mentionné une des danseuses de Merry Age.
Créé sous la forme de comédie musicale contemporaine, le spectacle est ouvert par Ghislaine Doté d'une façon très différente de la plupart des oeuvres de danse. Elle nous adresse directement la parole et commence à nous partager une de ses expériences les plus intimes; comment elle est tombée en amour. Le mot comédie est très bien soutenu par sa pièce car du début à la fin, le public a été chatouillé de la tête aux pieds, en passant bien évidemment par le coeur. La première partie du spectacle préserve d'ailleurs avec grand succès une atmosphère légère et humoristique. À travers la danse, le jeu et le chant, la créatrice nous partage toutes les pensées qui ont surgi face à ce dilemme qu'est devenu le mariage. La femme veut la demande en mariage mais l'homme se sauve. Quel est donc le problème des gars? Est-ce que la femme doit convaincre l'homme de lui demander sa main? Peut-être… peut-être pas. En tout cas, en écoutant les nouvelles; séparation, divorce, violence conjugale, mari tue sa femme, etc… on peut dire qu'il y en a certains qui n'auraient pas dû se convaincre.
Il ne faut pas être pessimiste, quand même. C'est pourquoi c'est une comédie musicale! Et à ce niveau, le spectacle Merry Age livre une sacrée bonne marchandise. Les propositions chorégraphiques sont très stimulantes et les concepts très divertissants. La chorégraphe a d'ailleurs fait appel à une équipe de danseurs éclectique. Pas un d'entre eux ne ressemble à l'autre, tant au niveau esthétique, morphologique, ethnique ou technique; on a droit à la diversité maximale. D'une certaine façon, Ghislaine Doté offre une école de « Triple Threat » à ses interprètes. Certains se démarquent à travers leur jeu, d'autres à travers leur danse. D'ailleurs, François Richard porte définitivement le côté virtuosité de Virtuo Danse sur ses épaules. Fascinant à observer, très articulé, toujours à l'aise, il dégage une élégance marquante dans le travail de Ghislaine Doté.
Pour les amoureux qui s'apprêtaient à parler de l'union matrimoniale en cette belle mi-février printanière… si vous allez voir cette oeuvre, je vous conseille d'y aller pour le divertissement seulement. Plaisir garanti. Par contre, tâchez de laisser vos angoisses à propos du mariage rangées bien loin dans une bible d'église car peut-être que vous allez ressentir milles-et-unes fourmis dans vos souliers à l'entracte. Est-ce que s’est mes chaussettes de laine qui me piquent ou juste la génétique évolutive qui me signale de me sauver en courant? Ne dîtes pas que je ne vous ai pas prévenu! Finalement, je dois le mentionner, pour ceux qui ont un faible pour les hommes torse-nu portant des tutus, vous ne serez pas déçu! Merry Age est présenté jusqu'au 18 février. Pour plus de détails sur la pièce, visitez le site web de l'Agora de la danse.
http://www.agoradanse.com/fr/spectacles/2012/merry-age
Extraits de Merry Age de Ghislaine Doté.
Le mariage. Ah, la grande question. La question… de vie. On côtoie quelqu'un et ça y est, on « tombe en amour », du moins ce qu'on croit comprendre de ce grand A obsédant. Puis, dépendamment de notre religion ou notre culture acquise, il se peut que nos pulsations du bas ventre doivent être sanctionnées par le bonhomme sur les nuages avant de pouvoir être exécutées en bonne et due forme. Ainsi le rituel officiel en découle: « Ding Dong. Time to marry. » Ding, jures-tu de prendre Dong pour ta femme, pour la vie, jusqu'à ce que la mort vous sépare? Hm… grande, grande question! La plupart des terriens n'ont aucune idée ce que signifie véritablement l'amour, et maintenant nous décidons de baser une promesse de vie devant tous nos proches sur un concept si nébuleux… oh la la, ça risque de barder.
Comme le psychiatre Scott Peck le mentionne avec éloquence dans Le chemin le moins fréquenté: « Lorsqu'on tombe amoureux, on a tout de suite envie de dire «Je l'aime.» Mais, deux problèmes sautent aux yeux. Le premier est que tomber amoureux est une expérience spécifiquement érotique. […] Le deuxième problème, c'est qu'être amoureux est inévitablement temporaire: tôt ou tard la passion s'éteint. […] Pour réussir aussi bien à nous piéger dans le mariage, l'une des caractéristiques de la passion doit être l'illusion que cela durera toujours. Elle est entretenue dans notre culture par le mythe de l'amour romantique qui trouve ses origines dans les contes de notre enfance, où le prince et la princesse sont heureux et ont beaucoup d'enfants. » Peut-être même « 25 kids » comme l'a si bien mentionné une des danseuses de Merry Age.
Créé sous la forme de comédie musicale contemporaine, le spectacle est ouvert par Ghislaine Doté d'une façon très différente de la plupart des oeuvres de danse. Elle nous adresse directement la parole et commence à nous partager une de ses expériences les plus intimes; comment elle est tombée en amour. Le mot comédie est très bien soutenu par sa pièce car du début à la fin, le public a été chatouillé de la tête aux pieds, en passant bien évidemment par le coeur. La première partie du spectacle préserve d'ailleurs avec grand succès une atmosphère légère et humoristique. À travers la danse, le jeu et le chant, la créatrice nous partage toutes les pensées qui ont surgi face à ce dilemme qu'est devenu le mariage. La femme veut la demande en mariage mais l'homme se sauve. Quel est donc le problème des gars? Est-ce que la femme doit convaincre l'homme de lui demander sa main? Peut-être… peut-être pas. En tout cas, en écoutant les nouvelles; séparation, divorce, violence conjugale, mari tue sa femme, etc… on peut dire qu'il y en a certains qui n'auraient pas dû se convaincre.
Il ne faut pas être pessimiste, quand même. C'est pourquoi c'est une comédie musicale! Et à ce niveau, le spectacle Merry Age livre une sacrée bonne marchandise. Les propositions chorégraphiques sont très stimulantes et les concepts très divertissants. La chorégraphe a d'ailleurs fait appel à une équipe de danseurs éclectique. Pas un d'entre eux ne ressemble à l'autre, tant au niveau esthétique, morphologique, ethnique ou technique; on a droit à la diversité maximale. D'une certaine façon, Ghislaine Doté offre une école de « Triple Threat » à ses interprètes. Certains se démarquent à travers leur jeu, d'autres à travers leur danse. D'ailleurs, François Richard porte définitivement le côté virtuosité de Virtuo Danse sur ses épaules. Fascinant à observer, très articulé, toujours à l'aise, il dégage une élégance marquante dans le travail de Ghislaine Doté.
Pour les amoureux qui s'apprêtaient à parler de l'union matrimoniale en cette belle mi-février printanière… si vous allez voir cette oeuvre, je vous conseille d'y aller pour le divertissement seulement. Plaisir garanti. Par contre, tâchez de laisser vos angoisses à propos du mariage rangées bien loin dans une bible d'église car peut-être que vous allez ressentir milles-et-unes fourmis dans vos souliers à l'entracte. Est-ce que s’est mes chaussettes de laine qui me piquent ou juste la génétique évolutive qui me signale de me sauver en courant? Ne dîtes pas que je ne vous ai pas prévenu! Finalement, je dois le mentionner, pour ceux qui ont un faible pour les hommes torse-nu portant des tutus, vous ne serez pas déçu! Merry Age est présenté jusqu'au 18 février. Pour plus de détails sur la pièce, visitez le site web de l'Agora de la danse.
http://www.agoradanse.com/fr/spectacles/2012/merry-age
Extraits de Merry Age de Ghislaine Doté.