E.T. téléphone maison
7 février 2013
Critique du spectacle Pleasure Dome de Karine Denault présenté par l'Agora de la danse.
- Oliver Koomsatira
Crédits - Yannick Grandmont
Trois danseuses, trois musiciens. Jusqu'à maintenant, tout est très symétrique. Eh bien, c'est probablement la seule chose qui se trouve à être symétrique dans le spectacle Pleasure Dome présenté par l'Agora de la danse. Le reste du voyage vient rapidement déloger tous les points de repère qu'on a d'une expérience de danse conventionnelle. L'oeuvre a été créée par Karine Denault en collaboration avec les interprètes Dana Gingras et k.g. Guttman, ainsi que le groupe de musique K.A.N.T.N.A.G.A.N.O… Un instant… il me semble que ce nom me dit quelque chose… hm… je sais pas pourquoi mais je respecte leur composition musicale d'avance.
À première vue, on aurait dit que l'objectif de Pleasure Dome était de prendre tout ce qui se trouve normalement dans un contexte de danse et de faire l'inverse. Par exemple, normalement, le vestiaire est optionnel. Ici, il est obligatoire. En temps normal, on a le droit de garder ses bottes parce que ça prend du temps les enlever et les remettre, ici, il faut être en chaussettes. Dans la majorité des spectacles, le public regarde la représentation de devant, assis sur un siège. Ici nous sommes tout autour assis sur le plancher. C'est juste le début ! Matante Gertrude qui est comptable agréée et qui regarde Occupation Double de façon religieuse commence déjà à avoir des palpitations. En général, avant le début du spectacle, on entend un mot de bienvenue qui nous dit de ne pas faire les paparazzis, de nous déconnecter (AH NON !) de toutes formes technologiques essentielles à la survie de notre espèce et de « fermer ta boîte pis de regarder poliment ce qui se passe devant toi puisque tu ne peux pas gueuler après l'écran et changer de poste si c'est poche ». Ici, pas de petit message qui te menace poliment. Même pas de changement d'éclairage, le spectacle serait-il… déjà commencé dès l'entrée?!! Ça y est, Matante Gertrude commence à avoir des sueurs froides qui coulent le long de ses joues.
Dans Pleasure Dome, on a l'impression que l'Agora de la danse a fait un partenariat top secret avec la NASA en faisant venir six extra-terrestres qui n'ont aucune idée de la façon dont les humains se comportent. Nos martiens gardent un contact sécuritaire avec leur vaisseau spatial à l'aide d'un ordinateur qui illumine la noirceur avec toutes sortes de petites lumières colorées. Ils s'observent avec des regards vides et hésitants, ne sachant pas trop comment ils doivent agir. La meute copie subtilement le plus brave qui tente un mouvement plus risqué en essayant de ne pas se faire démasqué et se faire envoyer à la prison des « Pas comme nous ». Lorsqu'ils se sentent finalement plus à l'aise… ils découvrent la drogue psychédélique et la déchéance commence. On ne les voit pas manger les champignons magiques parce que la NASA en a saupoudré un peu partout mais tous les symptômes sont présents : un d'entre eux tente d'utiliser les microphones en criant dans le manche. Ça lui prend une vingtaine de minutes pour « catcher » qu'il faut émettre des sons dans la boule de métal tricoté pour que ce soit amplifié. Une autre « tripe » sur une balle de laine et ne la lâche pas jusqu'à ce qu'elle se soit tout entortillée les fesses. Un autre a découvert la fameuse perruque, si mystérieuse dans l'espace, mais il se la fout dans face parce que, ma foi, c'est E.T. complètement gelé. En tout cas, si tu tentes de comprendre ce qui se passe, oublie ça, ton cerveau risque de surchauffer. Surtout si t'as travaillé toute la journée et qu'il fallait que t'utilises tes neurones pour accomplir tes tâches assignées.
En gros, Pleasure Dome vient nous brasser comme les petits monstres le font avec des fourmis dans un bocal. « Shake shake shake » et pouf ! Matante Gertrude vient de faire un infarctus… elle n'aura pas pu survivre à autant de pulvérisation de conventions. Rest In Peace, Gergie. Tu ne sauras jamais quel couple aura gagné le condo dans ta télé «réalité» préférée la saison prochaine et dans combien de jours ils le vendront pour se « splitter le cash »... Bravo à tous les interprètes du projet, incluant bien sûr les musiciens Jonathan Parant, Alexandre St-Onge et Alexander Wilson. Bravo surtout pour leur courage et leur engagement par rapport à la proposition risquée et expérimentale. On espère que nos artistes ont eu beaucoup de Pleasure. En tout cas pour un d'entre eux c'est certain; quand t'as la chance de fumer ta pipe tranquilos durant une première à l'Agora de la danse… c'est que t'es rendu BIG en ti-pit. Tasse-toi Justin Bieber, on a un nouveau King en ville !
Pleasure Dome a lieu jusqu'au 9 février. N'oubliez-pas de venir un peu « high », ça risque d'amplifier votre expérience. De toute façon pas trop de détour à faire, il doit y avoir pas mal de « pushers » dans le coin. Après tout, c'est Montréal ! Euh… en passant, c'est pas moi qui vous a dit de faire ça, hein.
Pour plus de détails sur le spectacle, visitez le site web.
http://www.agoradanse.com/fr/spectacles/2013/pleasure-dome
À première vue, on aurait dit que l'objectif de Pleasure Dome était de prendre tout ce qui se trouve normalement dans un contexte de danse et de faire l'inverse. Par exemple, normalement, le vestiaire est optionnel. Ici, il est obligatoire. En temps normal, on a le droit de garder ses bottes parce que ça prend du temps les enlever et les remettre, ici, il faut être en chaussettes. Dans la majorité des spectacles, le public regarde la représentation de devant, assis sur un siège. Ici nous sommes tout autour assis sur le plancher. C'est juste le début ! Matante Gertrude qui est comptable agréée et qui regarde Occupation Double de façon religieuse commence déjà à avoir des palpitations. En général, avant le début du spectacle, on entend un mot de bienvenue qui nous dit de ne pas faire les paparazzis, de nous déconnecter (AH NON !) de toutes formes technologiques essentielles à la survie de notre espèce et de « fermer ta boîte pis de regarder poliment ce qui se passe devant toi puisque tu ne peux pas gueuler après l'écran et changer de poste si c'est poche ». Ici, pas de petit message qui te menace poliment. Même pas de changement d'éclairage, le spectacle serait-il… déjà commencé dès l'entrée?!! Ça y est, Matante Gertrude commence à avoir des sueurs froides qui coulent le long de ses joues.
Dans Pleasure Dome, on a l'impression que l'Agora de la danse a fait un partenariat top secret avec la NASA en faisant venir six extra-terrestres qui n'ont aucune idée de la façon dont les humains se comportent. Nos martiens gardent un contact sécuritaire avec leur vaisseau spatial à l'aide d'un ordinateur qui illumine la noirceur avec toutes sortes de petites lumières colorées. Ils s'observent avec des regards vides et hésitants, ne sachant pas trop comment ils doivent agir. La meute copie subtilement le plus brave qui tente un mouvement plus risqué en essayant de ne pas se faire démasqué et se faire envoyer à la prison des « Pas comme nous ». Lorsqu'ils se sentent finalement plus à l'aise… ils découvrent la drogue psychédélique et la déchéance commence. On ne les voit pas manger les champignons magiques parce que la NASA en a saupoudré un peu partout mais tous les symptômes sont présents : un d'entre eux tente d'utiliser les microphones en criant dans le manche. Ça lui prend une vingtaine de minutes pour « catcher » qu'il faut émettre des sons dans la boule de métal tricoté pour que ce soit amplifié. Une autre « tripe » sur une balle de laine et ne la lâche pas jusqu'à ce qu'elle se soit tout entortillée les fesses. Un autre a découvert la fameuse perruque, si mystérieuse dans l'espace, mais il se la fout dans face parce que, ma foi, c'est E.T. complètement gelé. En tout cas, si tu tentes de comprendre ce qui se passe, oublie ça, ton cerveau risque de surchauffer. Surtout si t'as travaillé toute la journée et qu'il fallait que t'utilises tes neurones pour accomplir tes tâches assignées.
En gros, Pleasure Dome vient nous brasser comme les petits monstres le font avec des fourmis dans un bocal. « Shake shake shake » et pouf ! Matante Gertrude vient de faire un infarctus… elle n'aura pas pu survivre à autant de pulvérisation de conventions. Rest In Peace, Gergie. Tu ne sauras jamais quel couple aura gagné le condo dans ta télé «réalité» préférée la saison prochaine et dans combien de jours ils le vendront pour se « splitter le cash »... Bravo à tous les interprètes du projet, incluant bien sûr les musiciens Jonathan Parant, Alexandre St-Onge et Alexander Wilson. Bravo surtout pour leur courage et leur engagement par rapport à la proposition risquée et expérimentale. On espère que nos artistes ont eu beaucoup de Pleasure. En tout cas pour un d'entre eux c'est certain; quand t'as la chance de fumer ta pipe tranquilos durant une première à l'Agora de la danse… c'est que t'es rendu BIG en ti-pit. Tasse-toi Justin Bieber, on a un nouveau King en ville !
Pleasure Dome a lieu jusqu'au 9 février. N'oubliez-pas de venir un peu « high », ça risque d'amplifier votre expérience. De toute façon pas trop de détour à faire, il doit y avoir pas mal de « pushers » dans le coin. Après tout, c'est Montréal ! Euh… en passant, c'est pas moi qui vous a dit de faire ça, hein.
Pour plus de détails sur le spectacle, visitez le site web.
http://www.agoradanse.com/fr/spectacles/2013/pleasure-dome