Un tour du chapeau des BJM pour déclencher la saison de Danse Danse
29 septembre 2012
Critique du spectacle des Ballets Jazz de Montréal présenté par Danse Danse.
- Oliver Koomsatira
Photo (Fuel) © Benjamin Von Wong. Interprètes Andie Masazza, Morgane Le Tiec, Alexandra Gerchman, James Gregg, Kevin Delaney, Christina Bodie, Alyssa Desmarais, Brett Taylor.
C'est maintenant au tour du diffuseur Danse Danse de non seulement lancer sa saison mais aussi de célébrer sa 15e édition ! Ce n'est pas tout. Vu qu'on célèbre, pourquoi ne pas célébrer les 40 ans des Ballet Jazz de Montréal en même temps? Ça fait bien des choses à souligner ! Pour ceux qui ne connaissent pas Danse Danse, dîtes-vous juste qu'il se trouve à être un pôle d'importance monumentale pour la diffusion de spectacles de danse contemporaine de calibre international. C'est-à-dire que pour tous les spectacles qui tournent à travers le monde, c'est chez Danse Danse que vous avez la chance de les intercepter au lieu d'acheter un billet d'avion pour la Chine, l'Allemagne, la Belgique, etc. Un peu comme le Centre Bell de la danse contemporaine.
Pour ceux qui ne connaissent pas Les Ballets Jazz de Montréal (BJM), non je ne mens pas ça fait bel et bien 40 ans qu'ils sont ici, dîtes-vous que c'est une des compagnies de danse montréalaise qui jouit d'une réputation internationale des plus enviable. Qu'est-ce qui défini cette compagnie? Tout d'abord, elle reçoit des chorégraphes qui viennent de partout pour créer sur ses danseurs. Par exemple, pour leur 40e anniversaire, ils ont invité les chorégraphes Cayetano Soto, natif de l'Espagne, Benjamin Millepied, qui vient de la France, ainsi que Barak Marshall qui partage son temps entre Tel-Aviv et Los Angeles. Une autre particularité de la compagnie c'est que ses danseurs, tous formés en Ballet, eux aussi viennent de partout : Christina Bodie d'Edmonton, Antonios Bougiouris formé à New York, Céline Cassone, Morgane Le Tiec et Andie Masazza de la France, Kevin Delaney et Alexander Hille du Minnesota, Christian Denice de la Californie, Alyssa Desmarais et Youri de Wilde originaires du Québec, Alexandra Gherchman de la Russie, James Gregg d'Oklahoma ainsi que Brett Taylor du Saskatchewan. Décidément, une compagnie à saveur internationale !
Comme je l'ai mentionné, la soirée très spéciale a été ponctuée par trois pièces distinctes, chacune très différente des autres. La première intitulée Fuel du chorégraphe Cayetano Soto est probablement exactement la façon qu'on s'imagine les spectacles des BJM : une technique précise et impressionnante, des portés compliqués et époustouflants, une présence scénique puissante et évocatrice, des éclairages épiques et éblouissants, une oeuvre symphonique instrumentale et imposante. Bref, un 22 minutes qui vous en mets plein la vue et plein l'ouïe. En grande partie des duos et des trios, Fuel se déploie de façon intimidante avec ces personnages emparés du Diable qui les force à se décortiquer tous les membres comme des créatures enragées. L'oeuvre nous rappelle qu'on est à la bonne place. Oui, au giga Théâtre Maisonneuve avec la bonne compagnie, les BJM, armée de neuf des treize bêtes de la danse avec leurs jambes qui ne finissent plus, leurs développés qui se déroulent le long de leurs oreilles, leurs portés qui frôlent l'impossible… Oui, on est à la bonne place.
Poursuivant la soirée dans le même ordre de virtuosité BJMesque, la pièce Closer de Benjamin Millepied a cette fois-ci fait appel à une esthétique beaucoup plus classique. Comme la tradition le veut, un danseur masculin est chargé de faire voler sa danseuse étoile à travers la scène le plus légèrement possible. Là où bien des chorégraphes se tirent une balle dans le pied avec le romantisme ultra-quétaine, M. Millepied a sût bien doser son oeuvre pour nous faire ressentir toute la tendresse imaginable entre un homme et une femme follement amoureux sans basculer dans l'excès qui peut si facilement nous lever le coeur. Encore une fois, les portés sublimes nous donnent l'impression que la danseuse ne pèse que quelques plumes de moineau et/ou que le porteur s'injecte des stéroïdes, à la voir planer si doucement comme une fée volante. Quoique la forme hyper-technique puisse souvent nous distancier de la chaleur humaine, dans ce cas le duo nous réchauffe le coeur et nous laisse un petit sourire amoureux. Ah que c'est beau l'amour, allons tous nous marier maintenant ! Hey que ça saute !
Jusqu'à présent, les pièces Fuels et Closer sont allées puiser dans les forces indéniables des danseurs virtuoses, mais dans l'oeuvre Harry de Barak Marshall, le chorégraphe semble être allé dans une toute autre direction pour donner un véritable défi de taille aux interprètes de la compagnie. Tout aussi exigeant du côté des réflexes et de la coordination, le travail de la pièce se trouve dans tous les mini détails de mains, de doigts, de regard, de jeu de pieds, n'usant jamais les grands développés gratte-ciel ou les séries de 18 pirouettes en ligne. Oui, nous savons tous que ces danseurs sont au sommet de leur technique. Par contre, le créateur leur a donné beaucoup de pain sur la planche en testant leurs aptitudes d'acteur dans nul autre que L'Ultime Théâtre Maisonneuve. Ça c'est un défi titanesque pour n'importe quel grand comédien, imaginez lorsque ce n'est pas votre discipline ! La pression était palpable. Harry, beaucoup plus festive et joyeuse que les précédentes pièces, ressemblait un peu à une comédie musicale, avec sa trame narrative, ses échanges de dialogues comiques et ses quelques petites sections de chant. Au final, l'ingéniosité humoristique du créateur et le charisme des danseurs nous ont transporté dans leur univers loufoque où rationnel et romantisme se font la guerre à coup de «ballounes» rouges. Une conclusion très chouette à cette soirée haute en couleurs !
Propre à sa réputation, le diffuseur Danse Danse nous offre encore une fois une soirée de divertissement raffinée où le «wow» est au rendez-vous. Les Ballets Jazz de Montréal sont en spectacle jusqu'au 30 septembre. Pour plus de détails, visitez le site web de Danse Danse. http://www.dansedanse.net/DDA_1213/fr/compagnie.php?idcompagnie=30
Prochainement, Danse Danse présentera Political Mother de Hofesh Shechter Company du 1 au 3 novembre, un autre spectacle qui risque fort bien d'en mettre plein la vue. http://www.dansedanse.net/DDA_1213/fr/compagnie.php?idcompagnie=16
Extraits des Ballets Jazz de Montréal.
Pour ceux qui ne connaissent pas Les Ballets Jazz de Montréal (BJM), non je ne mens pas ça fait bel et bien 40 ans qu'ils sont ici, dîtes-vous que c'est une des compagnies de danse montréalaise qui jouit d'une réputation internationale des plus enviable. Qu'est-ce qui défini cette compagnie? Tout d'abord, elle reçoit des chorégraphes qui viennent de partout pour créer sur ses danseurs. Par exemple, pour leur 40e anniversaire, ils ont invité les chorégraphes Cayetano Soto, natif de l'Espagne, Benjamin Millepied, qui vient de la France, ainsi que Barak Marshall qui partage son temps entre Tel-Aviv et Los Angeles. Une autre particularité de la compagnie c'est que ses danseurs, tous formés en Ballet, eux aussi viennent de partout : Christina Bodie d'Edmonton, Antonios Bougiouris formé à New York, Céline Cassone, Morgane Le Tiec et Andie Masazza de la France, Kevin Delaney et Alexander Hille du Minnesota, Christian Denice de la Californie, Alyssa Desmarais et Youri de Wilde originaires du Québec, Alexandra Gherchman de la Russie, James Gregg d'Oklahoma ainsi que Brett Taylor du Saskatchewan. Décidément, une compagnie à saveur internationale !
Comme je l'ai mentionné, la soirée très spéciale a été ponctuée par trois pièces distinctes, chacune très différente des autres. La première intitulée Fuel du chorégraphe Cayetano Soto est probablement exactement la façon qu'on s'imagine les spectacles des BJM : une technique précise et impressionnante, des portés compliqués et époustouflants, une présence scénique puissante et évocatrice, des éclairages épiques et éblouissants, une oeuvre symphonique instrumentale et imposante. Bref, un 22 minutes qui vous en mets plein la vue et plein l'ouïe. En grande partie des duos et des trios, Fuel se déploie de façon intimidante avec ces personnages emparés du Diable qui les force à se décortiquer tous les membres comme des créatures enragées. L'oeuvre nous rappelle qu'on est à la bonne place. Oui, au giga Théâtre Maisonneuve avec la bonne compagnie, les BJM, armée de neuf des treize bêtes de la danse avec leurs jambes qui ne finissent plus, leurs développés qui se déroulent le long de leurs oreilles, leurs portés qui frôlent l'impossible… Oui, on est à la bonne place.
Poursuivant la soirée dans le même ordre de virtuosité BJMesque, la pièce Closer de Benjamin Millepied a cette fois-ci fait appel à une esthétique beaucoup plus classique. Comme la tradition le veut, un danseur masculin est chargé de faire voler sa danseuse étoile à travers la scène le plus légèrement possible. Là où bien des chorégraphes se tirent une balle dans le pied avec le romantisme ultra-quétaine, M. Millepied a sût bien doser son oeuvre pour nous faire ressentir toute la tendresse imaginable entre un homme et une femme follement amoureux sans basculer dans l'excès qui peut si facilement nous lever le coeur. Encore une fois, les portés sublimes nous donnent l'impression que la danseuse ne pèse que quelques plumes de moineau et/ou que le porteur s'injecte des stéroïdes, à la voir planer si doucement comme une fée volante. Quoique la forme hyper-technique puisse souvent nous distancier de la chaleur humaine, dans ce cas le duo nous réchauffe le coeur et nous laisse un petit sourire amoureux. Ah que c'est beau l'amour, allons tous nous marier maintenant ! Hey que ça saute !
Jusqu'à présent, les pièces Fuels et Closer sont allées puiser dans les forces indéniables des danseurs virtuoses, mais dans l'oeuvre Harry de Barak Marshall, le chorégraphe semble être allé dans une toute autre direction pour donner un véritable défi de taille aux interprètes de la compagnie. Tout aussi exigeant du côté des réflexes et de la coordination, le travail de la pièce se trouve dans tous les mini détails de mains, de doigts, de regard, de jeu de pieds, n'usant jamais les grands développés gratte-ciel ou les séries de 18 pirouettes en ligne. Oui, nous savons tous que ces danseurs sont au sommet de leur technique. Par contre, le créateur leur a donné beaucoup de pain sur la planche en testant leurs aptitudes d'acteur dans nul autre que L'Ultime Théâtre Maisonneuve. Ça c'est un défi titanesque pour n'importe quel grand comédien, imaginez lorsque ce n'est pas votre discipline ! La pression était palpable. Harry, beaucoup plus festive et joyeuse que les précédentes pièces, ressemblait un peu à une comédie musicale, avec sa trame narrative, ses échanges de dialogues comiques et ses quelques petites sections de chant. Au final, l'ingéniosité humoristique du créateur et le charisme des danseurs nous ont transporté dans leur univers loufoque où rationnel et romantisme se font la guerre à coup de «ballounes» rouges. Une conclusion très chouette à cette soirée haute en couleurs !
Propre à sa réputation, le diffuseur Danse Danse nous offre encore une fois une soirée de divertissement raffinée où le «wow» est au rendez-vous. Les Ballets Jazz de Montréal sont en spectacle jusqu'au 30 septembre. Pour plus de détails, visitez le site web de Danse Danse. http://www.dansedanse.net/DDA_1213/fr/compagnie.php?idcompagnie=30
Prochainement, Danse Danse présentera Political Mother de Hofesh Shechter Company du 1 au 3 novembre, un autre spectacle qui risque fort bien d'en mettre plein la vue. http://www.dansedanse.net/DDA_1213/fr/compagnie.php?idcompagnie=16
Extraits des Ballets Jazz de Montréal.