José Navas change de peau et se dévêt sous nos yeux
13 janvier 2012
Critique du spectacle Personae de José Navas.
- Oliver Koomsatira
Un des points forts de la danse contemporaine est sans doute sa diversité illimitée. D'une pièce à l'autre, le public peut voir deux esthétiques et deux univers complètement différents et quand même assister à un spectacle de danse contemporaine. C'est entre autre ce qui donne la liberté nécessaire aux créateurs pour découvrir un style et une démarche qui leur est unique. Le processus de recherche joue un rôle indispensable dans cette quête d'essence singulière de l'artiste.
Dans un monde où prime le divertissement et l'hyper-stimulation instantanée, il est parfois rare de retrouver des oeuvres qui proposent plutôt la pureté et l'essentiel. C'est bel et bien un risque à prendre mais heureusement il y a encore des chorégraphes qui le prenne. José Navas, qui est établi au Québec depuis 1991, est chorégraphe et directeur artistique de Compagnie Flak qu'il a fondée en 1995. Démarrer une compagnie de danse comporte également son lot de risques. Était-ce un choix judicieux de sa part? Sa compagnie a jusqu'aujourd'hui présenté 300 représentations dans 20 pays. Le risque en a certainement valu la peine. De plus, il a été nommé «Meilleur jeune chorégraphe étranger» en 1999 par le magazine européen Ballet Tanz Aktuell International, ce qui n'est certainement pas négligeable. Et qu'est-ce que la France pense de cet homme? En 2000, il figurait parmi les «100 personnalités qui font bouger le Québec» selon le magazine français L'Express. Pas mal du tout!
C'est ce mercredi que cet artiste de renommée internationale a présenté la première montréalaise de Personae, une oeuvre dont il est à la fois chorégraphe et soliste. Ce spectacle présente «six personnages incarnant les réflexions très personnelles du chorégraphe sur le désir et le divin, la présence et l'absence, et sur la façon dont ces concepts se rejoignent et se fondent». En entrant dans la salle, nous pouvions apercevoir le danseur au fond de la scène, assis sur une chaise dans un état de concentration notable. Tel un boxeur dans son coin avant le son de la cloche, il semblait se préparer mentalement à ce défi de taille qu'il était sur le point d'attaquer, seul devant une salle pleine, sans aucun acolyte pour l'aider.
Chacun des solos, aussi différents qu'ils pouvaient être les uns des autres, préservaient tout-de-même une qualité semblable au niveau de la précision de l'exécution, de l'attention minutieuse accordée aux plus petits détails ainsi qu'à l'articulation remarquable de tout son corps, incluant ses bras et ses doigts. Débutant la pièce avec un costume translucide, le soliste s'empara de la scène avec une présence puissante, créant ainsi un espace sacré autour de lui. Le deuxième tableau nous fît promptement revenir sur terre lorsqu'il nous partagea un moment visiblement marquant de son enfance. Ce fut non seulement intéressant à entendre mais cela a également eu pour effet positif de nous désarmer en tant que spectateurs. Après tout, la notoriété de certains artistes reconnus peut parfois être intimidante. Ainsi, entendre la délicatesse et l'humanité de la personne derrière le nom nous rassure et nous met de son côté, qui lui, en revanche, se met du nôtre.
Dans un monde où prime le divertissement et l'hyper-stimulation instantanée, il est parfois rare de retrouver des oeuvres qui proposent plutôt la pureté et l'essentiel. C'est bel et bien un risque à prendre mais heureusement il y a encore des chorégraphes qui le prenne. José Navas, qui est établi au Québec depuis 1991, est chorégraphe et directeur artistique de Compagnie Flak qu'il a fondée en 1995. Démarrer une compagnie de danse comporte également son lot de risques. Était-ce un choix judicieux de sa part? Sa compagnie a jusqu'aujourd'hui présenté 300 représentations dans 20 pays. Le risque en a certainement valu la peine. De plus, il a été nommé «Meilleur jeune chorégraphe étranger» en 1999 par le magazine européen Ballet Tanz Aktuell International, ce qui n'est certainement pas négligeable. Et qu'est-ce que la France pense de cet homme? En 2000, il figurait parmi les «100 personnalités qui font bouger le Québec» selon le magazine français L'Express. Pas mal du tout!
C'est ce mercredi que cet artiste de renommée internationale a présenté la première montréalaise de Personae, une oeuvre dont il est à la fois chorégraphe et soliste. Ce spectacle présente «six personnages incarnant les réflexions très personnelles du chorégraphe sur le désir et le divin, la présence et l'absence, et sur la façon dont ces concepts se rejoignent et se fondent». En entrant dans la salle, nous pouvions apercevoir le danseur au fond de la scène, assis sur une chaise dans un état de concentration notable. Tel un boxeur dans son coin avant le son de la cloche, il semblait se préparer mentalement à ce défi de taille qu'il était sur le point d'attaquer, seul devant une salle pleine, sans aucun acolyte pour l'aider.
Chacun des solos, aussi différents qu'ils pouvaient être les uns des autres, préservaient tout-de-même une qualité semblable au niveau de la précision de l'exécution, de l'attention minutieuse accordée aux plus petits détails ainsi qu'à l'articulation remarquable de tout son corps, incluant ses bras et ses doigts. Débutant la pièce avec un costume translucide, le soliste s'empara de la scène avec une présence puissante, créant ainsi un espace sacré autour de lui. Le deuxième tableau nous fît promptement revenir sur terre lorsqu'il nous partagea un moment visiblement marquant de son enfance. Ce fut non seulement intéressant à entendre mais cela a également eu pour effet positif de nous désarmer en tant que spectateurs. Après tout, la notoriété de certains artistes reconnus peut parfois être intimidante. Ainsi, entendre la délicatesse et l'humanité de la personne derrière le nom nous rassure et nous met de son côté, qui lui, en revanche, se met du nôtre.
Pour les fans de sensualité, un solo en particulier saura certainement vous faire découvrir le chorégraphe dans toute son intimité… Tout ce que l'on peut dire c'est qu'il faut une bonne petite dose d'audace pour se dénuder d'une telle manière, tant au niveau physique qu'émotionnel. La passion vénézuélienne, si elle existe comme celle de nombreux pays latins, était certes au rendez-vous. Un des tableaux les plus intenses au niveau physique et théâtral faisait usage d'un masque de panthère noire. Masquant complètement sa tête et son visage, nous avions l'impression de voir un homme en «bad trip» sur le bord de faire une «overdose». C'était à la fois poétique et «trash», venant indéniablement frapper chez nous des cordes émotionnelles en le voyant convulser au rythme de la seule chanson relativement pop de la soirée.
Maître d'un style de virtuosité remarquable, la dextérité avec laquelle il se déploie demeure très impressionnante. Cela lui permet de pouvoir se présenter au public sans avoir recours à quoique se soit d'autre que des costumes, de la musique et des éclairages. Vous avez la chance de voir Personae jusqu'au 28 janvier à la Cinquième Salle de La Place des Arts. Pour plus de détails, visitez le site de Danse Danse.
http://www.dansedanse.net/DDA_1112/fr/flak.php
Extraits de Personae de José Navas.
Maître d'un style de virtuosité remarquable, la dextérité avec laquelle il se déploie demeure très impressionnante. Cela lui permet de pouvoir se présenter au public sans avoir recours à quoique se soit d'autre que des costumes, de la musique et des éclairages. Vous avez la chance de voir Personae jusqu'au 28 janvier à la Cinquième Salle de La Place des Arts. Pour plus de détails, visitez le site de Danse Danse.
http://www.dansedanse.net/DDA_1112/fr/flak.php
Extraits de Personae de José Navas.