Une co-création pour clôturer le festival OFFTA
4 juin 2017
Article à propos du spectacle Quatuor pour la fin du Temps de la compagnie BOP | Ballet-Opéra-Pantomime : une chorégraphie de Karina Champoux, Dave St-Pierre, Frédéric Tavernini et Anne Thériault.
- Oliver Koomsatira
La compagnie BOP | Ballet-Opéra-Pantomime présente le spectacle Quatuor pour la fin du Temps à la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau le 7 et 8 juin, en clôture de la 11e édition du OFFTA. Cette production est une collaboration étroite entre les chorégraphes et danseurs Karina Champoux, Dave St-Pierre, Frédéric Tavernini et Anne Thériault, ainsi que le vidéaste Alex Huot. Ils se sont basés sur l’oeuvre du compositeur français Olivier Messiaen pour la création de la pièce. Inspiré de L’Apocalypse, le Quatuor pour la fin du Temps s’imprègne à la fois de l’imagerie de la Bible ainsi que de la poésie surréaliste. L’équipe, munie des musicien(ne)s Julie Triquet (violon), Hubert Tanguay-Labrosse (clarinette), Valentin Bajou (violoncelle) et Gaspard Tanguay-Labrosse (piano) porte cette composition sous la conception lumière d’Hubert Leduc-Villeneuve. Les chorégraphes nous partagent un peu plus d’information sur leur processus de création.
En premier lieu, Karina Champoux nous explique comment ils ont entamé le travail sur cette composition : « Dans ce processus, nous avons commencé par apprivoiser l'œuvre et avons appris à en connaître les dessous : dans quel contexte elle a été créée, les thèmes abordés et les images évoquées. Nous avons exprimé nos désirs en tant que créateurs et avons tenté d'arrimer les deux mondes à travers le dialogue entre le BOP et nous quatre. Ensuite, nous avons beaucoup fonctionné par essai et erreur. Nous avons bâti plusieurs tableaux chorégraphiques indépendants, quoique fortement inspirés par les mêmes thèmes abordés dans le Quatuor pour la fin du temps. Nous avons par la suite juxtaposé la danse à la musique voyant ainsi quelle lecture on pouvait en faire. Tout ça pour arriver à ce que le corps et la musique se rencontrent et créent un objet scénique unique qui se tient et qui reste fidèle aux désirs de chacun. Bien sûr l'intuition conserve une place de choix dans ce processus. »
En premier lieu, Karina Champoux nous explique comment ils ont entamé le travail sur cette composition : « Dans ce processus, nous avons commencé par apprivoiser l'œuvre et avons appris à en connaître les dessous : dans quel contexte elle a été créée, les thèmes abordés et les images évoquées. Nous avons exprimé nos désirs en tant que créateurs et avons tenté d'arrimer les deux mondes à travers le dialogue entre le BOP et nous quatre. Ensuite, nous avons beaucoup fonctionné par essai et erreur. Nous avons bâti plusieurs tableaux chorégraphiques indépendants, quoique fortement inspirés par les mêmes thèmes abordés dans le Quatuor pour la fin du temps. Nous avons par la suite juxtaposé la danse à la musique voyant ainsi quelle lecture on pouvait en faire. Tout ça pour arriver à ce que le corps et la musique se rencontrent et créent un objet scénique unique qui se tient et qui reste fidèle aux désirs de chacun. Bien sûr l'intuition conserve une place de choix dans ce processus. »
Étant donné qu’il y a plusieurs chorégraphes et concepteurs dans ce processus, elle nous explique comment ils se sont entendus pour se partager les tâches : « Nous avons longuement dialogué pour clarifier nos désirs et intentions en tant que créateurs. Ensuite, nous nous sommes amusés! Nous avons improvisé, revisité du matériel existant pour l'adapter à cette oeuvre etc. Tout ça dans une grande ouverture et toujours dans un désir d'aller plus loin, de se dépasser en tant qu’artiste. » Dave St-Pierre explique pour sa part comment son approche à la création s’est métamorphosée au fil des années pour favoriser un environnement où tous les participants prennent part aux décisions :
« Comme je dis toujours, chaque artiste dans un projet a un pourcentage des réponses dans un processus. Il me semble difficile de croire qu’une seule personne puisse avoir toutes les réponses dans une recherche, une création. Un des murs auquel nous nous cognons, est comment allons-nous nommer cette collaboration, cet apport des interprètes-créateurs qui est beaucoup plus que l’exécution et l’interprétation du travail du « chorégraphe ». Les artistes au sein des compagnies, sont aussi des créateurs, des incubateurs, des générateurs de mouvement, d’idées. Pour moi, il est tout à fait logique dans mon parcours de ne plus être « LE » chorégraphe, de ne plus être le seul maître à bord. Voilà pourquoi dans le projet BOP nous sommes des co-créateurs. C’est pourquoi je suis entrain de « shifter » tous les idéaux perçus par les diffuseurs, producteurs et tous les autres intervenants du milieu. Je ne crois plus à cette hiérarchie de chorégraphe versus interprètes. Et cette forme a la couenne dure. »
La musique étant la pierre d’assise de l’oeuvre, Karina Champoux nous partage comment celle-ci a influencé la chorégraphie : « La musique parle beaucoup de la vie et de la mort. Ce sont des thèmes qui sont développés dans les œuvres de chacun des chorégraphes/interprètes sur ce projet. C'est donc un match naturel! Ces sujets sont partie intégrante de notre pratique donc se traduisent dans notre corps, dans notre façon de bouger de par nos expériences personnelles. Aussi, nous avons appris que Messiaen faisait référence à certaines couleurs lorsqu'il parlait de son oeuvre alors nous avons choisi d'intégrer ces couleurs dans notre proposition scénique pour venir parfois souligner cet aspect de l'œuvre qui est peut-être méconnu. Ce qui amènera du même coup une certaine légèreté à
l’ensemble. »
« Comme je dis toujours, chaque artiste dans un projet a un pourcentage des réponses dans un processus. Il me semble difficile de croire qu’une seule personne puisse avoir toutes les réponses dans une recherche, une création. Un des murs auquel nous nous cognons, est comment allons-nous nommer cette collaboration, cet apport des interprètes-créateurs qui est beaucoup plus que l’exécution et l’interprétation du travail du « chorégraphe ». Les artistes au sein des compagnies, sont aussi des créateurs, des incubateurs, des générateurs de mouvement, d’idées. Pour moi, il est tout à fait logique dans mon parcours de ne plus être « LE » chorégraphe, de ne plus être le seul maître à bord. Voilà pourquoi dans le projet BOP nous sommes des co-créateurs. C’est pourquoi je suis entrain de « shifter » tous les idéaux perçus par les diffuseurs, producteurs et tous les autres intervenants du milieu. Je ne crois plus à cette hiérarchie de chorégraphe versus interprètes. Et cette forme a la couenne dure. »
La musique étant la pierre d’assise de l’oeuvre, Karina Champoux nous partage comment celle-ci a influencé la chorégraphie : « La musique parle beaucoup de la vie et de la mort. Ce sont des thèmes qui sont développés dans les œuvres de chacun des chorégraphes/interprètes sur ce projet. C'est donc un match naturel! Ces sujets sont partie intégrante de notre pratique donc se traduisent dans notre corps, dans notre façon de bouger de par nos expériences personnelles. Aussi, nous avons appris que Messiaen faisait référence à certaines couleurs lorsqu'il parlait de son oeuvre alors nous avons choisi d'intégrer ces couleurs dans notre proposition scénique pour venir parfois souligner cet aspect de l'œuvre qui est peut-être méconnu. Ce qui amènera du même coup une certaine légèreté à
l’ensemble. »
Les co-créateurs ont un parcours collaboratif de longue date. C’est ainsi qu’ils ont développé une affinité au fil des années. Frédéric Tavernini a pour sa part fait appel à Anne Thériault pour plusieurs oeuvres : « Anne fait partie de 3 pièces de mon travail comme « chorégraphe » que nous avons co-écrit ensemble. » Karina Champoux souligne quant à elle comment leurs relations professionnelles ont débuté et évolué pour devenir ce qu’elles sont aujourd’hui : « Nous nous sommes tous rencontrés au sein de la compagnie de Dave Saint-Pierre il y a de ça une dizaine d'années. Nous nous connaissons bien, nous avons souvent collaboré sur différents projets et nous sommes conscients du potentiel créatif de chacun. C'est toujours un plaisir de se retrouver et de pouvoir « jouer » ensemble. Cette fois-ci, c'est la première fois que nous travaillons en tant que co-créateurs, qu'il n'y a pas de hiérarchie et que les décisions sont prises par tout le monde. »
Dave St-Pierre invite ainsi les spectateurs à venir faire l’expérience de quelque chose qui sort un peu de l’ordinaire en espérant ceci : « Que le public qui n’est pas habitué aux formes plus décalés ne se braque pas systématiquement. Bien sûr, ils ne peuvent pas s’attendre à un spectacle consensuel. Nous ne pouvons non plus essayer de vendre ce spectacle en essayant d’être chatoyant. Le spectacle risque de plaire, d’émouvoir, de faire vomir ou mettre en colère. Et cela appartient à chacun des spectateurs. BOP est venu chercher ces artistes pour justement revisiter, déconstruire, se positionner, se confronter et présenter un spectacle, qui en effet, ne sera peut-être pas facile à voir, entendre ou comprendre (ou trop facile, tout dépend du spectateur et de son expérience). La compagnie BOP et les artistes ont décidé de pousser les limites de l’artistique, peut-être en embrassant une plus forte abstraction. Nous vous invitons à venir réfléchir, à venir vous questionner, vous positionner ou juste fermer les yeux et écouter la musique ou le contraire, boucher vos oreilles et juste regarder la performance. Mais pourquoi ne pas vivre le plein potentiel de ce projet? Ce que vous risquez? De découvrir en vous une nouvelle sensibilité pour ce genre de proposition ou d’avoir « perdu » une soirée à regarder des « débilités ». »
Dave St-Pierre invite ainsi les spectateurs à venir faire l’expérience de quelque chose qui sort un peu de l’ordinaire en espérant ceci : « Que le public qui n’est pas habitué aux formes plus décalés ne se braque pas systématiquement. Bien sûr, ils ne peuvent pas s’attendre à un spectacle consensuel. Nous ne pouvons non plus essayer de vendre ce spectacle en essayant d’être chatoyant. Le spectacle risque de plaire, d’émouvoir, de faire vomir ou mettre en colère. Et cela appartient à chacun des spectateurs. BOP est venu chercher ces artistes pour justement revisiter, déconstruire, se positionner, se confronter et présenter un spectacle, qui en effet, ne sera peut-être pas facile à voir, entendre ou comprendre (ou trop facile, tout dépend du spectateur et de son expérience). La compagnie BOP et les artistes ont décidé de pousser les limites de l’artistique, peut-être en embrassant une plus forte abstraction. Nous vous invitons à venir réfléchir, à venir vous questionner, vous positionner ou juste fermer les yeux et écouter la musique ou le contraire, boucher vos oreilles et juste regarder la performance. Mais pourquoi ne pas vivre le plein potentiel de ce projet? Ce que vous risquez? De découvrir en vous une nouvelle sensibilité pour ce genre de proposition ou d’avoir « perdu » une soirée à regarder des « débilités ». »
Suite à la présentation du spectacle, ce ne sont pas les projets qui manquent pour ces artistes chevronnés, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel. Karina Champoux continue sa carrière d’interprète : « Dans les prochains mois je partagerai mon temps entre plusieurs projets (une tournée en Italie avec La Compagnie Virginie Brunelle, une tournée en Chine avec Le carré des Lombes, une création avec Fortier Danse-Création qui sera présentée à l'automne à l'Agora de la danse). » Dave St-Pierre entame plusieurs projets de création : « Un solo, Néant, en co-création avec Alex Huot (conception vidéo) et Hubert Leduc-Villeneuve (conception lumière) qui sera présenté à Avignon cet été, puis à Marseille et Paris cet automne. Nous sommes, Alex Huot et moi, en création pour un trio (avec notre chien Fléau) et nous serons en résidence un peu partout en Europe et au Québec dans la prochaine année. Une première en Europe est dans la mire pour 2018. » Cependant, il se peut qu’il débute même un tout autre chapitre de sa vie en se questionnant sur son avenir. Dans ses propres mots : « peut-être tout « crisser là » pour aller faire des études en « fashion design » à Londres. » À suivre… Pour Frédéric Tavernini, le temps avec sa famille ainsi que le ressourcement sont de mise :
« Pour ma part prendre des vacances avec ma fille… je pars m'installer 8 mois à Berlin histoire de changer d'air ;), me stimuler autrement… »
Pour plus d’information sur Quatuor pour la fin du Temps, visitez le site web de BOP. http://bopbop.ca/shows/quatuor-pour-la-fin-du-temps/
« Pour ma part prendre des vacances avec ma fille… je pars m'installer 8 mois à Berlin histoire de changer d'air ;), me stimuler autrement… »
Pour plus d’information sur Quatuor pour la fin du Temps, visitez le site web de BOP. http://bopbop.ca/shows/quatuor-pour-la-fin-du-temps/