L'hiver est de retour à L'Agora de la danse
30 avril 2015
Critique du spectacle Le cinquième hiver de Mal Pelo, présenté par l'Agora de la danse.
- Oliver Koomsatira
L'Agora de la danse présente cette semaine Le cinquième hiver. Je sais, je sais, pas très vendeur comme titre après cette interminable saison hivernale qui n'a vraiment pas baissé les bras. On croyait en fait avoir un long hiver, sauter le printemps et l'été pour retomber directement à l'automne. Misère ! Mais n'ayez crainte, le spectacle n'a pas de neige, de glace, ou de vent frigorifiant. Rien de tout ça. La chose qui ressemble le plus à de la neige c'est de la mousse de crème à raser ou quelque chose du genre que le co-créateur et danseur du spectacle, Pep Ramis, s'amuse à vaporiser dans les airs comme un gamin mesquin qui ne veut pas manger ses petits pois. D'ailleurs, sa bouffonnerie s'avère être très amusante, surtout dans le contexte de cette oeuvre qui traite de questionnement existentiel.
María Muñoz, co-créatrice et interprète dans l'oeuvre, nous invite dans leur univers où se côtoient différents pôles. Par exemples, il y a les costumes noirs sur les fonds blancs, les longs moments de silence suivis de percussions entraînantes, les séquences de danse tendre qui laissent place à une bagarre entre ces deux âmes torturés qui se poussent, se tirent, se repoussent. Il est très rafraîchissant de voir des interprètes plus matures sur scène. On a l'habitude de voir ces jeunes étalons virtuoses fraîchement sortis des institutions de danse avec toute leur vigueur et leur amour du risque athlétique. Par contre, il est beaucoup plus rare de voir un duo de danseurs dans la cinquantaine, avec un parcours, un bagage, une perspective mature imprégnée dans leur corps et leur présence. Elle semble être le personnage plus sombre de la pièce, avec une voix féminine hors-champs qui pose beaucoup de questions à travers ses poèmes anxieux. De son côté, l'homme est plus gamin. Il va tantôt trotter comme un Pacman, faire un petit solo de claquette pieds nus, chanter en anglais la face étampée contre le mur sur une musique entraînante. Bref, le genre de gars que t'inviterais à ton anniversaire pour faire lever le party !
Côté musique, un très beau travail de la part d'Alia Sellami, Niño De Elche et Israel Galván pour les univers riches et diversifiés. On est véritablement transporté d'un continent à l'autre. La conception sonore de Fanny Thollot ne cesse de nous intriguer, parfois très subtilement avec de petits sons à peine perceptibles. Au département des éclairages, des concepts très ingénieux nous sont offerts de la part d'August Viladomat. Avec une certaine simplicité, il est allé chercher des lampes rustiques qui crées des images pittoresques. Que ce soit l'angle de lumière projeté sur le solo de Pep Ramis au début, créant une ombre géante de lui sur le mur blanc, ou les multiples lampes cylindriques qui descendent et remontent tout au long de la pièce, ou la lampe qui virevolte en émettant un environnement sonore dans sa lancée, chaque concept donne de la vie au spectacle. La scénographie de Pep Aymerich et Pep Ramis est aussi digne de mention avec son mur blanc qui glisse de l'arrière à l'avant de la scène, créant des dimensions de scène différentes. Les codirecteurs de la compagnie Mal Pelo, basée en Espagne, nous offrent une pièce qui vaut vraiment la peine d'être vue. Vous avez jusqu'au 1er mai pour y assister. Pour plus de détails, visitez le site web de l'Agora de la danse. http://www.agoradanse.com/fr/spectacles/2015/le-cinquieme-hiver
María Muñoz, co-créatrice et interprète dans l'oeuvre, nous invite dans leur univers où se côtoient différents pôles. Par exemples, il y a les costumes noirs sur les fonds blancs, les longs moments de silence suivis de percussions entraînantes, les séquences de danse tendre qui laissent place à une bagarre entre ces deux âmes torturés qui se poussent, se tirent, se repoussent. Il est très rafraîchissant de voir des interprètes plus matures sur scène. On a l'habitude de voir ces jeunes étalons virtuoses fraîchement sortis des institutions de danse avec toute leur vigueur et leur amour du risque athlétique. Par contre, il est beaucoup plus rare de voir un duo de danseurs dans la cinquantaine, avec un parcours, un bagage, une perspective mature imprégnée dans leur corps et leur présence. Elle semble être le personnage plus sombre de la pièce, avec une voix féminine hors-champs qui pose beaucoup de questions à travers ses poèmes anxieux. De son côté, l'homme est plus gamin. Il va tantôt trotter comme un Pacman, faire un petit solo de claquette pieds nus, chanter en anglais la face étampée contre le mur sur une musique entraînante. Bref, le genre de gars que t'inviterais à ton anniversaire pour faire lever le party !
Côté musique, un très beau travail de la part d'Alia Sellami, Niño De Elche et Israel Galván pour les univers riches et diversifiés. On est véritablement transporté d'un continent à l'autre. La conception sonore de Fanny Thollot ne cesse de nous intriguer, parfois très subtilement avec de petits sons à peine perceptibles. Au département des éclairages, des concepts très ingénieux nous sont offerts de la part d'August Viladomat. Avec une certaine simplicité, il est allé chercher des lampes rustiques qui crées des images pittoresques. Que ce soit l'angle de lumière projeté sur le solo de Pep Ramis au début, créant une ombre géante de lui sur le mur blanc, ou les multiples lampes cylindriques qui descendent et remontent tout au long de la pièce, ou la lampe qui virevolte en émettant un environnement sonore dans sa lancée, chaque concept donne de la vie au spectacle. La scénographie de Pep Aymerich et Pep Ramis est aussi digne de mention avec son mur blanc qui glisse de l'arrière à l'avant de la scène, créant des dimensions de scène différentes. Les codirecteurs de la compagnie Mal Pelo, basée en Espagne, nous offrent une pièce qui vaut vraiment la peine d'être vue. Vous avez jusqu'au 1er mai pour y assister. Pour plus de détails, visitez le site web de l'Agora de la danse. http://www.agoradanse.com/fr/spectacles/2015/le-cinquieme-hiver