24 danseurs sur la scène du Théâtre Jean-Duceppe
23 mai 2013
Article sur le spectacle Levée des conflits de Boris Charmatz présenté par le Festival TransAmériques.
- Oliver Koomsatira
Levée des conflits - Crédits : Caroline Ablain
Avec près de 25 créations à son actif, le chorégraphe Boris Charmatz sera de passage au Festival TransAmériques les 30 et 31 mai avec sa nouvelle pièce Levée des conflits qu'il a créé avec l'assistance d'Anne-Karine Lescop. Armée de 24 danseurs, cette oeuvre créée par le Musée de la danse - Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne - tiens, en voilà une bonne idée, un musée de danse, faudrait commencer à y penser chers québécois - sera en tournée en France et en Allemagne au courant de l'été. Qu'est-ce que Levée des conflits? Dans ses propres mots : « Le projet est à la fois minimal et totalement démesuré : minimal parce que l’ensemble de la pièce peut être saisi en un seul coup d’œil, démesuré parce que la troupe est énorme et qu’elle est agitée d’une infinité de gestes respirants. »
Que faire avec une armée de 24 danseurs? Comment décrire à quoi s'attendre? Le chorégraphe nous en dit plus : « Chaque danseur est pris dans un mouvement perméable à la fois au danseur qui le précède et à celui qui le suit, pour fabriquer une chorégraphie dont toutes les parties sont vues simultanément. Les corps se remplacent les uns les autres en permanence, de manière à ce que si la structure pivote sans fin, la forme, elle, reste totalement stable. » L'image qui me vient à l'esprit est celle d'une ruche d'abeilles avec une centaine d'ouvrières qui bourdonnent. Ou comme quand on s'attarde à une guerre de fourmis sur le bord du trottoir et qu'à première vue, on ne voit qu'une grosse tache brune mais lorsqu'on s'approche et qu'on se concentre, on voit des centaines de petites têtes qui se piétinent les unes sur les autres en mouvement constant presque imperceptible. En tout cas, se sont les images qui me viennent à l'esprit. » Plus de détails? « C’est une sculpture. La pièce est donc essentiellement méditative... Elle n’existe pas sans les corps qui l’activent finement. Cette chorégraphie m’évoque irrésistiblement la définition subjective du Neutre selon Roland Barthes : le neutre comme désir de la levée des conflits. »
L'Europe étant très friande de danse contemporaine en comparaison au Canada, elle a déjà invité le spectacle dans plusieurs de ses salles. Par exemple, la pièce a tourné en France à Rennes, à Paris et au Festival d'Avignon, aux Pays-Bas à Utrecht et à Breda, en Belgique à Bruxelles et à Charleroi/Danses ainsi qu'en Allemagne à Hambourg. On peut imaginer que le créateur a décidé de mettre beaucoup d'emphase sur la richesse sonore quand il est mentionné que la réalisation sonore, assurée par Olivier Renouf, a eu besoin de l'expertise de quatre artistes dont Henry Cowell, Morton Feldman, Helmut Lachenmann et Conlon Nancarrow tout en utilisant des extraits de David Banner, Médéric Collignon Jus de bocse, Miles Davis, Daniel Johnston, Electric Masada, Angus McColl, RZA, Terror squad, Saul Williams et Zeitkratzer. On parle ici d'une palette très diversifiée, surtout quand on pense qu'ils ont eu l'audace d'inclure le travail des rappeurs RZA du Wu-Tang Clan et Terror Squad mené par Fat Joe. « Quoi, du rap commercial américain pour une oeuvre de danse contemporaine européenne ! Scandaleux ! » Allez, allez, desserre ta cravate et prend une grande inspiration, le rap n'est que du R.A.P. : Rythme And Poésie. « Mais là, les gangsters, la drogue, les fusils, les Hummers qui polluent, les prostituées qui font rebondir leurs fesses dans les vidéoclips, la dégradation des jeunes femmes qui se mettent semi-nues pour gagner leur vie ! » N'aie crainte, de penser que tous les rappeurs sont des proxénètes misogynes sans âmes à la tête de réseaux criminels qui font rien que répéter «Yo yo. Chill. Represent. Yo yo.» c'est comme dire que tous les politiciens sont des corrompus qui font de la collusion à tour de bras. Ok… mauvais exemple. Ou du moins, mauvais timing. Ce que je veux dire c'est qu'il y en a des rappeurs intelligents avec des textes raffinés et engagés. Au même titre qu'il y a des politiciens comme Nelson Mandela et Mahatma Gandhi qui se sont sacrifiés pour le bien d'autrui. L'ouverture à la diversité culturelle se fait dans tous les sens, pas juste dans ceux qui fait notre affaire. Faut donc faire attention aux stéréotypes et à la généralisation. Oui oui, même quand on pense au rap.
Évidemment, il est certain qu'une méga production comme celle-ci nécessitera beaucoup de Bling Bling pour qu'elle se réalise et c'est ainsi qu'il faut souligner qu'elle fut coproduite par le Théâtre National de Bretagne de Rennes, le Théâtre de la Ville - Festival d’Automne de Paris, Manifesta 8 de Murcia et ERSTE Foundation avec le soutien de Teatro Maria Matos de Lisbonne, Chassé Theater de Breda et Kunstenfestivaldesarts de Bruxelles. Sans oublier le soutien du Service de coopération et d’action culturelle du Consulat général de France à Québec et Institut Français. Que voulez-vous, il faut que ça se paie un danseur ! Ça ne mange pas rien que des biscuits soda pis des cigarettes, diantre ! Levée des conflits vous attend les 30 et 31 mai à 20 h au Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts. Pour plus de détails, visitez le site web du FTA.
Les interprètes qui danseront : Or Avishay, Matthieu Barbin, Eleanor Bauer, Nuno Bizarro, Matthieu Burner, Magali Caillet-Gajan, Sonia Darbois, Olga Dukhovnaya, Julien Gallée-Ferré, Peggy Grelat-Dupont, Gaspard Guilbert, Christophe Ives, Dominique Jégou, Lénio Kaklea, Jurij Konjar, Élise Ladoué, Catherine Legrand, Maud Le Pladec, Naiara Mendioroz, Thierry Micouin, Andreas Albert Müller, Mani A. Mungai, Élise Olhandéguy, Annabelle Pulcini et Simon Tanguy.
Que faire avec une armée de 24 danseurs? Comment décrire à quoi s'attendre? Le chorégraphe nous en dit plus : « Chaque danseur est pris dans un mouvement perméable à la fois au danseur qui le précède et à celui qui le suit, pour fabriquer une chorégraphie dont toutes les parties sont vues simultanément. Les corps se remplacent les uns les autres en permanence, de manière à ce que si la structure pivote sans fin, la forme, elle, reste totalement stable. » L'image qui me vient à l'esprit est celle d'une ruche d'abeilles avec une centaine d'ouvrières qui bourdonnent. Ou comme quand on s'attarde à une guerre de fourmis sur le bord du trottoir et qu'à première vue, on ne voit qu'une grosse tache brune mais lorsqu'on s'approche et qu'on se concentre, on voit des centaines de petites têtes qui se piétinent les unes sur les autres en mouvement constant presque imperceptible. En tout cas, se sont les images qui me viennent à l'esprit. » Plus de détails? « C’est une sculpture. La pièce est donc essentiellement méditative... Elle n’existe pas sans les corps qui l’activent finement. Cette chorégraphie m’évoque irrésistiblement la définition subjective du Neutre selon Roland Barthes : le neutre comme désir de la levée des conflits. »
L'Europe étant très friande de danse contemporaine en comparaison au Canada, elle a déjà invité le spectacle dans plusieurs de ses salles. Par exemple, la pièce a tourné en France à Rennes, à Paris et au Festival d'Avignon, aux Pays-Bas à Utrecht et à Breda, en Belgique à Bruxelles et à Charleroi/Danses ainsi qu'en Allemagne à Hambourg. On peut imaginer que le créateur a décidé de mettre beaucoup d'emphase sur la richesse sonore quand il est mentionné que la réalisation sonore, assurée par Olivier Renouf, a eu besoin de l'expertise de quatre artistes dont Henry Cowell, Morton Feldman, Helmut Lachenmann et Conlon Nancarrow tout en utilisant des extraits de David Banner, Médéric Collignon Jus de bocse, Miles Davis, Daniel Johnston, Electric Masada, Angus McColl, RZA, Terror squad, Saul Williams et Zeitkratzer. On parle ici d'une palette très diversifiée, surtout quand on pense qu'ils ont eu l'audace d'inclure le travail des rappeurs RZA du Wu-Tang Clan et Terror Squad mené par Fat Joe. « Quoi, du rap commercial américain pour une oeuvre de danse contemporaine européenne ! Scandaleux ! » Allez, allez, desserre ta cravate et prend une grande inspiration, le rap n'est que du R.A.P. : Rythme And Poésie. « Mais là, les gangsters, la drogue, les fusils, les Hummers qui polluent, les prostituées qui font rebondir leurs fesses dans les vidéoclips, la dégradation des jeunes femmes qui se mettent semi-nues pour gagner leur vie ! » N'aie crainte, de penser que tous les rappeurs sont des proxénètes misogynes sans âmes à la tête de réseaux criminels qui font rien que répéter «Yo yo. Chill. Represent. Yo yo.» c'est comme dire que tous les politiciens sont des corrompus qui font de la collusion à tour de bras. Ok… mauvais exemple. Ou du moins, mauvais timing. Ce que je veux dire c'est qu'il y en a des rappeurs intelligents avec des textes raffinés et engagés. Au même titre qu'il y a des politiciens comme Nelson Mandela et Mahatma Gandhi qui se sont sacrifiés pour le bien d'autrui. L'ouverture à la diversité culturelle se fait dans tous les sens, pas juste dans ceux qui fait notre affaire. Faut donc faire attention aux stéréotypes et à la généralisation. Oui oui, même quand on pense au rap.
Évidemment, il est certain qu'une méga production comme celle-ci nécessitera beaucoup de Bling Bling pour qu'elle se réalise et c'est ainsi qu'il faut souligner qu'elle fut coproduite par le Théâtre National de Bretagne de Rennes, le Théâtre de la Ville - Festival d’Automne de Paris, Manifesta 8 de Murcia et ERSTE Foundation avec le soutien de Teatro Maria Matos de Lisbonne, Chassé Theater de Breda et Kunstenfestivaldesarts de Bruxelles. Sans oublier le soutien du Service de coopération et d’action culturelle du Consulat général de France à Québec et Institut Français. Que voulez-vous, il faut que ça se paie un danseur ! Ça ne mange pas rien que des biscuits soda pis des cigarettes, diantre ! Levée des conflits vous attend les 30 et 31 mai à 20 h au Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts. Pour plus de détails, visitez le site web du FTA.
Les interprètes qui danseront : Or Avishay, Matthieu Barbin, Eleanor Bauer, Nuno Bizarro, Matthieu Burner, Magali Caillet-Gajan, Sonia Darbois, Olga Dukhovnaya, Julien Gallée-Ferré, Peggy Grelat-Dupont, Gaspard Guilbert, Christophe Ives, Dominique Jégou, Lénio Kaklea, Jurij Konjar, Élise Ladoué, Catherine Legrand, Maud Le Pladec, Naiara Mendioroz, Thierry Micouin, Andreas Albert Müller, Mani A. Mungai, Élise Olhandéguy, Annabelle Pulcini et Simon Tanguy.