Carte blanche pour la chorégraphe Audrey Bergeron
11 janvier 2016
Article à propos du spectacle Par le chas de l'aiguille d'Audrey Bergeron, présenté par Danse-Cité à la Cinquième Salle de la Place des Arts.
- Oliver Koomsatira
Pour le troisième spectacle de sa saison, Danse-Cité a donné carte blanche à la chorégraphe Audrey Bergeron. C'est ainsi qu'est née l'oeuvre Par le chas de l'aiguille, qui sera présenté du 14 au 23 janvier à la Cinquième Salle de la Place des Arts. La chorégraphe a aussi un parcours important en tant qu'interprète depuis les 10 dernières années, ayant entre autres travaillé pour Destins Croisés, Bouge de là, les Imprudanses ainsi que la compagnie O Vertigo. Cette expérience de scène teinte son travail chorégraphique et son identité artistique actuelle, en puisant dans plusieurs disciplines et médias dont la danse contemporaine, la gymnastique artistique, le breakdance, le théâtre corporel et les vidéodanses. Elle nous en dit un peu plus sur ses influences : « Si la chorégraphie ne présente pas de vocabulaire issu directement de la gymnastique ou du breakdance, mon goût pour la prouesse physique transparait néanmoins dans l’œuvre. Mon expérience en théâtre physique, en m’offrant d’autres codes dramaturgiques, a influencé grandement mes choix de mise en scène ainsi que l’importance attribuée à l’interprétation. Mon expérience en vidéodanse quant à elle, m’a permis de découvrir d’autres façons de présenter le mouvement et d’enrichir mon vocabulaire. Ces influences ont généré des outils de créations variés qui sont aujourd’hui rassemblés au service de mon intégrité artistique. Elles sont indissociables et intégrées dans mes instincts créatifs. »
Composé de trois interprètes, Kim Henry, Merryn Kritzinger et Jessica Serli, le spectacle traite notamment de la solitude. Quoique les danseuses se côtoient physiquement, elles demeurent invisibles l'une pour l'autre. Pour créer son univers, la chorégraphe s'est inspirée de divers effets cinématographiques. Sans être directement influencée par des réalisateurs précis, Audrey se base plutôt sur les effets pour alimenter son travail : « Je n’ai pas particulièrement été influencée par des réalisateurs/trices, du moins pas de façon consciente. Ce sont plutôt les procédés de base et les composantes qui fondent le cinéma que j’ai voulu appliquer à ma méthode de création. Des éléments comme le zoom, l’arrêt sur l’image, les différents plans et transitions d’images, les ellipses de temps, les coupures entre les scènes, les effets d’accéléré, de ralenti et de rembobinage, etc. ont nourri la création du début à la fin, et teinté tant la gestuelle que la mise en scène. » En collaboration étroite avec ses danseuses, elle a d'abord fait de la recherche de vocabulaire : « Pour générer le vocabulaire, j’ai demandé aux trois interprètes d’improviser sur trois thèmes différents : Le contrôle, la folie et l’errance. Chacune des danseuses a donc généré des propositions différentes et j’ai procédé à un premier « découpage » des mouvements, actions et textures qui m’interpelaient instinctivement. Pour chacune d’elles, j’ai rassemblé des éléments contrastés et les ai collé ensemble pour former de courtes
phrases. »
Composé de trois interprètes, Kim Henry, Merryn Kritzinger et Jessica Serli, le spectacle traite notamment de la solitude. Quoique les danseuses se côtoient physiquement, elles demeurent invisibles l'une pour l'autre. Pour créer son univers, la chorégraphe s'est inspirée de divers effets cinématographiques. Sans être directement influencée par des réalisateurs précis, Audrey se base plutôt sur les effets pour alimenter son travail : « Je n’ai pas particulièrement été influencée par des réalisateurs/trices, du moins pas de façon consciente. Ce sont plutôt les procédés de base et les composantes qui fondent le cinéma que j’ai voulu appliquer à ma méthode de création. Des éléments comme le zoom, l’arrêt sur l’image, les différents plans et transitions d’images, les ellipses de temps, les coupures entre les scènes, les effets d’accéléré, de ralenti et de rembobinage, etc. ont nourri la création du début à la fin, et teinté tant la gestuelle que la mise en scène. » En collaboration étroite avec ses danseuses, elle a d'abord fait de la recherche de vocabulaire : « Pour générer le vocabulaire, j’ai demandé aux trois interprètes d’improviser sur trois thèmes différents : Le contrôle, la folie et l’errance. Chacune des danseuses a donc généré des propositions différentes et j’ai procédé à un premier « découpage » des mouvements, actions et textures qui m’interpelaient instinctivement. Pour chacune d’elles, j’ai rassemblé des éléments contrastés et les ai collé ensemble pour former de courtes
phrases. »
Suite à cela, elle a fait appel à un cinéaste pour jouer avec les différents effets possibles : « Ensuite, nous avons appliqué certains effets et procédés cinématographiques à ces phrases qui sont devenues un nouveau vocabulaire. À cette étape, j’ai collaboré avec un cinéaste pour filmer le matériel, altérer les images de diverses façons au montage et créer une banque de capsules vidéo qui ont servi de canevas. Puis, j’ai demandé aux danseuses de tenter de reproduire cette nouvelle matière apparaissant à l’écran. » Enfin, le temps d'amalgamer chaque aspect de la recherche pour créer un tout est venu : « J’ai ensuite créé un collage, en montant ensemble les éléments des trois danseuses sur scène. J’ai voulu faire ressortir leurs similitudes, complémentarités et contrastes en jouant sur leur relation dans le temps et l’espace. Enfin, les différents collaborateurs sont venus soutenir l’esthétique et les différentes ambiances qui se sont créées. » Évidemment, bien qu'elle porte le chapeau de chef au sein de l'équipe, elle a quand même donné une place importante aux idées de son équipe : « Bien que la méthode de création employée ait été précise et rigoureuse, c’est dans un esprit de plaisir et d’échange que le processus s’est déroulé. Les danseuses se sont appropriées le langage qui a fait un sillon profond dans leur individualité tout en répondant à une esthétique précise. J’ai aussi voulu laisser une place signifiante aux différents collaborateurs pour qu’ils y apportent leurs voix distinctes. Le projet est donc devenu le résultat d’une vision commune et d’intérêts artistiques partagés. »
Bien que tous les chorégraphes se font reconnaître par leur signature, la créatrice estime que cette pièce est assez différente de ses oeuvres précédentes : « Puisque c’est la première fois que j’ai la chance et les ressources pour gérer une création sur une période longue – mes chorégraphies antérieures étaient créées dans l’urgence en quelques semaines entre deux contrats d’interprète – Par le chas de l’aiguille est plus abouti que tout ce que j’ai créé dans le passé. Je sens que j’ai enfin eu le temps de créer un vocabulaire plus original, riche de transformations et qui me distingue de plus près. C’est aussi la première fois que je me retire de la scène pour favoriser le recul et mon jugement sur les choix chorégraphiques. » En portant une réflexion sur le passé, il est aussi important de se projeter dans le futur. C'est ainsi que les projets continuerons pour elle et son équipe suite à la présentation du spectacle : « J’ai la chance et le privilège d’être soutenue par Danse-Cité et Art Circulation dans le développement et la diffusion du spectacle. Je souhaite de tout cœur que la pièce puisse avoir une vie et tourner dans plusieurs théâtres et Maisons de la culture à Montréal, au Québec et qui sait, à l’étranger. D’ailleurs, invitée par Scenario Pubblico, un centre chorégraphique situé à Catane en Sicile (Italie), j’irai effectuer une nouvelle recherche chorégraphique d’un mois en mars prochain avec les trois mêmes interprètes. À la fin de cette résidence, nous aurons la chance de présenter lors de deux représentations un extrait de trente minutes de Par le chas de l’aiguille, une vitrine importante où je compte inviter certains diffuseurs italiens. Sinon je transitionne présentement du statut d’interprète employée à temps plein chez O Vertigo (depuis trois ans) à un retour en tant que danseuse pigiste. J’espère donc aussi continuer à danser et à interpréter le travail d’autres créateurs. L’agenda est ouvert. » Pour plus de détail sur le spectacle, visitez le site web de Danse-Cité: http://www.danse-cite.org/fr/spectacles/2016/par-le-chas-de-l-aiguille
Bien que tous les chorégraphes se font reconnaître par leur signature, la créatrice estime que cette pièce est assez différente de ses oeuvres précédentes : « Puisque c’est la première fois que j’ai la chance et les ressources pour gérer une création sur une période longue – mes chorégraphies antérieures étaient créées dans l’urgence en quelques semaines entre deux contrats d’interprète – Par le chas de l’aiguille est plus abouti que tout ce que j’ai créé dans le passé. Je sens que j’ai enfin eu le temps de créer un vocabulaire plus original, riche de transformations et qui me distingue de plus près. C’est aussi la première fois que je me retire de la scène pour favoriser le recul et mon jugement sur les choix chorégraphiques. » En portant une réflexion sur le passé, il est aussi important de se projeter dans le futur. C'est ainsi que les projets continuerons pour elle et son équipe suite à la présentation du spectacle : « J’ai la chance et le privilège d’être soutenue par Danse-Cité et Art Circulation dans le développement et la diffusion du spectacle. Je souhaite de tout cœur que la pièce puisse avoir une vie et tourner dans plusieurs théâtres et Maisons de la culture à Montréal, au Québec et qui sait, à l’étranger. D’ailleurs, invitée par Scenario Pubblico, un centre chorégraphique situé à Catane en Sicile (Italie), j’irai effectuer une nouvelle recherche chorégraphique d’un mois en mars prochain avec les trois mêmes interprètes. À la fin de cette résidence, nous aurons la chance de présenter lors de deux représentations un extrait de trente minutes de Par le chas de l’aiguille, une vitrine importante où je compte inviter certains diffuseurs italiens. Sinon je transitionne présentement du statut d’interprète employée à temps plein chez O Vertigo (depuis trois ans) à un retour en tant que danseuse pigiste. J’espère donc aussi continuer à danser et à interpréter le travail d’autres créateurs. L’agenda est ouvert. » Pour plus de détail sur le spectacle, visitez le site web de Danse-Cité: http://www.danse-cite.org/fr/spectacles/2016/par-le-chas-de-l-aiguille