Une entrevue touchante en compagnie du danseur virtuose Marc Boivin
14 février 2012
Article de l'entrevue Visages de la danse avec le danseur Marc Boivin et la journaliste
Aline Apostolska.
- Oliver Koomsatira
Le danseur contemporain Marc Boivin.
On entre dans une petite salle à l'Agora de la danse et on aperçoit deux fauteuils rouges sur lesquels sont assis Marc Boivin, danseur, pédagogue et chorégraphe et Aline Apostolska, journaliste. L'éclairage est tamisé et chaleureux. Les caméras sont braquées sur les deux interlocuteurs. Une trentaine de gens sont assis face à eux. Sommes-nous à Tout le monde en parle? Non, nous sommes à Visages de la danse diffusé à la télévision sur le Canal Savoir. Initié par Circuit-Est centre chorégraphique et l'Agora de la danse, Visages de la danse présente des artistes de la danse contemporaine montréalaise qui se sont distingués par leur carrière prolifique et leur engagement.
Avec plus de 25 ans d'expérience, Marc Boivin a été acclamé par le public et la critique sur les scènes du Québec, du Canada et à l'international. Non seulement a-t-il eu une carrière fructueuse à titre d'interprète, il s'est aussi lancé dans l'enseignement de sa passion en faisant notamment partie du corps professoral de l'école de danse contemporaine depuis 1987. D'un côté plus administratif, il préside depuis 2005 la Fondation Jean-Pierre Perreault ainsi que le Regroupement québécois de la danse depuis l'automne 2010. Qui est donc cet homme si talentueux et impliqué? Au-delà de ses exploits professionnels, nous sommes entrés dans la vie personnel de ce virtuose de la danse contemporaine.
Fils de deux enseignants, Marc Boivin est né le 13 février 1963 et a grandi à Ottawa. Il nous partage qu'il s'est initié à la danse très tard, c'est-à-dire à 17 ans. Par contre, grâce à sa physionomie, ses « lignes » de jambes, ainsi qu'à sa bonne forme physique provenant de son entraînement compétitif en natation, Marc Boivin dit avoir «pu faire assemblant de bien danser» jusqu'à ce qu’il «apprenne véritablement comment ». Il commence à prendre des cours danse… d'abord contre son gré, y allant à reculons, recommandée de le faire par une collègue… le Québec pourrait d'ailleurs envoyer une carte de remerciement à cette dernière car peut-être que cet icône de la danse montréalaise ne serait pas venu au monde artistique sans elle? Il se joint très tôt à la compagnie de Peter Boneham et devient absolument obsédé de la danse. « J'ai trouvé dans la danse une place où je peux exister. Je vis en action, sans calculer, avec passion. Je ne sens plus de manque. »
Grâce à ce déclic, il eu le désir d’entamer une carrière à New York. C'est là-bas qu'il a rencontré Ginette Laurin, fondatrice d'O Vertigo, pour qui il dansa de 1985 à 1991. Il nous montra d'ailleurs deux extraits de son travail avec la compagnie, à un moment où il avait encore une pleine chevelure! Adorant la liberté, Marc part pour une exploration du travail de d'autres chorégraphes montréalais, travaillant ponctuellement à titre de pigiste pour Louise Bédard, Sylvain Émard, Jean-Pierre Perrault et plusieurs autres. Ce départ professionnel est d'ailleurs déclencheur d'un autre changement inévitable, cette fois-ci personnel: «Mon coming out. Le travail d'O Vertigo est très hétérosexuel. Ce n'était pas pour moi, personnellement, l'environnement propice pour être honnête avec ma sexualité.»
Il nous partage bientôt sa forme de danse favorite: le duo. « Je préfère travailler en duo parce que tu n'es pas seul. Tu as instantanément un espace d'intimité. La communication est obligatoire. Ça se travaille plus facilement qu'en grand groupe. » Bien qu'il soit un danseur hautement respecté par ses pairs, ses étudiants ainsi que par les chorégraphes pour qui il travaille, l'homme ressent quand même un regret face à son parcours:
« J'aurais aimé avoir commencé la danse plus tôt. » Nous savons que les ballerines commencent leur formation aussi tôt qu'à trois ans. Sachant cela, s’il avait eu la chance, Marc aurait voulu avoir commencé la danse bien avant son 17e anniversaire. Qui sait, peut-être qu'il ne serait pas avec nous à Montréal? Par contre, son regret n'était pas dévastateur… il reconnait que son parcours n'aurait pas été le même. Cela nous a fait voir que même ceux au sommet de leur art ressentent parfois des insatisfactions… c'est la condition humaine après tout.
Pour entendre les partages de Marc de sa propre bouche, suivez Visages de la danse sur Canal Savoir. Vous entendrez Marc parler de choses assez cocasses comme son bégaiement accablant lorsqu'il était jeune, les nuits blanches qu'il passait à danser, ses épisodes un peu obsessionnels au cours desquels il se réveillait en plein milieu de la nuit pour tester son équilibre, les moments privilégiés avec son père qui avaient lieu pendant le lavage de la vaisselle, le jeu préféré de son frère qui avait lieu à tous les dimanche (le jeu de la messe), le changement d'appartement aléatoire, juste pour le plaisir, qui avait lieu à Montréal à une époque où l'on pouvait changer de loyer quand on voulait… bref, ce fut un 5 1/2 à 7 1/2 fort divertissant et très touchant! D'ailleurs, à la grande tristesse de ses fans, Marc a partagé que chaque projet qu'il entame est possiblement… le dernier! La raison, eh bien, il vient tout juste d'avoir 49 ans et il à le goût de vivre plein d'autres choses. Je te dis, les artistes, ça veut toute! Y veulent avoir un revenu, y veulent être respectés, pis maintenant y veulent même avoir une retraite, c'est outrageux! C'est quoi, bientôt y vont vouloir avoir des enfants? Whow minutes, on se calme les artistes! Vite, fans de Marc Boivin, on part une pétition! Boycotter son départ du monde de la danse!
Le prochain Visages de la danse aura lieu le 13 mars 2012 à Circuit-Est centre chorégraphique avec nul autre que Sylvain Émard. Pour plus de détails, visitez le site web. À ne pas manquer. En plus, pour ceux qui sont dans le rouge, vous êtes chanceux… c'est gratis!
Visage de la danse: http://www.circuit-est.qc.ca/fr/public-events/sylvain-emard11-12
Canal Savoir: http://www.canal.qc.ca/emission.php?id=10181
SUIVEZ-NOUS SUR FACEBOOK!
Avec plus de 25 ans d'expérience, Marc Boivin a été acclamé par le public et la critique sur les scènes du Québec, du Canada et à l'international. Non seulement a-t-il eu une carrière fructueuse à titre d'interprète, il s'est aussi lancé dans l'enseignement de sa passion en faisant notamment partie du corps professoral de l'école de danse contemporaine depuis 1987. D'un côté plus administratif, il préside depuis 2005 la Fondation Jean-Pierre Perreault ainsi que le Regroupement québécois de la danse depuis l'automne 2010. Qui est donc cet homme si talentueux et impliqué? Au-delà de ses exploits professionnels, nous sommes entrés dans la vie personnel de ce virtuose de la danse contemporaine.
Fils de deux enseignants, Marc Boivin est né le 13 février 1963 et a grandi à Ottawa. Il nous partage qu'il s'est initié à la danse très tard, c'est-à-dire à 17 ans. Par contre, grâce à sa physionomie, ses « lignes » de jambes, ainsi qu'à sa bonne forme physique provenant de son entraînement compétitif en natation, Marc Boivin dit avoir «pu faire assemblant de bien danser» jusqu'à ce qu’il «apprenne véritablement comment ». Il commence à prendre des cours danse… d'abord contre son gré, y allant à reculons, recommandée de le faire par une collègue… le Québec pourrait d'ailleurs envoyer une carte de remerciement à cette dernière car peut-être que cet icône de la danse montréalaise ne serait pas venu au monde artistique sans elle? Il se joint très tôt à la compagnie de Peter Boneham et devient absolument obsédé de la danse. « J'ai trouvé dans la danse une place où je peux exister. Je vis en action, sans calculer, avec passion. Je ne sens plus de manque. »
Grâce à ce déclic, il eu le désir d’entamer une carrière à New York. C'est là-bas qu'il a rencontré Ginette Laurin, fondatrice d'O Vertigo, pour qui il dansa de 1985 à 1991. Il nous montra d'ailleurs deux extraits de son travail avec la compagnie, à un moment où il avait encore une pleine chevelure! Adorant la liberté, Marc part pour une exploration du travail de d'autres chorégraphes montréalais, travaillant ponctuellement à titre de pigiste pour Louise Bédard, Sylvain Émard, Jean-Pierre Perrault et plusieurs autres. Ce départ professionnel est d'ailleurs déclencheur d'un autre changement inévitable, cette fois-ci personnel: «Mon coming out. Le travail d'O Vertigo est très hétérosexuel. Ce n'était pas pour moi, personnellement, l'environnement propice pour être honnête avec ma sexualité.»
Il nous partage bientôt sa forme de danse favorite: le duo. « Je préfère travailler en duo parce que tu n'es pas seul. Tu as instantanément un espace d'intimité. La communication est obligatoire. Ça se travaille plus facilement qu'en grand groupe. » Bien qu'il soit un danseur hautement respecté par ses pairs, ses étudiants ainsi que par les chorégraphes pour qui il travaille, l'homme ressent quand même un regret face à son parcours:
« J'aurais aimé avoir commencé la danse plus tôt. » Nous savons que les ballerines commencent leur formation aussi tôt qu'à trois ans. Sachant cela, s’il avait eu la chance, Marc aurait voulu avoir commencé la danse bien avant son 17e anniversaire. Qui sait, peut-être qu'il ne serait pas avec nous à Montréal? Par contre, son regret n'était pas dévastateur… il reconnait que son parcours n'aurait pas été le même. Cela nous a fait voir que même ceux au sommet de leur art ressentent parfois des insatisfactions… c'est la condition humaine après tout.
Pour entendre les partages de Marc de sa propre bouche, suivez Visages de la danse sur Canal Savoir. Vous entendrez Marc parler de choses assez cocasses comme son bégaiement accablant lorsqu'il était jeune, les nuits blanches qu'il passait à danser, ses épisodes un peu obsessionnels au cours desquels il se réveillait en plein milieu de la nuit pour tester son équilibre, les moments privilégiés avec son père qui avaient lieu pendant le lavage de la vaisselle, le jeu préféré de son frère qui avait lieu à tous les dimanche (le jeu de la messe), le changement d'appartement aléatoire, juste pour le plaisir, qui avait lieu à Montréal à une époque où l'on pouvait changer de loyer quand on voulait… bref, ce fut un 5 1/2 à 7 1/2 fort divertissant et très touchant! D'ailleurs, à la grande tristesse de ses fans, Marc a partagé que chaque projet qu'il entame est possiblement… le dernier! La raison, eh bien, il vient tout juste d'avoir 49 ans et il à le goût de vivre plein d'autres choses. Je te dis, les artistes, ça veut toute! Y veulent avoir un revenu, y veulent être respectés, pis maintenant y veulent même avoir une retraite, c'est outrageux! C'est quoi, bientôt y vont vouloir avoir des enfants? Whow minutes, on se calme les artistes! Vite, fans de Marc Boivin, on part une pétition! Boycotter son départ du monde de la danse!
Le prochain Visages de la danse aura lieu le 13 mars 2012 à Circuit-Est centre chorégraphique avec nul autre que Sylvain Émard. Pour plus de détails, visitez le site web. À ne pas manquer. En plus, pour ceux qui sont dans le rouge, vous êtes chanceux… c'est gratis!
Visage de la danse: http://www.circuit-est.qc.ca/fr/public-events/sylvain-emard11-12
Canal Savoir: http://www.canal.qc.ca/emission.php?id=10181
SUIVEZ-NOUS SUR FACEBOOK!