Les 7 doigts de génie à la Tohu
4 novembre 2012
Critique du spectacle Séquence 8 des 7 doigts de la main présenté à la Tohu.
- Oliver Koomsatira
Séquence 8. Crédits Studio Pastis.
Les 7 doigts de la main. Vous avez sûrement déjà entendu parler d'eux. Peut-être avez-vous déjà vu leur vidéo en ligne ou mieux : leur spectacle « live ». Si il y a une compagnie dont la très bonne réputation la précède, c'est certainement Les 7 doigts de la main. Qui aurait cru qu'une compagnie fondée en 2002 puisse avoir tant de succès et de reconnaissance internationale? C'est presque surnaturel. Eh bien, quand vous voyez un spectacle des 7 doigts de la main, vous comprenez pourquoi. Ou du moins, lorsque que vous assistez à leur dernière création Séquence 8… là, une seule question vous frappe : « Quand est-ce que je pourrai voir leur prochain spectacle? Ou leur sept autres créations précédentes ! » Si bon que ça? Oui. Oui! Certainement parmis les meilleurs spectacles de la grande famille des arts du mouvement cette année sinon LE meilleur, point. Je ne pèse pas mes mots.
Pourquoi? Il y a vraiment trop de raisons qui expliquent pourquoi Séquence 8 est un véritable chef-d'oeuvre, et ne je dis pas souvent chef-d'oeuvre. Vous pouvez vérifier dans les 50 autres critiques si vous êtes sceptiques… Voici les raisons principales qui me viennent à l'esprit. Premièrement, nous savons tous que le cirque fonctionne en format numéro, transition, numéro, transition, numéro, transition, etc. Cette formule peut devenir extrêmement pénible pour quiconque souhaitant se faire transporter dans une oeuvre continue et non pas un exercice olympique. Malheureusement, il arrive souvent que les transitions dans les spectacles de cirque ne soient que ça, des transitions… des bouches-trous entre les GROS NUMBERS. Ce qui est phénoménal de Séquence 8, c'est qu'on ne fait presque jamais la distinction entre les transitions et les numéros, ou nous ressentons du moins que les transitions sont en elles-mêmes des numéros, au point où elles deviennent aussi intéressantes que les numéros eux-mêmes ! Aussi, les numéros sont si bien construits qu'ils intègrent des rappels aux transitions, ce qui nous aide à mieux comprendre la trame de l'oeuvre. Simple à reconnaître, ultra difficile à concevoir de façon si intéressante.
Une autre raison qui me vient est sans aucun doute l'humanité qui est infusée dans cette forme contre-naturelle qu'est le cirque. Il n'y a rien de très naturel à se faire « spinner » à 100km/heure lorsqu'on est accroché à un cerceau dans les airs, ou de se faire propulser à huit mètres pour atterrir sur une barre de huit pouces de large après avoir fait huit culbutes, ou de faire la planche horizontale contre un poteau en se tenant seulement avec les mains… Si il y a une forme artistique qui est directement opposée au naturalisme, c'est bel et bien le cirque. Ceci dit, c'est ici que le génie des créateurs Shana Carroll et Sébastien Soldevila entre en jeu. Ils ont été capables de rendre le tout d'une humanité encore plus convaincante que celle de vrais humains. En fait, ces artistes sont des humains, mais lorsqu'ils font ces choses surhumaines, on a tendance à les mettre dans la catégorie des demi-dieux. On se dit « Si ils sont prêts à risquer leur vie comme ça jour après jour, ça doit être parce qu'ils n'aiment pas la vie ou qu'ils ont signé une entente spéciale avec Dieu, Jésus, Allah ou Buddha. Sinon ils ne penseraient jamais à ce pitcher tête première à travers un cerceau perché à six pieds du sol pour atterrir sur leur nuque sans mains. Et ce… pour notre divertissement? C'est complètement fou ! Les metteurs en scène ont conçu une oeuvre qui rend ces artistes attachants, touchants et sympathiques. Bref, on aurait le goût qu'ils soient nos amis et qu'ils ne se pètent pas la gueule juste pour nous épater.
Si il y a un autre point qui fait en sorte que ce beau spectacle est un des meilleur depuis longtemps, c'est bête mais c'est parce qu'il est… divertissant. C'est triste mais parfois on a l'impression que des artistes oublient qu'il serait préférable de ne pas ennuyer leur public. Après tout, il faut qu'on parte de chez nous pour aller jusqu'à une salle lointaine pour s'asseoir serré à côté de gens qu'on ne connait pas, faire un duel silencieux pour savoir qui aura droit à l'accoudoir, se lever à chaque fois que quelqu'un veut passer pour accéder à son siège, payer le tout de nos poches quand on pourrait avoir ce qu'on veut gratuitement à la maison avec la possibilité de changer de poste dès qu'on trouve ça plate… Oui, il est préférable de ne pas endormir son public… en général. Séquence 8 est non-seulement divertissant du début à la fin, mais, oui je vais le dire… il est si divertissant qu'on a le goût d'y retourner encore… et encore… « Quoi? Revoir le même spectacle? Comment est-ce possible? Tu connais tous les « punchs », toutes les blagues, tous les numéros, pourquoi voudrais-tu revoir la même chose? » Premièrement, parce que le spectacle est vraiment bon. Deuxièmement, parce qu'il y a tellement d'action qui se passent en même temps qu'on peut regarder à cinq endroits au même moment et voir quelque chose qu'on aurait jamais aperçu la première fois.
Honnêtement, je pourrais continuer à soulever d'autres raisons pourquoi ce chef-d'oeuvre et cette compagnie sont des pierres précieuses du patrimoine québécois mais à quoi bon? Vous le savez probablement déjà. Montréal devrait être très fière d'avoir ce collectif. Très très fière. Au moins aussi fière que des autres intouchables québécois tel que Céline Dion, par exemple. Ok, les artistes du cirque ne reçoivent pas des cachets d'un demi-million dollars par représentation comme notre Céline mais… je crois qu'ils le devraient. Après tout, ils risquent beaucoup plus leur vie, ne croyez-vous pas? Bravo à ces jeunes talents : Devin Henderson, Colin Davis, Tristan Nielsen, Camille Legris, Ugo Dario, Maxim Laurin, Eric Bates et Alexandra Royer, de vrais prodiges.
Séquence 8 est présenté à la Tohu jusqu'au 17 novembre. Pour plus de détails, visitez le site web de la Tohu.
Extraits du spectacle.
Pourquoi? Il y a vraiment trop de raisons qui expliquent pourquoi Séquence 8 est un véritable chef-d'oeuvre, et ne je dis pas souvent chef-d'oeuvre. Vous pouvez vérifier dans les 50 autres critiques si vous êtes sceptiques… Voici les raisons principales qui me viennent à l'esprit. Premièrement, nous savons tous que le cirque fonctionne en format numéro, transition, numéro, transition, numéro, transition, etc. Cette formule peut devenir extrêmement pénible pour quiconque souhaitant se faire transporter dans une oeuvre continue et non pas un exercice olympique. Malheureusement, il arrive souvent que les transitions dans les spectacles de cirque ne soient que ça, des transitions… des bouches-trous entre les GROS NUMBERS. Ce qui est phénoménal de Séquence 8, c'est qu'on ne fait presque jamais la distinction entre les transitions et les numéros, ou nous ressentons du moins que les transitions sont en elles-mêmes des numéros, au point où elles deviennent aussi intéressantes que les numéros eux-mêmes ! Aussi, les numéros sont si bien construits qu'ils intègrent des rappels aux transitions, ce qui nous aide à mieux comprendre la trame de l'oeuvre. Simple à reconnaître, ultra difficile à concevoir de façon si intéressante.
Une autre raison qui me vient est sans aucun doute l'humanité qui est infusée dans cette forme contre-naturelle qu'est le cirque. Il n'y a rien de très naturel à se faire « spinner » à 100km/heure lorsqu'on est accroché à un cerceau dans les airs, ou de se faire propulser à huit mètres pour atterrir sur une barre de huit pouces de large après avoir fait huit culbutes, ou de faire la planche horizontale contre un poteau en se tenant seulement avec les mains… Si il y a une forme artistique qui est directement opposée au naturalisme, c'est bel et bien le cirque. Ceci dit, c'est ici que le génie des créateurs Shana Carroll et Sébastien Soldevila entre en jeu. Ils ont été capables de rendre le tout d'une humanité encore plus convaincante que celle de vrais humains. En fait, ces artistes sont des humains, mais lorsqu'ils font ces choses surhumaines, on a tendance à les mettre dans la catégorie des demi-dieux. On se dit « Si ils sont prêts à risquer leur vie comme ça jour après jour, ça doit être parce qu'ils n'aiment pas la vie ou qu'ils ont signé une entente spéciale avec Dieu, Jésus, Allah ou Buddha. Sinon ils ne penseraient jamais à ce pitcher tête première à travers un cerceau perché à six pieds du sol pour atterrir sur leur nuque sans mains. Et ce… pour notre divertissement? C'est complètement fou ! Les metteurs en scène ont conçu une oeuvre qui rend ces artistes attachants, touchants et sympathiques. Bref, on aurait le goût qu'ils soient nos amis et qu'ils ne se pètent pas la gueule juste pour nous épater.
Si il y a un autre point qui fait en sorte que ce beau spectacle est un des meilleur depuis longtemps, c'est bête mais c'est parce qu'il est… divertissant. C'est triste mais parfois on a l'impression que des artistes oublient qu'il serait préférable de ne pas ennuyer leur public. Après tout, il faut qu'on parte de chez nous pour aller jusqu'à une salle lointaine pour s'asseoir serré à côté de gens qu'on ne connait pas, faire un duel silencieux pour savoir qui aura droit à l'accoudoir, se lever à chaque fois que quelqu'un veut passer pour accéder à son siège, payer le tout de nos poches quand on pourrait avoir ce qu'on veut gratuitement à la maison avec la possibilité de changer de poste dès qu'on trouve ça plate… Oui, il est préférable de ne pas endormir son public… en général. Séquence 8 est non-seulement divertissant du début à la fin, mais, oui je vais le dire… il est si divertissant qu'on a le goût d'y retourner encore… et encore… « Quoi? Revoir le même spectacle? Comment est-ce possible? Tu connais tous les « punchs », toutes les blagues, tous les numéros, pourquoi voudrais-tu revoir la même chose? » Premièrement, parce que le spectacle est vraiment bon. Deuxièmement, parce qu'il y a tellement d'action qui se passent en même temps qu'on peut regarder à cinq endroits au même moment et voir quelque chose qu'on aurait jamais aperçu la première fois.
Honnêtement, je pourrais continuer à soulever d'autres raisons pourquoi ce chef-d'oeuvre et cette compagnie sont des pierres précieuses du patrimoine québécois mais à quoi bon? Vous le savez probablement déjà. Montréal devrait être très fière d'avoir ce collectif. Très très fière. Au moins aussi fière que des autres intouchables québécois tel que Céline Dion, par exemple. Ok, les artistes du cirque ne reçoivent pas des cachets d'un demi-million dollars par représentation comme notre Céline mais… je crois qu'ils le devraient. Après tout, ils risquent beaucoup plus leur vie, ne croyez-vous pas? Bravo à ces jeunes talents : Devin Henderson, Colin Davis, Tristan Nielsen, Camille Legris, Ugo Dario, Maxim Laurin, Eric Bates et Alexandra Royer, de vrais prodiges.
Séquence 8 est présenté à la Tohu jusqu'au 17 novembre. Pour plus de détails, visitez le site web de la Tohu.
Extraits du spectacle.