Un buffet à volonté de danse contemporaine.
10 décembre 2011
Critique de l'évènement Liens et lieux VI, danse contemporaine marginale dirigé et produit par Johanne Gour.
-Oliver Koomsatira
Catherine Larocque dans «Spiritual Upload». Photo de Richard Lehoux.
Depuis 2009, Johanne Gour dirige et produit l'évènement Liens et lieux, danse contemporaine marginale, qui invite les chorégraphes indépendants à faire voir leurs œuvres chorégraphiques. En plus de faire la coordination de ce spectacle biannuel, elle y présente aussi ses propres créations en tant que chorégraphe indépendante. Cette fois-ci, six œuvres originales ont été présentées au Gesù.
Le spectacle a débuté avec le solo créé et interprété par Catherine Larocque, formée en danse classique à l'École Supérieure de Danse du Québec ainsi qu'en danse contemporaine à l'École de Danse de Québec. À titre d'interprète, Catherine a dansé pour Lina Cruz au sein de la compagnie Fila 13, une compagnie pour laquelle elle danse encore à ce jour. La pièce, intitulée Spiritual Upload, est la quête d'une fille branchée au monde virtuel des médias sociaux, de son IPod et de son téléphone «plus intelligent qu'elle-même». Comme on l'a récemment confirmé, il y a bel et bien des gens souffrant d'une dépendance accrue à Facebook. Ce n'est pas une blague exagérée, ces gens sont véritablement «accros» comme le serait un héroïnomane. Donc, pas difficile de comprendre la trame de ce personnage qui tente de «se rebrancher à son essence première afin que son âme, son corps, et son esprit soient à nouveau renoués dans l'instant présent.» Ainsi, à l'antipode du monde virtuel instantané, ce solo s'est dévoilé lentement, dans l'état de présence complète de la danseuse. Sur une jambe, elle tentait de préserver son équilibre sur ce qui ressemblait à un tapis circulaire tribal. Peu à peu, son combat contre les éléments technologiques s'est accentué tout en révélant que son tapis spirituel était en fait une corde qui risquait de la pendre. La soirée a commencé doucement en stimulant notre intérêt et notre conscience.
Le spectacle a débuté avec le solo créé et interprété par Catherine Larocque, formée en danse classique à l'École Supérieure de Danse du Québec ainsi qu'en danse contemporaine à l'École de Danse de Québec. À titre d'interprète, Catherine a dansé pour Lina Cruz au sein de la compagnie Fila 13, une compagnie pour laquelle elle danse encore à ce jour. La pièce, intitulée Spiritual Upload, est la quête d'une fille branchée au monde virtuel des médias sociaux, de son IPod et de son téléphone «plus intelligent qu'elle-même». Comme on l'a récemment confirmé, il y a bel et bien des gens souffrant d'une dépendance accrue à Facebook. Ce n'est pas une blague exagérée, ces gens sont véritablement «accros» comme le serait un héroïnomane. Donc, pas difficile de comprendre la trame de ce personnage qui tente de «se rebrancher à son essence première afin que son âme, son corps, et son esprit soient à nouveau renoués dans l'instant présent.» Ainsi, à l'antipode du monde virtuel instantané, ce solo s'est dévoilé lentement, dans l'état de présence complète de la danseuse. Sur une jambe, elle tentait de préserver son équilibre sur ce qui ressemblait à un tapis circulaire tribal. Peu à peu, son combat contre les éléments technologiques s'est accentué tout en révélant que son tapis spirituel était en fait une corde qui risquait de la pendre. La soirée a commencé doucement en stimulant notre intérêt et notre conscience.
Sur une note complètement différente, le spectacle s'enchaîna avec A Cautionary Tale of Punch Drunk Love de Heather Lynn Macdonald. Cette œuvre, interprétée par quatre jeunes danseuses prometteuses, a commencé très légèrement, avec l'innocence embarrassante d'adolescentes frappées par le coup de foudre. La chorégraphe Heather Lynn Macdonald, formée à The School of Dance (Ottawa), a eu Peter Boneham comme mentor, qui l'a accompagné dans la création de A Cautionary Tale of Punch Drunk Love pour le Youth Project à The School of Dance. Pas difficile de comprendre pourquoi l'œuvre de cette jeune créatrice était si bien construite. Avec un vétéran de la danse contemporaine comme coach, impossible de faire fausse route. L'œuvre était drôle, stimulante et en très peu de temps, elle nous fit voyager du pays des merveilles aux ténèbres de l'abus psychologique conjugal. Estimant que les interprètes étaient soit encore des adolescentes ou bien de très jeunes adultes, les entendre parler de sexualité et de viol conjugal était véritablement déstabilisant. Cette pièce fut une agréable surprise au niveau de la qualité artistique ainsi que de la technique de ses danseuses.
Suivant un peu la même thématique lugubre, le spectacle continua avec la pièce Des os qui craquent de Josiane Fortin. Diplômée du baccalauréat en danse de l'UQAM dans le profil création, Josiane Fortin reçu la bourse d'excellence William Douglas dans ce même programme. Depuis sa graduation, elle a dansé pour Lynda Gaudreau pour le projet Out of Grace et a également participé aux Performances de la Mi-Lune au studio Fleur d'Asphalte. La pièce Des os qui craquent fut créée afin de rendre hommage au courage des femmes victimes de viol. Un sujet encore très incompris dans notre société, nous ne semblons pas encore savoir pourquoi de telles atrocités ont lieu. On dit que ce sont des fous qui commettent de tels actes. Par contre, nous savons aussi qu'une grande partie de ces crimes sont perpétrés par des petits-amis, des maris, des pères, des oncles, des connaissances, etc. Bien sûr, ces individus-là semblent être plutôt normaux car ils fonctionnent bien dans la société, n'est-ce pas? Comment se fait-il qu'ils puissent commettre un crime aussi dégoutant? Malheureusement, dans beaucoup trop de cas, ces violeurs ne sont jamais pincés car ils font taire leurs victimes d'une façon ou d'une autre. Une œuvre traitant d'un sujet effrayant et probablement à l'antipode du divertissement. Par contre, il est impératif que les artistes courageux comme Josiane Fortin continuent d'en parler, car c'est un fléau qui a besoin d'être exposé afin qu'il puisse un jour disparaître.
Inspirée de la communication orale, écrite et physique, Stéphanie Morin-Robert a créé (CORRESPONDANCE). Cette jeune chorégraphe a reçu son diplôme d'études collégiales en danse du cégep de Drummondville ainsi que son baccalauréat de l'université de Concordia en danse contemporaine. Sa pièce a été interprétée par Amélie Pouliot ainsi que par Maude Yargeau, qui venait tout juste de danser dans A Cautionary Tale of Punch Drunk Love. Encore une fois, une très agréable surprise au niveau de l'interprétation. La chorégraphie semblait être très exigeante, tant au niveau physique qu'au niveau technique. De plus, il y avait beaucoup de séquences synchronisées très rapides et complexes. C'était certainement une belle vitrine pour démontrer le talent de ces deux jeunes danseuses.
Après l'entracte, nous avons retrouvé le danseur Stu McIntire complètement nu sur scène dans la pièce de Johanne Gour, intitulée Ensemble ou séparés, je me souviendrai de toi ! J'ai rapidement compris qu'il y avait beaucoup de spectateurs dans la salle qui n’assistent généralement pas à beaucoup de spectacle de danse contemporaine, car ils ont réagis avec choc et stupéfaction. La chorégraphe Johanne Gour s'est perfectionnée entre autres auprès de Françoise Sullivan, Paul-André Fortier et Margie Gillis, en plus d'avoir reçu une formation en Technique Alexander ainsi qu'un baccalauréat de l'université Concordia. Depuis 2009, elle a présenté ses oeuvres chorégraphiques D'un lieu où tous sont admis…, Oiseaux, Rejoindre, La Prière, Piavicorde ou le destin tragique des Avant-gardes et Les instincts cachés. Après le solo paranoïaque de Stu McIntire, Catherine Larocque, qui a ouvert le spectacle de la soirée, est entrée sur scène. Le duo peignait l'interaction d'un couple qui se désire et se déchire tout en étant complètement neutre et vide d'émotion l'un pour l'autre. Une relation froide et vide de tendresse qui laisse ces deux âmes à la merci du tempérament de l'autre. Le public a eu droit à un autre autre choc lorsque Catherine Larocque dénuda son sein droit à l'avant-scène, puis un autre encore lorsque son partenaire lui retira son soutien-gorge et sa petite culotte, la laissant ainsi dans son costume de naissance. Il est pas mal certain que le public se souviendra d'eux !
Enfin, pour conclure ce marathon chorégraphique, Liliane Moussa présenta Décussation #1. Cette chorégraphe indépendante a entamé le baccalauréat en danse à l'UQAM en 2008 et elle a présenté une de ses oeuvres dans le cadre de Passerelle 840. Le concept de sa pièce était très intéressant. Nous retrouvons sur scène cinq danseuses avec des cache-yeux. Ainsi aveuglées, elles ont passé à travers une longue séquence chorégraphique où leur seul outil était l'ouïe. Il semble que beaucoup d'heures ont été consacrées à la répétition ou bien que les interprètes choisies sont dotées d'une vue extrasensorielle, car leur synchronisation était presque impeccable. L'œuvre a été créée afin de «Voyager à travers les influx nerveux. Prendre conscience de la dépense énergétique constante du cerveau, de notre activité interne ininterrompue.» C'est avec ce concept original que le spectacle s'est conclu.
Avec une quinzaine de danseuses et un danseur, comme toujours le camp des hommes reste démuni en danse… Liens et lieux VI, danse contemporaine a soutenu le travail de six jeunes chorégraphes indépendantes non-subventionnées à pouvoir diffuser leurs œuvres. Dans un contexte où la compétition est féroce et où le financement de la culture est en contraction, il est impératif que des initiatives comme celle-ci soient soutenues et encouragées afin que nos grands créateurs de demain puissent avoir des lieux où ils peuvent présenter leur travail et tisser des liens avec l'élément le plus important et souvent manquant de l'équation: le public. Pour plus de détails sur l'évènement de Johanne Gour, visitez son site web. http://www.everyoneweb.fr/liensetlieux6/
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Avec une quinzaine de danseuses et un danseur, comme toujours le camp des hommes reste démuni en danse… Liens et lieux VI, danse contemporaine a soutenu le travail de six jeunes chorégraphes indépendantes non-subventionnées à pouvoir diffuser leurs œuvres. Dans un contexte où la compétition est féroce et où le financement de la culture est en contraction, il est impératif que des initiatives comme celle-ci soient soutenues et encouragées afin que nos grands créateurs de demain puissent avoir des lieux où ils peuvent présenter leur travail et tisser des liens avec l'élément le plus important et souvent manquant de l'équation: le public. Pour plus de détails sur l'évènement de Johanne Gour, visitez son site web. http://www.everyoneweb.fr/liensetlieux6/
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