FLUIDE à l'Agora de la Danse
18 février 2013
Article du spectacle FLUIDE de la compagnie Le Fils d'Adrien danse présenté par l'Agora de la danse.
- Oliver Koomsatira

FLUIDE - © David Cannon - Interprètes: Georges-Nicolas Tremblay, Katrine Patry, Arielle Warnke St-Pierre
Brice Noeser, Marilou Castonguay, Alexandre Parenteau, Alan Lake
De passage à Montréal dans le cadre de Montréal en lumière, la compagnie Le Fils d’Adrien danse présentera FLUIDE à l’Agora de la danse. Danse Nouvelles Montréal a recueilli les propos du chorégraphe et directeur artistique Harold Réhaume sur la plus récente pièce de la compagnie.
Partant d’une réflexion sur les relations humaines et la place de l’individu dans la collectivité, Harold Réhaume nous explique l’importance de ce thème à ses yeux : « Je pense que chaque artiste a sa quête, sa parole qui l’amène à explorer un thème en particulier. Le mien, c’est la position de l’individu face aux autres individus. Les êtres me fascinent et me touchent dans leurs contradictions et leur fragilité. FLUIDE n’échappe pas à ces grandes questions qui m’obsèdent : comment se fait-il que nous soyons si individualistes et si seuls, alors qu’au bout du compte, nous avons tant besoin de l’Autre ? Comment rester ce que nous sommes au sein de cette société, tout en étant à l’écoute de l’Autre ? Ce que je suis dans le regard de mes proches influence-t-il ce que je deviens ? Dans FLUIDE, la solitude des individus est en constante confrontation avec la communauté. »
Le chorégraphe, reconnu pour sa démarche sensible, souligne que « l’être humain est une source d’inspiration inépuisable ». Ainsi, FLUIDE s’inscrit en continuité artistique avec les créations précédentes en ce qui a trait à la thématique présente et est selon lui
« directement dans le prolongement de NU », sa dernière création « in theatro ». Au point de vue formel, on retrouverait des éléments de NU dans FLUIDE en « une sorte d’autoréférence artistique ».
Le corps étant une source d’inspiration tout autant que l’être humain pour Harold Réhaume, la première piste de recherche de cette création était le mouvement. Le chorégraphe souhaite que ce dernier soit signifiant et « susceptible de devenir le langage de l’interprète dans son désir de dialoguer avec l’autre. » Ce désir de dialogue avec l’autre explique entre autre l’importance du travail de partenaire dans les œuvres de la
compagnie : « C’est vraiment ce que je préfère en danse contemporaine. C’est probablement lié au désir de rencontre avec l’autre. Dans le travail de duo par exemple, la communication est indispensable. La confiance et l’abandon doivent être absolus. Comme dans la vie ou, du moins, comme on essaie d’appliquer dans la vie. » Il ajoute que ce rapport entre les danseurs évoque beaucoup : « Par exemple, l’intimité créée par le contact entre deux interprètes est tellement riche et porteur d’émotion. Une émotion parfois difficile à retrouver dans la vie de tous les jours. Aussi, la force du geste, en ce sens que le corps peut exprimer des choses qui transcendent les mots. » Nous retrouverons sept danseurs sur scène. Une petite collectivité évoluant dans un environnement clos et contrôlé créé par la lumière, dont les ambiances cherchent à sublimer la danse. L’exploitation nouvelle d’une dimension scénographique architecturale permet au chorégraphe « d’organiser autrement le mouvement dans l’espace scénique. » Il s’agit d’un long meuble géométrique rappelant l’architecture épurée et moderne.
Tous ces éléments mis ensemble nous donneront peut-être la chance de vivre un phénomène de catharsis : « Il s’agit de libérer les spectateurs de leurs passions en les exprimant symboliquement. L’idée est que le spectacle tragique opère, chez le spectateur, une purification des passions. » [1] Le chorégraphe mentionne que le grand défi lié à ce spectacle et son thème est que l’envie de communiquer qu’il ressent soit vécue de façon vibrante et profonde : « Je ne prétends pas pouvoir faire vivre cette expression ultime des passions, mais s’approcher de cette libération de l’être par un objet artistique me fait un bien fou lorsque ça m’arrive. En espérant que FLUIDE soit pour quelques uns un tel véhicule de passions, de poésie ou de reconnaissance de l’Autre. »
Finalement, quand on lui demande si FLUIDE est un spectacle accessible aux nouveaux spectateurs de la danse, voici ce qu’Harold Réhaume nous répond : « Cette grande question me renvoi à ceci : « mais qu’est-ce qu’un spectacle accessible ? » Je trouve l’expression galvaudée et un peu sur-utilisée mais, je peux quand même vous dire que, bien humblement, cette pièce renferme suffisamment de clefs pour s’adresser directement à celui qui la reçoit. Il y a dans ce spectacle des éléments auxquels le public peut s’identifier parce qu’il aborde un élément incontournable de la vie de tous et chacun : les relations humaines. »
Soulignant l’apport des collaborateurs artistiques qui ont su comprendre la vision qu’avait le créateur pour cette pièce, il ajoute que d’autres collaborations sont présentement en gestation, entre autres avec Le Théâtre du Trident à Québec et la compagnie de théâtre BLUFF à Montréal. La compagnie dévoilera également plus tard au courant de l’année la nature d’un autre projet de coopération avec l’Europe. Beaucoup de projets, de relations humaines et artistiques en vue !
Harold Réhaume nous laisse avec un extrait de texte qu'il considère comme une des possibles clefs de lecture du spectacle : « Comme sur une toile blanche, les danseurs vêtus de noir tels des pigments humains, tracent leur parcours, parfois en cohésion avec la meute, parfois dans une rébellion solitaire face au gens de leur espèce. Chaque geste compte dans cette société où chacun se définit dans le regard de l’autre. »
FLUIDE est présenté à l’Agora de la danse du 20 au 22 février. Pour plus de détails sur le spectacle, consultez le site de l’Agora de la danse.
http://www.agoradanse.com/fr/spectacles/2013/fluide
[1] http://www.etudes-litteraires.com/figures-de-style/catharsis.php
Partant d’une réflexion sur les relations humaines et la place de l’individu dans la collectivité, Harold Réhaume nous explique l’importance de ce thème à ses yeux : « Je pense que chaque artiste a sa quête, sa parole qui l’amène à explorer un thème en particulier. Le mien, c’est la position de l’individu face aux autres individus. Les êtres me fascinent et me touchent dans leurs contradictions et leur fragilité. FLUIDE n’échappe pas à ces grandes questions qui m’obsèdent : comment se fait-il que nous soyons si individualistes et si seuls, alors qu’au bout du compte, nous avons tant besoin de l’Autre ? Comment rester ce que nous sommes au sein de cette société, tout en étant à l’écoute de l’Autre ? Ce que je suis dans le regard de mes proches influence-t-il ce que je deviens ? Dans FLUIDE, la solitude des individus est en constante confrontation avec la communauté. »
Le chorégraphe, reconnu pour sa démarche sensible, souligne que « l’être humain est une source d’inspiration inépuisable ». Ainsi, FLUIDE s’inscrit en continuité artistique avec les créations précédentes en ce qui a trait à la thématique présente et est selon lui
« directement dans le prolongement de NU », sa dernière création « in theatro ». Au point de vue formel, on retrouverait des éléments de NU dans FLUIDE en « une sorte d’autoréférence artistique ».
Le corps étant une source d’inspiration tout autant que l’être humain pour Harold Réhaume, la première piste de recherche de cette création était le mouvement. Le chorégraphe souhaite que ce dernier soit signifiant et « susceptible de devenir le langage de l’interprète dans son désir de dialoguer avec l’autre. » Ce désir de dialogue avec l’autre explique entre autre l’importance du travail de partenaire dans les œuvres de la
compagnie : « C’est vraiment ce que je préfère en danse contemporaine. C’est probablement lié au désir de rencontre avec l’autre. Dans le travail de duo par exemple, la communication est indispensable. La confiance et l’abandon doivent être absolus. Comme dans la vie ou, du moins, comme on essaie d’appliquer dans la vie. » Il ajoute que ce rapport entre les danseurs évoque beaucoup : « Par exemple, l’intimité créée par le contact entre deux interprètes est tellement riche et porteur d’émotion. Une émotion parfois difficile à retrouver dans la vie de tous les jours. Aussi, la force du geste, en ce sens que le corps peut exprimer des choses qui transcendent les mots. » Nous retrouverons sept danseurs sur scène. Une petite collectivité évoluant dans un environnement clos et contrôlé créé par la lumière, dont les ambiances cherchent à sublimer la danse. L’exploitation nouvelle d’une dimension scénographique architecturale permet au chorégraphe « d’organiser autrement le mouvement dans l’espace scénique. » Il s’agit d’un long meuble géométrique rappelant l’architecture épurée et moderne.
Tous ces éléments mis ensemble nous donneront peut-être la chance de vivre un phénomène de catharsis : « Il s’agit de libérer les spectateurs de leurs passions en les exprimant symboliquement. L’idée est que le spectacle tragique opère, chez le spectateur, une purification des passions. » [1] Le chorégraphe mentionne que le grand défi lié à ce spectacle et son thème est que l’envie de communiquer qu’il ressent soit vécue de façon vibrante et profonde : « Je ne prétends pas pouvoir faire vivre cette expression ultime des passions, mais s’approcher de cette libération de l’être par un objet artistique me fait un bien fou lorsque ça m’arrive. En espérant que FLUIDE soit pour quelques uns un tel véhicule de passions, de poésie ou de reconnaissance de l’Autre. »
Finalement, quand on lui demande si FLUIDE est un spectacle accessible aux nouveaux spectateurs de la danse, voici ce qu’Harold Réhaume nous répond : « Cette grande question me renvoi à ceci : « mais qu’est-ce qu’un spectacle accessible ? » Je trouve l’expression galvaudée et un peu sur-utilisée mais, je peux quand même vous dire que, bien humblement, cette pièce renferme suffisamment de clefs pour s’adresser directement à celui qui la reçoit. Il y a dans ce spectacle des éléments auxquels le public peut s’identifier parce qu’il aborde un élément incontournable de la vie de tous et chacun : les relations humaines. »
Soulignant l’apport des collaborateurs artistiques qui ont su comprendre la vision qu’avait le créateur pour cette pièce, il ajoute que d’autres collaborations sont présentement en gestation, entre autres avec Le Théâtre du Trident à Québec et la compagnie de théâtre BLUFF à Montréal. La compagnie dévoilera également plus tard au courant de l’année la nature d’un autre projet de coopération avec l’Europe. Beaucoup de projets, de relations humaines et artistiques en vue !
Harold Réhaume nous laisse avec un extrait de texte qu'il considère comme une des possibles clefs de lecture du spectacle : « Comme sur une toile blanche, les danseurs vêtus de noir tels des pigments humains, tracent leur parcours, parfois en cohésion avec la meute, parfois dans une rébellion solitaire face au gens de leur espèce. Chaque geste compte dans cette société où chacun se définit dans le regard de l’autre. »
FLUIDE est présenté à l’Agora de la danse du 20 au 22 février. Pour plus de détails sur le spectacle, consultez le site de l’Agora de la danse.
http://www.agoradanse.com/fr/spectacles/2013/fluide
[1] http://www.etudes-litteraires.com/figures-de-style/catharsis.php