L'Agora de la danse prise en otage par des mangas
14 février 2014
Article du spectacle Me So You So Me de David Raymond et Tiffany Tregarthen présenté par l'Agora de la danse.
- Oliver Koomsatira
14 février 2014
Article du spectacle Me So You So Me de David Raymond et Tiffany Tregarthen présenté par l'Agora de la danse.
- Oliver Koomsatira
L'Agora de la danse présente le duo Me So You So Me de David Raymond et Tiffany Tregarthen du 19 au 21 février. Ces chorégraphes-interprètes de Vancouver nous apportent une oeuvre empreinte d'humour absurde inspirée des mangas japonais. Vous vous souviendrez peut-être du spectacle Running Sushi de Liquid Loft présenté à l'Usine C en octobre 2013 qui était lui aussi inspiré de ces bandes dessins japonaises. Est-ce une coïncidence que cette culture japonaise ait influencé deux duos de danseurs contemporains? On y retrouve peut-être un indice dans l'explication louangée des créateurs : « Les concepteurs de dessins animés sont des maîtres chorégraphes et nous sommes étonnés par la façon dont ils racontent des histoires à travers le mouvement de leurs personnages. Ce fut un grand défi mais très excitant de voir comment nous pouvions transmettre le mouvement d'un corps sans limite dans nos propres corps. Nous aimons le côté satirique de plusieurs vieux dessins animés des époques de guerre. Leur juxtaposition de la violence et de l'humour nous a rappelé l'expérience du quotidien et la façon que nous sommes capables de la supporter. »
Les relations de couple ainsi que le regard de l'autre comme miroir font partie des thèmes abordés dans la pièce. Ils nous partagent en plus de détails pourquoi ils ont décidé de s'inspirer de la dynamique du couple pour créer leur oeuvre : « Il y a un certain conflit de territoire dans une relation. Un désir d'occuper l'autre tout en ayant le besoin charnel d'un espace personnel qui est paradoxalement là où l'on retrouve la solitude. Nous sommes intéressés par la négociation de ces désirs. » En effet, en couple, il est parfois difficile de savoir tracer la ligne entre pas assez et beaucoup trop de temps passé ensemble. Et souvent, les besoins affectifs de l'un ne seront pas équivalents à ceux de l'autre. Bref, s'en suivent donc les frustrations, la culpabilité, l'amertume, etc, etc. Un univers riche en émotions fortes. Les créateurs seront-t-ils tombés dans le piège du mélodrame amoureux? « Ce n'était pas nécessairement notre plan de faire un spectacle humoristique mais nous avons été aux prises avec le jeu entre nous deux. Il nous arrive d'être assez ridicules donc l'humour s'est naturellement retrouvé dans le travail. Alors que l'humour s'accumulait dans le travail, son dosage a certainement eu un effet sur les choix que nous avons fait ainsi que sur la sensation globale de l'oeuvre. »
Une autre influence marquante du spectacle est sans doute son univers sonore. Il y a d'ailleurs eu une collaboration étroite avec le musicien Asa Chang pour créer l'ensemble du spectacle. Ils nous expliquent comment le tout a influencé la chorégraphie : « Une grande partie de l'inspiration pour le travail provient de la musique d'Asa Chang. Son travail est un melting-pot d'influences du monde tissés minutieusement dans sa fabrique sonore. Les archétypes et coutumes de l'histoire du Japon ainsi que les formes qui racontent ces histoires comme le Noh et le Kabuki nous ont offert une alternative esthétique à mélanger dans une histoire d'amour, de fureur, de respect et de nombreux autres espaces complexes entre deux personnes. Nous aimons la prononciation imprévisible mais forte des rythmes du tabla. Il fut satisfaisant de développer le mouvement et le timing qui créa un jeu avec les tambours. Je pense que nous avons aussi été épris par le tabla parce qu'il a une voix qui parle à la danse. »
Mangas, musique originale, relation amoureuse, humour et danse; le tout vous attend à l'Agora de la danse du 19 au 21 février à 20h. Pour plus de détails sur l'oeuvre, veuillez consulter le site web. http://www.agoradanse.com/fr/spectacles/2014/me-so-you-so-me
Les relations de couple ainsi que le regard de l'autre comme miroir font partie des thèmes abordés dans la pièce. Ils nous partagent en plus de détails pourquoi ils ont décidé de s'inspirer de la dynamique du couple pour créer leur oeuvre : « Il y a un certain conflit de territoire dans une relation. Un désir d'occuper l'autre tout en ayant le besoin charnel d'un espace personnel qui est paradoxalement là où l'on retrouve la solitude. Nous sommes intéressés par la négociation de ces désirs. » En effet, en couple, il est parfois difficile de savoir tracer la ligne entre pas assez et beaucoup trop de temps passé ensemble. Et souvent, les besoins affectifs de l'un ne seront pas équivalents à ceux de l'autre. Bref, s'en suivent donc les frustrations, la culpabilité, l'amertume, etc, etc. Un univers riche en émotions fortes. Les créateurs seront-t-ils tombés dans le piège du mélodrame amoureux? « Ce n'était pas nécessairement notre plan de faire un spectacle humoristique mais nous avons été aux prises avec le jeu entre nous deux. Il nous arrive d'être assez ridicules donc l'humour s'est naturellement retrouvé dans le travail. Alors que l'humour s'accumulait dans le travail, son dosage a certainement eu un effet sur les choix que nous avons fait ainsi que sur la sensation globale de l'oeuvre. »
Une autre influence marquante du spectacle est sans doute son univers sonore. Il y a d'ailleurs eu une collaboration étroite avec le musicien Asa Chang pour créer l'ensemble du spectacle. Ils nous expliquent comment le tout a influencé la chorégraphie : « Une grande partie de l'inspiration pour le travail provient de la musique d'Asa Chang. Son travail est un melting-pot d'influences du monde tissés minutieusement dans sa fabrique sonore. Les archétypes et coutumes de l'histoire du Japon ainsi que les formes qui racontent ces histoires comme le Noh et le Kabuki nous ont offert une alternative esthétique à mélanger dans une histoire d'amour, de fureur, de respect et de nombreux autres espaces complexes entre deux personnes. Nous aimons la prononciation imprévisible mais forte des rythmes du tabla. Il fut satisfaisant de développer le mouvement et le timing qui créa un jeu avec les tambours. Je pense que nous avons aussi été épris par le tabla parce qu'il a une voix qui parle à la danse. »
Mangas, musique originale, relation amoureuse, humour et danse; le tout vous attend à l'Agora de la danse du 19 au 21 février à 20h. Pour plus de détails sur l'oeuvre, veuillez consulter le site web. http://www.agoradanse.com/fr/spectacles/2014/me-so-you-so-me