Les étudiants de l'EDCM en spectacle
9 décembre 2012
Article du spectacle Les danses de la mi-chemin 3/6 de l'EDCM avec les oeuvres de Cas Public et Louis Laberge-Côté. Entrevue avec Louis Laberge-Côté.
- Oliver Koomsatira
EDCM Crédit : Maxime Côté
Être à la moitié d’un parcours, ça peut vouloir dire beaucoup. Soit on regarde derrière pour constater ce qu’on a accompli jusque là, soit on regarde en avant pour voir ce qu’il nous reste à faire pour arriver à notre but. Ça, c’est une question de personnalité et de perspective. C’est comme l’histoire du classique verre d’eau à moitié plein ou vide…
L’EDCM tient comme à chaque année à souligner le verre d’eau à moitié rempli des élèves de deuxièmes années avec le spectacle Les danses de la mi-chemin 3/6. Cette année, les élèves de 2e année présenteront une création originale de Louis Laberge-Côté, Les oiseaux se cachent… ainsi qu’une pièce de répertoire de la compagnie Cas Public, Variation S.
Présentée à l’Agora de la danse à l’automne 2010, Variation S est une relecture d’une oeuvre mystique du XXe siècle, le Sacre du printemps, conçue pour neufs danseurs. La chorégraphe et directrice artistique de la compagnie, Hélène Blackburn, assistée de Pierre Lecours, ont reconstruit la pièce pour que les 20 danseurs de la cohorte puissent en faire partie. On nous présente cette pièce comme étant « une cérémonie furieuse et sulfureuse à laquelle sont conviés tous les publics ».
Les oiseaux se cachent… est le résultat d’une première expérience de création à l’EDCM pour le danseur, chorégraphe et professeur Louis Laberge-Côté. L’équipe de Danse Nouvelles Montréal a pu poser quelques questions à l’artiste établi à Toronto sur sa création. Tout d’abord, quand on lui a demandé quelle serait pour lui la différence, en tant que chorégraphe, entre travailler avec des danseurs professionnels ou en formation, voici ce qu’il nous a répondu : « La différence la plus marquante est bien sûr l'expérience. Pas seulement l'expérience professionnelle, mais l'expérience de vie aussi. Comme on le sait, la danse est un art qui se vit principalement dans le non-dit. Les corps qui ont beaucoup dansé sont souvent aussi des corps qui ont beaucoup aimé, perdu, ri, souffert... Bref, ce sont des corps qui ont beaucoup vécu, et ils ont souvent plus à offrir au niveau du non-dit. Cela enrichit la danse et l'insuffle d'une poésie parfois plus difficile à obtenir d'un corps plus jeune ou en formation. Ceci dit, les étudiants de l'EDCM sont tellement investis et généreux, que mon expérience avec eux fut de niveau pratiquement professionel. »
Décrivant sa pièce comme étant « une sorte de commentaire social sur l’effet de masse », M. Laberge-Côté dit qu’il s’agit d’un collage non-linéaire de scènes sans transition. Sur un ton absurde, drastique et non-organique, on peut s’attendre à voir « des images plutôt violentes, un humour sarcastique et une gestuelle disconnectée ». Étant une pièce très
« yang », les oiseaux, suggérés de manière subtile tout au long de la pièce, représentent pour le chorégraphe l’aspect féminin et fluide qui manque à l’univers de la pièce. « Le titre est évidemment un clin d'oeil au roman Les oiseaux se cachent pour mourir. C'est d'ailleurs mon intention que les gens puissent terminer le titre de ma pièce eux-même. », ajoute-t-il.
Maintenant, qu’en était-il du processus de création avec ces jeunes talents de la relève? Étant donné la générosité sans borne des réponses de Louis Laberge-Côté, je me permets de donner des gros coups de machette sans pitié dans ses partages pour que l’article entre sur une page, quoique tout ce qu’il partagea fut très intéressant : « J'ai entamé le processus sans réelle préparation. Puisque je ne connaissais pas les danseurs auparavant, je voulais voir comment ils bougeaient avant de prendre mes décisions. La veille de ma première journée en studio, j'ai fait une recherche sur Google en tapant tout simplement
« 21 » dans ma ligne de recherche (je savais que je travailerais avec 21 danseurs). Le premier résultat fut le film « 21 », un film sur le « gambling ». J'ai donc eu dans l'idée de créer une pièce sur le gambling pendant quelques jours. Ceci dit, j'ai commencé le travail en studio en improvisant seul devant les étudiants. Je leur ai par la suite demandé qu'ils se créent tous un solo inspiré de mon improvisation. » Les coups de machette commencent. Après plusieurs exercises de recherche, le chorégraphe réalisa que les images qui l'intéressaient « n'avaient rien à voir avec le « gambling », mais avaient toutes en commun l'idée d'être contrôlé par une force extérieure. C'est à partir de là que l'idée de l'effet de masse m'est venue. » Voilà. Qui a dit qu’il fallait être « bucké » avec une seule idée? Parfois, on a le droit de changer d’avis, on voit ainsi l’importance de l’aspect recherche du processus créatif.
Le chorégraphe a de multiples projets de création en vue, dont un avec Nova Bhattachrya, un autre co-interprété avec Michael Cadwell et finalement un autre avec Maxine Heppner, Alex Dobson et Ana Sokolovic. Étant très actif à Toronto ainsi qu’en Allemagne, l’artiste nous partage le désir qu’il ressent de revenir travailler dans la ville la plus cool de la danse contemporaine au monde : « J'adore Montréal et c'est toujours un réel plaisir d'y venir. À chaque fois que je visite, je me paie une bonne bouffe dans un restaurant gastronomique. J'ai rarement été déçu ! […] Mais j'aimerais grandement travailler davantage avec les artistes montréalais et reconnecter avec mes racines. Le Québec me manque beaucoup et j'adore le travail qui se crée dans la belle province », à ne pas confondre avec le restaurant La Belle Province, ce n’est pas de cette gastronomie dont il parlait. « Ce serait une immense joie pour moi que de pouvoir contribuer à cette scène vibrante et talentueuse. » Et Danse Nouvelles Montréal sera là pour en faire la couverture !
Voilà ! Deux spectacles pour le prix d’un ! Serez-vous là pour encourager la relève, bande de lâches ! Ben non, c’est une blague. Visitez le site web pour plus de détails.
http://www.edcmtl.com/fr/12-au-15-decembre-spectacle-des-etudiants-de-2e-annee
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L’EDCM tient comme à chaque année à souligner le verre d’eau à moitié rempli des élèves de deuxièmes années avec le spectacle Les danses de la mi-chemin 3/6. Cette année, les élèves de 2e année présenteront une création originale de Louis Laberge-Côté, Les oiseaux se cachent… ainsi qu’une pièce de répertoire de la compagnie Cas Public, Variation S.
Présentée à l’Agora de la danse à l’automne 2010, Variation S est une relecture d’une oeuvre mystique du XXe siècle, le Sacre du printemps, conçue pour neufs danseurs. La chorégraphe et directrice artistique de la compagnie, Hélène Blackburn, assistée de Pierre Lecours, ont reconstruit la pièce pour que les 20 danseurs de la cohorte puissent en faire partie. On nous présente cette pièce comme étant « une cérémonie furieuse et sulfureuse à laquelle sont conviés tous les publics ».
Les oiseaux se cachent… est le résultat d’une première expérience de création à l’EDCM pour le danseur, chorégraphe et professeur Louis Laberge-Côté. L’équipe de Danse Nouvelles Montréal a pu poser quelques questions à l’artiste établi à Toronto sur sa création. Tout d’abord, quand on lui a demandé quelle serait pour lui la différence, en tant que chorégraphe, entre travailler avec des danseurs professionnels ou en formation, voici ce qu’il nous a répondu : « La différence la plus marquante est bien sûr l'expérience. Pas seulement l'expérience professionnelle, mais l'expérience de vie aussi. Comme on le sait, la danse est un art qui se vit principalement dans le non-dit. Les corps qui ont beaucoup dansé sont souvent aussi des corps qui ont beaucoup aimé, perdu, ri, souffert... Bref, ce sont des corps qui ont beaucoup vécu, et ils ont souvent plus à offrir au niveau du non-dit. Cela enrichit la danse et l'insuffle d'une poésie parfois plus difficile à obtenir d'un corps plus jeune ou en formation. Ceci dit, les étudiants de l'EDCM sont tellement investis et généreux, que mon expérience avec eux fut de niveau pratiquement professionel. »
Décrivant sa pièce comme étant « une sorte de commentaire social sur l’effet de masse », M. Laberge-Côté dit qu’il s’agit d’un collage non-linéaire de scènes sans transition. Sur un ton absurde, drastique et non-organique, on peut s’attendre à voir « des images plutôt violentes, un humour sarcastique et une gestuelle disconnectée ». Étant une pièce très
« yang », les oiseaux, suggérés de manière subtile tout au long de la pièce, représentent pour le chorégraphe l’aspect féminin et fluide qui manque à l’univers de la pièce. « Le titre est évidemment un clin d'oeil au roman Les oiseaux se cachent pour mourir. C'est d'ailleurs mon intention que les gens puissent terminer le titre de ma pièce eux-même. », ajoute-t-il.
Maintenant, qu’en était-il du processus de création avec ces jeunes talents de la relève? Étant donné la générosité sans borne des réponses de Louis Laberge-Côté, je me permets de donner des gros coups de machette sans pitié dans ses partages pour que l’article entre sur une page, quoique tout ce qu’il partagea fut très intéressant : « J'ai entamé le processus sans réelle préparation. Puisque je ne connaissais pas les danseurs auparavant, je voulais voir comment ils bougeaient avant de prendre mes décisions. La veille de ma première journée en studio, j'ai fait une recherche sur Google en tapant tout simplement
« 21 » dans ma ligne de recherche (je savais que je travailerais avec 21 danseurs). Le premier résultat fut le film « 21 », un film sur le « gambling ». J'ai donc eu dans l'idée de créer une pièce sur le gambling pendant quelques jours. Ceci dit, j'ai commencé le travail en studio en improvisant seul devant les étudiants. Je leur ai par la suite demandé qu'ils se créent tous un solo inspiré de mon improvisation. » Les coups de machette commencent. Après plusieurs exercises de recherche, le chorégraphe réalisa que les images qui l'intéressaient « n'avaient rien à voir avec le « gambling », mais avaient toutes en commun l'idée d'être contrôlé par une force extérieure. C'est à partir de là que l'idée de l'effet de masse m'est venue. » Voilà. Qui a dit qu’il fallait être « bucké » avec une seule idée? Parfois, on a le droit de changer d’avis, on voit ainsi l’importance de l’aspect recherche du processus créatif.
Le chorégraphe a de multiples projets de création en vue, dont un avec Nova Bhattachrya, un autre co-interprété avec Michael Cadwell et finalement un autre avec Maxine Heppner, Alex Dobson et Ana Sokolovic. Étant très actif à Toronto ainsi qu’en Allemagne, l’artiste nous partage le désir qu’il ressent de revenir travailler dans la ville la plus cool de la danse contemporaine au monde : « J'adore Montréal et c'est toujours un réel plaisir d'y venir. À chaque fois que je visite, je me paie une bonne bouffe dans un restaurant gastronomique. J'ai rarement été déçu ! […] Mais j'aimerais grandement travailler davantage avec les artistes montréalais et reconnecter avec mes racines. Le Québec me manque beaucoup et j'adore le travail qui se crée dans la belle province », à ne pas confondre avec le restaurant La Belle Province, ce n’est pas de cette gastronomie dont il parlait. « Ce serait une immense joie pour moi que de pouvoir contribuer à cette scène vibrante et talentueuse. » Et Danse Nouvelles Montréal sera là pour en faire la couverture !
Voilà ! Deux spectacles pour le prix d’un ! Serez-vous là pour encourager la relève, bande de lâches ! Ben non, c’est une blague. Visitez le site web pour plus de détails.
http://www.edcmtl.com/fr/12-au-15-decembre-spectacle-des-etudiants-de-2e-annee
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