Aszure Barton, magicienne de la danse contemporaine
17 novembre 2012
Critique des spectacles Awáa et Busk présentés par Danse Danse.
- Oliver Koomsatira
Crédit photo (Busk) © Vladimir Fedorenko. Interprètes Aszure Barton & Artists.
Peut-être est-ce la première fois que vous entendez parler de Aszure Barton et de la compagnie de danse portant son nom. Pourtant, cette chorégraphe née en Alberta n'est pas tout-à-fait nouvelle au monde de la danse contemporaine. Elle a créé des oeuvres pour Mikhaïl Baryshnikov, la Hell's Kitchen Dance, les Ballets Jazz de Montréal, Nederlands Dans Theater, l'American Ballet Theatre, la Sydney Dance Company, la Julliard School, la compagnie Hubbard Street Dance Chicago, la Martha Graham Dance Company et le Houston Ballet. La compagnie est maintenant de passage à Montréal pour présenter deux de ses oeuvres les plus récentes au Théâtre Maisonneuve, Awáa et Busk.
Malheureusement pour nous, chers canadiens, sa compagnie est établie à New York… donc nous ne pouvons prendre que 50% de la fierté nationale de son superbe travail, quoique les collaborations entre les organismes canadiens et américains qui ont été à l'origine de Awáa et Busk peuvent nous réconforter quand même un petit peu. Il y a bien sûr une logique possible à puiser dans l'établissement de son collectif chez nos voisins du sud. Elle recherche les ouragans? Un loyer à prix absolument exorbitant? C'est peut-être le fait que tous ses danseurs ou presque sont finissants de Julliard School, qui est basée à New York. Élémentaire, mon cher Watson. Ou peut-être est-elle tombée follement amoureuse d'un américain? Allez, allez, on se calme, Danse Nouvelles Montréal n'est pas une revue à potins ! Quoique ça serait sûrement très vendeur… après 7 jours, 7 nuits !
Donc, de retour au sujet principal, ce programme double offert par Danse Danse est certainement un délice pour les friands de la danse. On retrouve une certaine similitude dans ce qui rend son travail excitant à voir chez Hofesh Shechter et Batsheva Dance Company. En fait, le travail est totalement différent dans le propos mais tout de même semblable dans l'approche par rapport à la spontanéité des variations. Autrement dit, elle a une habileté à maintenir l'intérêt de son public à travers des changements rapides d’attention sur les différentes parties du corps, de texture de mouvement, d'énergie et de vitesse. Nous sommes stimulés par ces petites surprises constantes.
Dans Awáa, on retrouve une qualité plutôt légère et « happy go lucky ». Un peu comme un « feel good movie ». J'utilise l'anglais à 50% pour maintenir l'égalité entre les États-Unis et le Québec. Ce qui était le plus phénoménal de Awáa est sans doute le trio des trois hommes afro-américains qui, synchronisés à une précision digne des
« cyborgs », imitaient trois femmes un peu comme à la saveur du Waacking. En gros, on voit dans cette oeuvre que la chorégraphe adore la subtilité et la beauté des corps de ses interprètes.
Dans Busk, personnellement ma favorite de la soirée, la chorégraphe puise dans une énergie beaucoup plus brute et masculine. On y retrouve certainement la même précision et qualité au niveau chorégraphique, mais nous avons en plus droit à un niveau de divertissement additionnel via le propos comique du monde de l'artiste de rue. La soirée aurait valu le coup même si Danse Danse n'avait présenté que Busk. C'est vraiment une oeuvre magique. Tant au niveau de la composition, de l'interprétation, de l'originalité ou du choix musical, la pièce est un véritable bijou. En plus, la pièce compte 11 danseurs qui sont utilisés à leur plein potentiel à travers plusieurs solos percutants. Je ne saurais comment vous convaincre que Busk est d'une inspiration divine, donc je vous le conseille comme un bon ami le ferait : « Va voir ça, man, tu vas capoter. » C'est peut-être trop tard par contre car il ne reste qu'une représentation ce soir… C'est ça la danse, éphémère comme les étés québécois.
Pour plus de détails, visitez le site web de Danse Danse.
http://www.dansedanse.net/DDA_1213/fr/compagnie.php?idcompagnie=23
Awáa est dansée par Jonathan Emanuell Alsberry, Lara Barclay, William Briscoe, Tobin Del Cuore, Nicholas Korkos, Andrew Murdock et Davon Rainey.
Busk est dansée par Jonathan Emanuell Alsberry, Lara Barclay, William Briscoe, Tobin Del Cuore, Nicholas Korkos, Andrew Murdock, Emily Oldak, Davon Rainey, Kyle Robinson, Robyn Mineko Williams et Arika Yamada.
Extraits du spectacle.
Malheureusement pour nous, chers canadiens, sa compagnie est établie à New York… donc nous ne pouvons prendre que 50% de la fierté nationale de son superbe travail, quoique les collaborations entre les organismes canadiens et américains qui ont été à l'origine de Awáa et Busk peuvent nous réconforter quand même un petit peu. Il y a bien sûr une logique possible à puiser dans l'établissement de son collectif chez nos voisins du sud. Elle recherche les ouragans? Un loyer à prix absolument exorbitant? C'est peut-être le fait que tous ses danseurs ou presque sont finissants de Julliard School, qui est basée à New York. Élémentaire, mon cher Watson. Ou peut-être est-elle tombée follement amoureuse d'un américain? Allez, allez, on se calme, Danse Nouvelles Montréal n'est pas une revue à potins ! Quoique ça serait sûrement très vendeur… après 7 jours, 7 nuits !
Donc, de retour au sujet principal, ce programme double offert par Danse Danse est certainement un délice pour les friands de la danse. On retrouve une certaine similitude dans ce qui rend son travail excitant à voir chez Hofesh Shechter et Batsheva Dance Company. En fait, le travail est totalement différent dans le propos mais tout de même semblable dans l'approche par rapport à la spontanéité des variations. Autrement dit, elle a une habileté à maintenir l'intérêt de son public à travers des changements rapides d’attention sur les différentes parties du corps, de texture de mouvement, d'énergie et de vitesse. Nous sommes stimulés par ces petites surprises constantes.
Dans Awáa, on retrouve une qualité plutôt légère et « happy go lucky ». Un peu comme un « feel good movie ». J'utilise l'anglais à 50% pour maintenir l'égalité entre les États-Unis et le Québec. Ce qui était le plus phénoménal de Awáa est sans doute le trio des trois hommes afro-américains qui, synchronisés à une précision digne des
« cyborgs », imitaient trois femmes un peu comme à la saveur du Waacking. En gros, on voit dans cette oeuvre que la chorégraphe adore la subtilité et la beauté des corps de ses interprètes.
Dans Busk, personnellement ma favorite de la soirée, la chorégraphe puise dans une énergie beaucoup plus brute et masculine. On y retrouve certainement la même précision et qualité au niveau chorégraphique, mais nous avons en plus droit à un niveau de divertissement additionnel via le propos comique du monde de l'artiste de rue. La soirée aurait valu le coup même si Danse Danse n'avait présenté que Busk. C'est vraiment une oeuvre magique. Tant au niveau de la composition, de l'interprétation, de l'originalité ou du choix musical, la pièce est un véritable bijou. En plus, la pièce compte 11 danseurs qui sont utilisés à leur plein potentiel à travers plusieurs solos percutants. Je ne saurais comment vous convaincre que Busk est d'une inspiration divine, donc je vous le conseille comme un bon ami le ferait : « Va voir ça, man, tu vas capoter. » C'est peut-être trop tard par contre car il ne reste qu'une représentation ce soir… C'est ça la danse, éphémère comme les étés québécois.
Pour plus de détails, visitez le site web de Danse Danse.
http://www.dansedanse.net/DDA_1213/fr/compagnie.php?idcompagnie=23
Awáa est dansée par Jonathan Emanuell Alsberry, Lara Barclay, William Briscoe, Tobin Del Cuore, Nicholas Korkos, Andrew Murdock et Davon Rainey.
Busk est dansée par Jonathan Emanuell Alsberry, Lara Barclay, William Briscoe, Tobin Del Cuore, Nicholas Korkos, Andrew Murdock, Emily Oldak, Davon Rainey, Kyle Robinson, Robyn Mineko Williams et Arika Yamada.
Extraits du spectacle.