Erin Drumheller, Kim Henry et Melina Stinson présentent leurs créations ce mercredi 18 juillet!
16 juillet 2012
Article des oeuvres Far From Nowhere et The Hawthorne Experiment présentées à Zone Homa.
- Oliver Koomsatira
Affiche des oeuvres Far From Nowhere et The Hawthorne Experiment présentées à Zone Homa.
C'est dans le cadre de l'évènement Zone Homa que le public montréalais aura la chance de voir les oeuvres de danse contemporaine originales Far From Nowhere de Erin Drumheller et Kim Henry ainsi que The Hawthorne Experiment de Melina Stinson à La Maison de la culture Maisonneuve. Danse Nouvelles Montréal a eu la chance d'échanger avec les chorégraphes-interprètes de ces oeuvres pour en savoir un peu plus sur leur démarche artistique et leur pièce.
Tout d'abord, les créatrices de Far From Nowhere nous ont partagé brièvement leur parcours. Originalement musicienne, Erin a été attirée par la danse à l'âge de 15 ans. Elle est d'ailleurs finissante de L'École de danse contemporaine de Montréal en 2011. Kim Henry, aussi finissante de L'École de danse contemporaine de Montréal la même année, a pour sa part fait de la musique et de la gymnastique durant plusieurs années avant d'être attirée par la danse. Toutes deux ont travaillé à titre d'interprète sur divers projets depuis leur graduation, Erin entre autres avec Lucie Grégoire, Serge Benatthan, Mélanie Demers, les compagnies Montréal Danse et Fleuve-Espace Danse.
Elle nous ont aussi partagé les origines de leur création : «Ce projet est né d'un désir d'intégrer la danse et la musique, d'un désir de travailler ensemble et d'utiliser notre complicité dans un cadre de création.» Elle nous ont aussi confié certains défis auxquels elles ont fait face durant le processus de création ainsi que leur mode de fonctionnement : «Comme défis, on ne peut pas nier la fragilité du violon lorsque celui si est intégré à la chorégraphie, ce qui nous a forcé à repenser notre tangente artistique et le type de gestuelle auquel nous nous intéressions au début du projet. Suite à un autre imprévu, il est née une sorte de poésie visuelle et une esthétique à laquelle nous ne nous attendions pas forcément.» Il est bien connu que les contraintes servent très bien le processus créatif, encore plus qu'une liberté absolue. C'est ainsi qu'elles nous expliquent comment les contraintes leurs ont servi : «Nous avons dû travailler de l’extérieur vers l’intérieur, à partir de la forme, et trouver des chemins qui étaient sécuritaires et précis avant de pouvoir creuser l’aspect interprétatif et trouver une certaine liberté. En ce sens, c’était un processus particulier. Nous nous sommes établis des tracés très clairs afin de s’assurer de la sécurité de l’instrument. Dès le départ, nous avons abordé la création comme un trio, le violon étant le 3e partenaire de notre création.»
Bien que tout cela soit très recherché et poétique, qu'en est-il du résultat? Est-ce l'oeuvre sera accessible à un public non-familier de la danse contemporaine? Elles nous répondent: «Nous croyons sincèrement que oui, parce que bien qu'il n’y ait pas de narration, le public pourra apprécier la beauté esthétique de l'oeuvre ainsi que la dextérité avec laquelle elle se développe. Il y a aussi le fait que les gens qui ne sont pas familiers avec la danse pourront faire des liens avec ce qu’ils connaissent, à partir des images que l’on créé avec les corps et le violon… cet instrument étant connu et ici utilisé d'une façon originale à travers la danse.»
Répartie en trois sections durant la soirée, Melina Stinson présentera The Hawthorne Experiment avec les danseuses Sasha Stashko et Victoria Diamond. Elle nous partagea elle aussi les origines de l'oeuvre : «Au début du processus, j’avais un intérêt pour l’exploration de certaines intersections poétiques où se croisent les domaines de la science et de l’art corporel (la danse). À partir de ces croisements, j’ai voulu explorer le sujet du perfectionnement et de l’obsession de soi qui prévaut dans notre société aujourd'hui. En faisant de la recherche, j’ai trouvé plusieurs références à l'effet «Hawthorne» qui prétend que les humains changent leur comportement lorsqu'ils sont conscients d'être observés. Finalement, je me suis accrochée à l'expérience Hawthorne et il m’a dirigée vers une réflexion sur nos identités virtuelles, comme sur Facebook, par exemple. Ainsi, avec mes deux interprètes, nous avons exploré physiquement, intellectuellement et pseudo-scientifiquement nos propres identités sur l’internet. Dans l’esprit de l'effet Hawthorne, la base de notre produit final s'est conçu à partir des choix que nous faisons pour ce qui attrait au dévoilement de notre être et ce que l'on décide de garder privé.»
Avec un concept si clair et net, la chorégraphe a-t-elle eu des défis à surmonter? Elle nous dit: «Le plus grand défi dans cette création, et dans la plupart des créations d'ailleurs, fut de trouver l’équilibre entre le chemin organique que la pièce veut elle même prendre et la durée véritable que l'on dispose pour la créer.» Il n'y a surement pas de surprise ici, si il y a bel et bien un défi pour les artistes émergents, c'est de concilier les grandes idées avec le temps et l'argent! Elle continua: «Mes idées ont changé à travers le processus et j’ai suivi cette trajectoire plus chaotique. En chassant la pièce de cette manière, la chose la plus dure est de savoir quand on peut laisser tomber du vieux matériel. Par exemple, au début je voulais beaucoup de participation du public ainsi que des expérimentations physiques sur scène. Finalement, il n’y aura ni un ni l'autre. Ça sera peut-être dans une autre création…»
Voilà, deux créations inédites pour le prix d'un! À vrai dire, pour le prix du tiers d'un billet normal. C'est-à-dire, 10$! Parlant de contraintes, le prix du spectacle peut difficilement en être une. Après tout, même les plus pauvres peuvent sortir des rouleaux de 10 cents et y arriver. Notez donc, Far From Nowhere et The Hawthorne Experiment, ce mercredi 18 juillet, 20 h, à la Grande Salle de La Maison de la culture Maisonneuve, 4200 Ontario Est, Métro Pie-IX. Hâtez-vous, la salle ne peut contenir qu'une centaine de spectateurs! Pour plus de détails sur l'oeuvre, visitez le site web de Zone Homa.
http://www.zonehoma.com/programmation/far-from-nowhere-the-hawthorne-experiment/
Bande-annonce des spectacles.
Tout d'abord, les créatrices de Far From Nowhere nous ont partagé brièvement leur parcours. Originalement musicienne, Erin a été attirée par la danse à l'âge de 15 ans. Elle est d'ailleurs finissante de L'École de danse contemporaine de Montréal en 2011. Kim Henry, aussi finissante de L'École de danse contemporaine de Montréal la même année, a pour sa part fait de la musique et de la gymnastique durant plusieurs années avant d'être attirée par la danse. Toutes deux ont travaillé à titre d'interprète sur divers projets depuis leur graduation, Erin entre autres avec Lucie Grégoire, Serge Benatthan, Mélanie Demers, les compagnies Montréal Danse et Fleuve-Espace Danse.
Elle nous ont aussi partagé les origines de leur création : «Ce projet est né d'un désir d'intégrer la danse et la musique, d'un désir de travailler ensemble et d'utiliser notre complicité dans un cadre de création.» Elle nous ont aussi confié certains défis auxquels elles ont fait face durant le processus de création ainsi que leur mode de fonctionnement : «Comme défis, on ne peut pas nier la fragilité du violon lorsque celui si est intégré à la chorégraphie, ce qui nous a forcé à repenser notre tangente artistique et le type de gestuelle auquel nous nous intéressions au début du projet. Suite à un autre imprévu, il est née une sorte de poésie visuelle et une esthétique à laquelle nous ne nous attendions pas forcément.» Il est bien connu que les contraintes servent très bien le processus créatif, encore plus qu'une liberté absolue. C'est ainsi qu'elles nous expliquent comment les contraintes leurs ont servi : «Nous avons dû travailler de l’extérieur vers l’intérieur, à partir de la forme, et trouver des chemins qui étaient sécuritaires et précis avant de pouvoir creuser l’aspect interprétatif et trouver une certaine liberté. En ce sens, c’était un processus particulier. Nous nous sommes établis des tracés très clairs afin de s’assurer de la sécurité de l’instrument. Dès le départ, nous avons abordé la création comme un trio, le violon étant le 3e partenaire de notre création.»
Bien que tout cela soit très recherché et poétique, qu'en est-il du résultat? Est-ce l'oeuvre sera accessible à un public non-familier de la danse contemporaine? Elles nous répondent: «Nous croyons sincèrement que oui, parce que bien qu'il n’y ait pas de narration, le public pourra apprécier la beauté esthétique de l'oeuvre ainsi que la dextérité avec laquelle elle se développe. Il y a aussi le fait que les gens qui ne sont pas familiers avec la danse pourront faire des liens avec ce qu’ils connaissent, à partir des images que l’on créé avec les corps et le violon… cet instrument étant connu et ici utilisé d'une façon originale à travers la danse.»
Répartie en trois sections durant la soirée, Melina Stinson présentera The Hawthorne Experiment avec les danseuses Sasha Stashko et Victoria Diamond. Elle nous partagea elle aussi les origines de l'oeuvre : «Au début du processus, j’avais un intérêt pour l’exploration de certaines intersections poétiques où se croisent les domaines de la science et de l’art corporel (la danse). À partir de ces croisements, j’ai voulu explorer le sujet du perfectionnement et de l’obsession de soi qui prévaut dans notre société aujourd'hui. En faisant de la recherche, j’ai trouvé plusieurs références à l'effet «Hawthorne» qui prétend que les humains changent leur comportement lorsqu'ils sont conscients d'être observés. Finalement, je me suis accrochée à l'expérience Hawthorne et il m’a dirigée vers une réflexion sur nos identités virtuelles, comme sur Facebook, par exemple. Ainsi, avec mes deux interprètes, nous avons exploré physiquement, intellectuellement et pseudo-scientifiquement nos propres identités sur l’internet. Dans l’esprit de l'effet Hawthorne, la base de notre produit final s'est conçu à partir des choix que nous faisons pour ce qui attrait au dévoilement de notre être et ce que l'on décide de garder privé.»
Avec un concept si clair et net, la chorégraphe a-t-elle eu des défis à surmonter? Elle nous dit: «Le plus grand défi dans cette création, et dans la plupart des créations d'ailleurs, fut de trouver l’équilibre entre le chemin organique que la pièce veut elle même prendre et la durée véritable que l'on dispose pour la créer.» Il n'y a surement pas de surprise ici, si il y a bel et bien un défi pour les artistes émergents, c'est de concilier les grandes idées avec le temps et l'argent! Elle continua: «Mes idées ont changé à travers le processus et j’ai suivi cette trajectoire plus chaotique. En chassant la pièce de cette manière, la chose la plus dure est de savoir quand on peut laisser tomber du vieux matériel. Par exemple, au début je voulais beaucoup de participation du public ainsi que des expérimentations physiques sur scène. Finalement, il n’y aura ni un ni l'autre. Ça sera peut-être dans une autre création…»
Voilà, deux créations inédites pour le prix d'un! À vrai dire, pour le prix du tiers d'un billet normal. C'est-à-dire, 10$! Parlant de contraintes, le prix du spectacle peut difficilement en être une. Après tout, même les plus pauvres peuvent sortir des rouleaux de 10 cents et y arriver. Notez donc, Far From Nowhere et The Hawthorne Experiment, ce mercredi 18 juillet, 20 h, à la Grande Salle de La Maison de la culture Maisonneuve, 4200 Ontario Est, Métro Pie-IX. Hâtez-vous, la salle ne peut contenir qu'une centaine de spectateurs! Pour plus de détails sur l'oeuvre, visitez le site web de Zone Homa.
http://www.zonehoma.com/programmation/far-from-nowhere-the-hawthorne-experiment/
Bande-annonce des spectacles.