Une pilule, une petite granule. Une industrie qui fabule?
20 novembre 2011
Critique de Pharmakon de Menka Nagrani.
-Oliver Koomsatira
Photo du spectacle «Pharmakon» de Menka Nagrani.
Les médicaments. Élixir ou poison? Guérissent-ils ou endommagent-ils le corps? L'industrie pharmaceutique. Est-elle vraiment là pour le bien des gens ou est-elle tout simplement une machine à profit sans conscience sociale? La médecine et ses produits nous affectent que nous le voulions ou non. Que ce soit par les impôts que nous payons afin de financer les campagnes de vaccination massives, par les «Tylénol» que nous ingérons innocemment pour soulager nos maux de tête ou encore par la pilule contraceptive avalée à chaque jour pour nous permettre d'avoir la paix d'esprit, les médicaments font dorénavant tant partie de notre vie quotidienne qu'ils sont devenus parfaitement invisibles.
Il n'existe présentement que très peu d'autres sujets qui soient autant controversés, polarisés et mélangeants pour le québécois moderne. Certains professionnels de la santé ne jurent que par les médicaments tandis que d'autres vous conseilleront de ne jamais toucher un seul milligramme de ces matières toxiques. Que faire?
C'est autour de cette thématique que Menka Nagrani a créé Pharmakon, présentement en tournée dans les Maisons de la culture. Quelle est donc la bonne dose de médicament pour la bonne dose d'émotion? Qu'est-ce qui est normal et anormal? À travers de multiples tableaux parfois dansés, parfois joués, les comédiens-danseurs ont donné forme à ces questionnements brûlants.
La compagnie de danse Les Productions des pieds des mains, fondée en 2004 par Menka Nagrani, a été en création pendant deux ans afin de créer la première version de cette oeuvre actuelle et rafraîchissante. Pluridisciplinaire dans l'âme, cette pièce allie presque tout ce que vous pouvez imaginer et ce de façon très ingénieuse. Il y avait au rendez-vous de la danse, du théâtre, de la poésie, de la projection, du jeu masqué, de la captation vidéo en direct, du film «stop-motion»… est-ce que j'ai oublié quelque chose? Là où les mots ne pouvaient plus exprimer les sentiments, la danse a pris le relais. Là où le corps ne pouvait plus articuler les pensées, le théâtre s'est manifesté.
La bonne nouvelle, c'est que la créatrice a été capable d'intégrer la bonne dose d'humour et d'absurdité à ce sujet qui cause tant de problèmes et d'angoisse. Prenons par exemple le vidéo «stop-motion» de bonhommes Lego, qui a émerveillé et chatouillé le public d'Ahunstic-Cartierville. Autant léger qu'il était, il nous a fait réaliser à quel point la situation médicale est devenue démesurée et absurde, le tout en suscitant d'innombrables éclats de rire.
Menka Nagrani est l'une des rares chorégraphes qui intègre des artistes professionnels ainsi que des artistes ayant des handicaps dans ses productions. Ce mélange de talents et d'origines apporte une énergie remarquablement authentique à la scène. À l'avant-garde de ce qui pourrait devenir une tendance socialement enrichissante, cette créatrice initie une prise de conscience triplement audacieuse de par les propos dont elle traite, la façon dont elle les met en scène ainsi que de par le choix courageux de ses interprètes. Peut-être une génie avant son temps, peut-être une icône en devenir. Quoiqu'il en soit, si les appuis nécessaires se pointent un jour pour sa compagnie, il se peut fort bien que son nom deviennent familier.
La pièce Pharmakon sera présentée gratuitement dans trois autres Maisons de la culture avant de s'envoler pour la France pour participer au Festival Art et Déchirure. Pour plus de détails sur les dates et les lieux de représentation, visitez le site web de la compagnie. http://www.productionsdpdm.com/accueil.html
Extraits de Pharmakon.
Il n'existe présentement que très peu d'autres sujets qui soient autant controversés, polarisés et mélangeants pour le québécois moderne. Certains professionnels de la santé ne jurent que par les médicaments tandis que d'autres vous conseilleront de ne jamais toucher un seul milligramme de ces matières toxiques. Que faire?
C'est autour de cette thématique que Menka Nagrani a créé Pharmakon, présentement en tournée dans les Maisons de la culture. Quelle est donc la bonne dose de médicament pour la bonne dose d'émotion? Qu'est-ce qui est normal et anormal? À travers de multiples tableaux parfois dansés, parfois joués, les comédiens-danseurs ont donné forme à ces questionnements brûlants.
La compagnie de danse Les Productions des pieds des mains, fondée en 2004 par Menka Nagrani, a été en création pendant deux ans afin de créer la première version de cette oeuvre actuelle et rafraîchissante. Pluridisciplinaire dans l'âme, cette pièce allie presque tout ce que vous pouvez imaginer et ce de façon très ingénieuse. Il y avait au rendez-vous de la danse, du théâtre, de la poésie, de la projection, du jeu masqué, de la captation vidéo en direct, du film «stop-motion»… est-ce que j'ai oublié quelque chose? Là où les mots ne pouvaient plus exprimer les sentiments, la danse a pris le relais. Là où le corps ne pouvait plus articuler les pensées, le théâtre s'est manifesté.
La bonne nouvelle, c'est que la créatrice a été capable d'intégrer la bonne dose d'humour et d'absurdité à ce sujet qui cause tant de problèmes et d'angoisse. Prenons par exemple le vidéo «stop-motion» de bonhommes Lego, qui a émerveillé et chatouillé le public d'Ahunstic-Cartierville. Autant léger qu'il était, il nous a fait réaliser à quel point la situation médicale est devenue démesurée et absurde, le tout en suscitant d'innombrables éclats de rire.
Menka Nagrani est l'une des rares chorégraphes qui intègre des artistes professionnels ainsi que des artistes ayant des handicaps dans ses productions. Ce mélange de talents et d'origines apporte une énergie remarquablement authentique à la scène. À l'avant-garde de ce qui pourrait devenir une tendance socialement enrichissante, cette créatrice initie une prise de conscience triplement audacieuse de par les propos dont elle traite, la façon dont elle les met en scène ainsi que de par le choix courageux de ses interprètes. Peut-être une génie avant son temps, peut-être une icône en devenir. Quoiqu'il en soit, si les appuis nécessaires se pointent un jour pour sa compagnie, il se peut fort bien que son nom deviennent familier.
La pièce Pharmakon sera présentée gratuitement dans trois autres Maisons de la culture avant de s'envoler pour la France pour participer au Festival Art et Déchirure. Pour plus de détails sur les dates et les lieux de représentation, visitez le site web de la compagnie. http://www.productionsdpdm.com/accueil.html
Extraits de Pharmakon.