La Grande Fente de retour à Tangente
30 novembre 2014
Article sur le spectacle Sans Lactose de La Grande Fente, présenté par Tangente.
- Oliver Koomsatira
La compagnie de danse La Grande Fente présentera sa toute nouvelle oeuvre Sans Lactose du 4 au 7 décembre au Monument National dans le cadre de la saison de Tangente. Nous nous sommes entretenus avec la chorégraphe et directrice artistique de la compagnie, Isabelle Boulanger, pour en savoir un peu plus sur le spectacle et son processus de création. Dans la description de l'oeuvre, on retrouve plusieurs mots évocateurs : Imprévisibilité, ambigüité, absurdité, féminité, «girl gang», incongruités individuelles, comportements tordus, flous identitaires, imparfaites, intègres, perdues. Avec ses images en tête, voyons maintenant ce qui intéresse la chorégraphe de l'oeuvre dans le processus de création.
En premier lieu, il semble qu'elle soit particulièrement intéressée à la physicalité et aux traits de caractère de chacune de ses danseuses. Comment ce phénomène se traduit-t-il en studio? «Je travaille avec mes amies; je les connais tant comme individu que comme danseuse. Je sais reconnaître le style de chacune, j'ai donc tendance à donner des tâches à certaines en fonction du style de danse que je veux / recherche. Autrement, si une interprète se démarque dans une section, je peux me servir de ce qui la fait ressortir pour l'isoler dans une section ou un solo.» Il faut savoir que la compagnie a commencé il y a quelques années alors que ses membres étaient encore en formation dans un programme de danse contemporaine. C'est ainsi que l'identité artistique de la chorégraphe est devenue étroitement liée à un mode de création fondé sur «un esprit de collégialité». Il s'est formé un noyau où se côtoient «audace, énergie, dynamisme et folie».
Outre le fait de s'inspirer directement de ses interprètes, la chorégraphe s'inspire aussi de la culture populaire. Elle nous en dit plus : «J'aime beaucoup la chanteuse Lorde. J'aime qu'elle ait une proposition artistique un peu différente de la recette typique «pop» tout en restant accessible. J'aime qu'elle mette de l'avant sa musique et son univers au lieu de son apparence. Elle prône sa propre beauté au lieu d'essayer d'être une beauté qui reflète les standards que notre société propose.» En effet, il peut être difficile de réussir dans n'importe quel champ artistique si on ressemble trop à ce qui est présentement à la mode ou si on est complètement à l'encontre d'un style préétabli, que ce soit en danse, en musique, cinéma, etc. Côté costumes, la chorégraphe a aussi l'oeil pour trouver l'image précise qu'elle désire pour ses danseuses : «Côté vestimentaire, en ce moment j'aime beaucoup tout ce qui est «over-size» et qui donne un «look» androgyne. Ça se reflète dans Sans Lactose car je ne montre pas des filles super «girly». Au contraire je ressors les caractéristiques masculines de chacune d'elles.»
Souvent en danse ou en théâtre, les petites compagnies tendent à être réduites au niveau de leur distribution, que se soit à cause de limites budgétaires ou de la facilité à faire tourner de telles oeuvres. Du côté de La Grande Fente, son équipe à toujours été grande. Nous en apprenons un peu plus sur ce choix qui engendre des défis ainsi que des points positifs : «5-6 ou 7 danseurs c'est mon nombre magique. Les défis d'avoir un gros groupe est au niveau de la gestion des horaires et de l'argent. C'est plus difficile d'avoir des disponibilités communes et ça demande plus d'argent car j'ai plus de gens à payer. Sinon, les points positifs sont beaucoup plus nombreux. Premièrement, l'esprit de groupe en création ou en représentation est super le fun. Deuxièmement, plus j'ai de différentes personnalités, plus j'ai d'inspiration. Troisièmement, j'adore travailler l'espace et le temps, j'ai donc plusieurs options puisque j'ai plusieurs danseurs.»
Suite à son passage à Tangente, Isabelle Boulanger tient à continuer ses efforts pour faire vivre sa compagnie par l'entremise de plusieurs projets. Elle nous en dit plus : «J'aimerais beaucoup tourner avec Sans Lactose. J'aimerais visiter les régions du Québec, tourner en Europe et peut-être se démarquer dans des contextes différents (vidéoclips, pubs, mode…). C'est certain que j'ai hâte de retourner en création.» C'est ainsi que cette équipe de 6 danseuses vous attend du 4 au 6 décembre à 19h30 ainsi que le 7 décembre à 16h au Studio Hydro-Québec du Monument National. Pour plus de détails sur l'oeuvre, visitez le site web de Tangente. http://www.tangente.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=126
Les interprètes dans le spectacle : Joanie Deschatelets, Noémie Dufour-Campeau, Anabel Gagnon, Kim Henry, Alexia Martel et Audrey Rochette.
En premier lieu, il semble qu'elle soit particulièrement intéressée à la physicalité et aux traits de caractère de chacune de ses danseuses. Comment ce phénomène se traduit-t-il en studio? «Je travaille avec mes amies; je les connais tant comme individu que comme danseuse. Je sais reconnaître le style de chacune, j'ai donc tendance à donner des tâches à certaines en fonction du style de danse que je veux / recherche. Autrement, si une interprète se démarque dans une section, je peux me servir de ce qui la fait ressortir pour l'isoler dans une section ou un solo.» Il faut savoir que la compagnie a commencé il y a quelques années alors que ses membres étaient encore en formation dans un programme de danse contemporaine. C'est ainsi que l'identité artistique de la chorégraphe est devenue étroitement liée à un mode de création fondé sur «un esprit de collégialité». Il s'est formé un noyau où se côtoient «audace, énergie, dynamisme et folie».
Outre le fait de s'inspirer directement de ses interprètes, la chorégraphe s'inspire aussi de la culture populaire. Elle nous en dit plus : «J'aime beaucoup la chanteuse Lorde. J'aime qu'elle ait une proposition artistique un peu différente de la recette typique «pop» tout en restant accessible. J'aime qu'elle mette de l'avant sa musique et son univers au lieu de son apparence. Elle prône sa propre beauté au lieu d'essayer d'être une beauté qui reflète les standards que notre société propose.» En effet, il peut être difficile de réussir dans n'importe quel champ artistique si on ressemble trop à ce qui est présentement à la mode ou si on est complètement à l'encontre d'un style préétabli, que ce soit en danse, en musique, cinéma, etc. Côté costumes, la chorégraphe a aussi l'oeil pour trouver l'image précise qu'elle désire pour ses danseuses : «Côté vestimentaire, en ce moment j'aime beaucoup tout ce qui est «over-size» et qui donne un «look» androgyne. Ça se reflète dans Sans Lactose car je ne montre pas des filles super «girly». Au contraire je ressors les caractéristiques masculines de chacune d'elles.»
Souvent en danse ou en théâtre, les petites compagnies tendent à être réduites au niveau de leur distribution, que se soit à cause de limites budgétaires ou de la facilité à faire tourner de telles oeuvres. Du côté de La Grande Fente, son équipe à toujours été grande. Nous en apprenons un peu plus sur ce choix qui engendre des défis ainsi que des points positifs : «5-6 ou 7 danseurs c'est mon nombre magique. Les défis d'avoir un gros groupe est au niveau de la gestion des horaires et de l'argent. C'est plus difficile d'avoir des disponibilités communes et ça demande plus d'argent car j'ai plus de gens à payer. Sinon, les points positifs sont beaucoup plus nombreux. Premièrement, l'esprit de groupe en création ou en représentation est super le fun. Deuxièmement, plus j'ai de différentes personnalités, plus j'ai d'inspiration. Troisièmement, j'adore travailler l'espace et le temps, j'ai donc plusieurs options puisque j'ai plusieurs danseurs.»
Suite à son passage à Tangente, Isabelle Boulanger tient à continuer ses efforts pour faire vivre sa compagnie par l'entremise de plusieurs projets. Elle nous en dit plus : «J'aimerais beaucoup tourner avec Sans Lactose. J'aimerais visiter les régions du Québec, tourner en Europe et peut-être se démarquer dans des contextes différents (vidéoclips, pubs, mode…). C'est certain que j'ai hâte de retourner en création.» C'est ainsi que cette équipe de 6 danseuses vous attend du 4 au 6 décembre à 19h30 ainsi que le 7 décembre à 16h au Studio Hydro-Québec du Monument National. Pour plus de détails sur l'oeuvre, visitez le site web de Tangente. http://www.tangente.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=126
Les interprètes dans le spectacle : Joanie Deschatelets, Noémie Dufour-Campeau, Anabel Gagnon, Kim Henry, Alexia Martel et Audrey Rochette.