Grand Poney frappe la cible en plein dans le mille.
14 novembre 2011
Critique de Cible de Dieu de Jacques Poulin-Denis.
-Oliver Koomsatira
Jacques Poulin-Denis dans «Cible de Dieu». Photo de Nicholas Minns.
Parfois la vie nous apporte des défis insurmontables, des problèmes enrageants, des situations embarrassantes et des individus indésirables… ça vous dit quelque chose? Maintenant, qu'est-ce qui arriverait si on décidait d'en faire une belle grande liste? Nous deviendrions probablement maniaco-dépressifs, n'est-ce pas? Dans le cas de Jacques Poulin-Denis, ou de son personnage très curieux, ces mésaventures atroces deviennent au contraire notre source de joie et même d'hilarité.
Quelque part entre la danse, le théâtre, le conte et le «stand-up», Cible de Dieu de Jacques Poulin-Denis dévoile le pathétisme plutôt absurde d'un individu entêté à rester résilient face aux obstacles d'une vie terriblement malchanceuse. L'oeuvre est ingénieusement construite de façon à ce que l'on soit constamment en remise en question face à notre antihéros maladroit. La ligne qui sépare la réalité de la fiction est tellement bien déguisée que nous en venons à vivre de véritables moments d'embarras.
On tente souvent de mélanger la danse et le théâtre. Par contre, dans bien des cas les danseurs ne sont pas assez bien formés pour jouer de manière crédible et les acteurs ne sont pas assez forts techniquement pour danser de façon convaincante. Le résultat? Le produit final déçoit dans l'une des disciplines ou dans les deux. Dans le cas de Jacques Poulin-Denis, il est un des rares interprètes qui maîtrisent impeccablement le rôle d'acteur et celui de danseur dans son oeuvre originale. Nous sommes transportés instantanément de son monde rationnel, lorsqu'il nous raconte son histoire incroyable, à son univers abstraitement énigmatique lorsqu'il tombe dans ses comas dansés.
Notre soliste parodie merveilleusement les sujets tabous et les non-dits des métiers des arts de la scène telle que la pression inhérente qu'un chorégraphe subit face à l'obligation de constamment devoir créer des oeuvres intéressantes et celle qu'un danseur a de toujours être extraordinaire et parfait. Dans Cible de Dieu, notre protagoniste fait délicieusement le contraire en étant absolument transparent, vulnérable et involontairement imparfait. L'humanité qui en ressort fait de cette oeuvre un joyau novateur qui rafraîchit le visage de la danse contemporaine montréalaise. Ici, nous ne faisons pas semblant que les chorégraphes sont des entités intouchables et que les danseurs sont des machines à virtuosité infatigables. Bien au contraire, nous entrons plutôt en relation intime avec ce personnage-créateur qui ne fait qu'essayer de réussir. Les résultats sont parfois pitoyables, hilarants, surprenants et même tragiques.
Pas facile d'être la cible de Dieu. Ce qui n'est pas facile non plus, c'est d'être en mesure de créer une oeuvre aussi divertissante et de l'interpréter avec tant de vitalité et d'engagement. Par contre, ce qui heureusement pour vous est très facile, c'est de se rendre au théâtre pour aller voir le spectacle gratuitement.
Cible de Dieu sera présenté le 15 février à la Maison de la culture Ahuntsic et le 16 février à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal. Pour plus de détails, visitez le site web d'Accès culture Montréal: http://www.accesculture.com/
Extraits vidéos de Cible de Dieu.
Quelque part entre la danse, le théâtre, le conte et le «stand-up», Cible de Dieu de Jacques Poulin-Denis dévoile le pathétisme plutôt absurde d'un individu entêté à rester résilient face aux obstacles d'une vie terriblement malchanceuse. L'oeuvre est ingénieusement construite de façon à ce que l'on soit constamment en remise en question face à notre antihéros maladroit. La ligne qui sépare la réalité de la fiction est tellement bien déguisée que nous en venons à vivre de véritables moments d'embarras.
On tente souvent de mélanger la danse et le théâtre. Par contre, dans bien des cas les danseurs ne sont pas assez bien formés pour jouer de manière crédible et les acteurs ne sont pas assez forts techniquement pour danser de façon convaincante. Le résultat? Le produit final déçoit dans l'une des disciplines ou dans les deux. Dans le cas de Jacques Poulin-Denis, il est un des rares interprètes qui maîtrisent impeccablement le rôle d'acteur et celui de danseur dans son oeuvre originale. Nous sommes transportés instantanément de son monde rationnel, lorsqu'il nous raconte son histoire incroyable, à son univers abstraitement énigmatique lorsqu'il tombe dans ses comas dansés.
Notre soliste parodie merveilleusement les sujets tabous et les non-dits des métiers des arts de la scène telle que la pression inhérente qu'un chorégraphe subit face à l'obligation de constamment devoir créer des oeuvres intéressantes et celle qu'un danseur a de toujours être extraordinaire et parfait. Dans Cible de Dieu, notre protagoniste fait délicieusement le contraire en étant absolument transparent, vulnérable et involontairement imparfait. L'humanité qui en ressort fait de cette oeuvre un joyau novateur qui rafraîchit le visage de la danse contemporaine montréalaise. Ici, nous ne faisons pas semblant que les chorégraphes sont des entités intouchables et que les danseurs sont des machines à virtuosité infatigables. Bien au contraire, nous entrons plutôt en relation intime avec ce personnage-créateur qui ne fait qu'essayer de réussir. Les résultats sont parfois pitoyables, hilarants, surprenants et même tragiques.
Pas facile d'être la cible de Dieu. Ce qui n'est pas facile non plus, c'est d'être en mesure de créer une oeuvre aussi divertissante et de l'interpréter avec tant de vitalité et d'engagement. Par contre, ce qui heureusement pour vous est très facile, c'est de se rendre au théâtre pour aller voir le spectacle gratuitement.
Cible de Dieu sera présenté le 15 février à la Maison de la culture Ahuntsic et le 16 février à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal. Pour plus de détails, visitez le site web d'Accès culture Montréal: http://www.accesculture.com/
Extraits vidéos de Cible de Dieu.