2 petits cochons vous attendent à l'Agora !
30 septembre 2013
Article sur le spectacle Liklik Pik de George Stamos présenté par l'Agora de la danse.
- Oliver Koomsatira
Qu'est-ce que les Trois petits cochons, Winnie l'Ourson, un homme sexiste qu'on traite de porc et un homosexuel aux multiples fétiches ont en commun? Ils font tous partie de la source d'inspiration pour la nouvelle création de George Stamos intitulée Liklik Pik. Grâce à cet animal qu’est le cochon, à ce symbole, le chorégraphe a créé un duo avec la participation du danseur Dany Desjardins qui est présenté à l'Agora de la danse du 2 au 4 octobre. Pourquoi le thème du cochon inspire-t-il le créateur de l'oeuvre? « Le cochon apparaît de manières contrastées dans la culture nord-américaine contemporaine. Par exemple, nous avons Babe, le mignon cochonnet d'Hollywood, l'histoire des Trois petits cochons et Porcinet dans Winnie l'Ourson d'un côté du spectre alors que de l'autre nous avons le terme péjoratif porc qu'on attribue aux hommes sexistes ainsi que cochon qu'on peut utiliser comme insulte. De plus, dans la culture homosexuelle, traiter un homme de cochon est une façon positive de dire qu'il est viril et un amant passionné ayant un goût pour certains fétiches. Comme je voulais créer un duo masculin et que je voulais être capable de changer la lecture du corps de l'homme d'un moment à l'autre, la flexibilité de la signification du cochon était parfaite pour la pièce. »
George Stamos n'a visiblement pas froid aux yeux quand vient le temps de défier les conventions artistiques préétablies ou de creuser dans les tabous les plus inconfortables. Pourquoi en fait-il une de ses priorités dans son travail? « La danse peut être une façon de créer de l'espace pour les discussions. Je préfère que les discussions que ma danse suscite en soient des intéressantes qui nous poussent à questionner nos notions conventionnelles des genres et de notre culture en général. En tant que public et chorégraphe, je ne suis pas interpellé ou intéressé par le travail qui n'a pas une forme de conscience ou de contenu socio-politique. L'idée de perpétuer des vieilles trames narratives qui reflètent des rôles sexuels et des visions du monde désuets ne m'intéresse pas du tout. Je ne veux pas simplement choquer les gens non plus. J'espère créer un espace à travers la danse qui puisse ouvrir quelque chose chez les spectateurs et puisse apporter de nouveaux moments dans leur vie et leur imagination. J'ai aussi constaté que ce qui est tabou pour une personne n’est souvent rien de plus qu'ordinaire pour une autre. Les gens vivent dans d'extrêmes conditions sur notre planète et je préfère que l'art que je crée reflète cette diversité plutôt qu'il soit une évasion vers la pure fantaisie. »
Est-ce que la pièce Liklik Pik s'inscrit dans le processus normal de création du chorégraphe? Apparemment, ce fut long puisqu'il a débuté 2009 ! Qui a dit que c'était simple et facile de créer un spectacle? Maintenant vous savez pourquoi les arts de la scène ont besoin d'être subventionnés. Dans ses propres mots : « Le processus pour cette pièce a été très différent de mes autres processus. Il ne s'est pas produit sur une durée normale. Liklik Pik a débuté comme solo en 2009. J'ai ensuite pris la recherche de ce solo pour en faire un duo avec Clara Furey. Ensuite Lucianne Pinto et moi l'avons appelé Cloak en 2010. Après Cloak, j'ai voulu revisiter le matériel du solo original pour en créer un duo masculin en 2012/2013. Dans ce processus de retour à la matière comportant beaucoup de temps de réflexion entre les deux, je me suis concentré sur des aspects vraiment différents du travail. Pour être plus précis, je pourrais dire que le travail a commencé avec un intérêt pour le mélange de disciplines et le désir de travailler avec de la projection vidéo et des micros, puis s'est devenu de plus en plus axé sur la dramaturgie et le contenu. Ainsi, les aspects techniques ont décalé en importance et sont tout simplement devenus les outils qui sont utilisés pour livrer le contenu. Je me suis débarrassé de toute utilisation de la technologie qui ne sert pas le propos d'une façon ou d'une autre. J'étais aussi plus impliqué dans la création de la musique que je l'ai été dans la plupart de mes projets. J'ai fait beaucoup de recherches sur quel genre d’échantillons musicaux et d'effets de micro pouvaient être utilisés. Je pense que cette pièce a bénéficié de toutes les enquêtes qui l'ont précédée. Je ressens que la pièce a une très bonne cohésion maintenant. »
Pour ceux qui connaissent le travail de George Stamos, vous êtes probablement au courant qu'il n'a pas peur de faire rire non plus. En danse contemporaine, on a souvent droit des oeuvres très sérieuses, hyper-intellectuelles, mais ça fait du bien de pouvoir rire de temps en temps. Pour ça, Liklik Pik vous réserve beaucoup d'humour : « Oui, et à bien des égards, c'est la pièce la plus drôle que j'ai faite. J'ai fait Liklik Pik quelques années après le décès de ma mère et je voulais vraiment que la pièce souligne l'importance de célébrer la vie et de s'amuser. Ma mère avait un merveilleux sens de l'humour. Cela dit, je pense que la légèreté de la pièce est trompeuse car il y a des moments qui sortent d'en dessous de l'humour et qui adressent ce que c'est que de sentir la puissance de son corps, notre relation avec les animaux, la façon dont nous nous traitons les uns les autres et comment nous nous voyons comme partie intégrale ou séparée du monde. »
Qu'est-ce qui attend le chorégraphe suite à son passage à l'Agora de la danse? « J'ai un projet de groupe avec une distribution entièrement masculine appelé Situations que je développe présentement. Je travaille aussi avec Nyata Nyata et nous allons présenter Mozongi en février nous préparons donc le spectacle en ce moment. » Vous savez maintenant ce qui se passe cette semaine, il ne reste donc qu'à vous présenter pour faire l'expérience de l'univers du créateur. L'invitation personnelle de George Stamos : « C'est un véritable plaisir de réaliser cette pièce avec Dany Desjardins et de la livrer à un public. C'est une pièce très ludique avec beaucoup de mouvement et je pense qu'elle mettra un sourire sur votre visage. De plus, nous vous donnons un cadeau. Alors venez svp, vous détendre, vous amuser et discuter. Au plaisir de vous y voir. »
http://www.agoradanse.com/en/spectacles/2013/liklik-pik
George Stamos n'a visiblement pas froid aux yeux quand vient le temps de défier les conventions artistiques préétablies ou de creuser dans les tabous les plus inconfortables. Pourquoi en fait-il une de ses priorités dans son travail? « La danse peut être une façon de créer de l'espace pour les discussions. Je préfère que les discussions que ma danse suscite en soient des intéressantes qui nous poussent à questionner nos notions conventionnelles des genres et de notre culture en général. En tant que public et chorégraphe, je ne suis pas interpellé ou intéressé par le travail qui n'a pas une forme de conscience ou de contenu socio-politique. L'idée de perpétuer des vieilles trames narratives qui reflètent des rôles sexuels et des visions du monde désuets ne m'intéresse pas du tout. Je ne veux pas simplement choquer les gens non plus. J'espère créer un espace à travers la danse qui puisse ouvrir quelque chose chez les spectateurs et puisse apporter de nouveaux moments dans leur vie et leur imagination. J'ai aussi constaté que ce qui est tabou pour une personne n’est souvent rien de plus qu'ordinaire pour une autre. Les gens vivent dans d'extrêmes conditions sur notre planète et je préfère que l'art que je crée reflète cette diversité plutôt qu'il soit une évasion vers la pure fantaisie. »
Est-ce que la pièce Liklik Pik s'inscrit dans le processus normal de création du chorégraphe? Apparemment, ce fut long puisqu'il a débuté 2009 ! Qui a dit que c'était simple et facile de créer un spectacle? Maintenant vous savez pourquoi les arts de la scène ont besoin d'être subventionnés. Dans ses propres mots : « Le processus pour cette pièce a été très différent de mes autres processus. Il ne s'est pas produit sur une durée normale. Liklik Pik a débuté comme solo en 2009. J'ai ensuite pris la recherche de ce solo pour en faire un duo avec Clara Furey. Ensuite Lucianne Pinto et moi l'avons appelé Cloak en 2010. Après Cloak, j'ai voulu revisiter le matériel du solo original pour en créer un duo masculin en 2012/2013. Dans ce processus de retour à la matière comportant beaucoup de temps de réflexion entre les deux, je me suis concentré sur des aspects vraiment différents du travail. Pour être plus précis, je pourrais dire que le travail a commencé avec un intérêt pour le mélange de disciplines et le désir de travailler avec de la projection vidéo et des micros, puis s'est devenu de plus en plus axé sur la dramaturgie et le contenu. Ainsi, les aspects techniques ont décalé en importance et sont tout simplement devenus les outils qui sont utilisés pour livrer le contenu. Je me suis débarrassé de toute utilisation de la technologie qui ne sert pas le propos d'une façon ou d'une autre. J'étais aussi plus impliqué dans la création de la musique que je l'ai été dans la plupart de mes projets. J'ai fait beaucoup de recherches sur quel genre d’échantillons musicaux et d'effets de micro pouvaient être utilisés. Je pense que cette pièce a bénéficié de toutes les enquêtes qui l'ont précédée. Je ressens que la pièce a une très bonne cohésion maintenant. »
Pour ceux qui connaissent le travail de George Stamos, vous êtes probablement au courant qu'il n'a pas peur de faire rire non plus. En danse contemporaine, on a souvent droit des oeuvres très sérieuses, hyper-intellectuelles, mais ça fait du bien de pouvoir rire de temps en temps. Pour ça, Liklik Pik vous réserve beaucoup d'humour : « Oui, et à bien des égards, c'est la pièce la plus drôle que j'ai faite. J'ai fait Liklik Pik quelques années après le décès de ma mère et je voulais vraiment que la pièce souligne l'importance de célébrer la vie et de s'amuser. Ma mère avait un merveilleux sens de l'humour. Cela dit, je pense que la légèreté de la pièce est trompeuse car il y a des moments qui sortent d'en dessous de l'humour et qui adressent ce que c'est que de sentir la puissance de son corps, notre relation avec les animaux, la façon dont nous nous traitons les uns les autres et comment nous nous voyons comme partie intégrale ou séparée du monde. »
Qu'est-ce qui attend le chorégraphe suite à son passage à l'Agora de la danse? « J'ai un projet de groupe avec une distribution entièrement masculine appelé Situations que je développe présentement. Je travaille aussi avec Nyata Nyata et nous allons présenter Mozongi en février nous préparons donc le spectacle en ce moment. » Vous savez maintenant ce qui se passe cette semaine, il ne reste donc qu'à vous présenter pour faire l'expérience de l'univers du créateur. L'invitation personnelle de George Stamos : « C'est un véritable plaisir de réaliser cette pièce avec Dany Desjardins et de la livrer à un public. C'est une pièce très ludique avec beaucoup de mouvement et je pense qu'elle mettra un sourire sur votre visage. De plus, nous vous donnons un cadeau. Alors venez svp, vous détendre, vous amuser et discuter. Au plaisir de vous y voir. »
http://www.agoradanse.com/en/spectacles/2013/liklik-pik