La compagnie néozélandaise MAU de retour au FTA
23 mai 2013
Article sur le spectacle Birds With Skymirrors de la compagnie MAU présenté au Festival TransAmériques.
- Oliver Koomsatira
BIRDS WITH SKYMIRRORS - Crédits : Kamrouz
La compagnie de danse MAU fondée et dirigée par Lemi Ponifasio sera de passage avec son spectacle Birds With Skymirrors au Festival TransAmériques les 29 et 30 mai suite à une tournée internationale ayant eu lieu en Allemagne, en Nouvelle-Zélande, en Écosse, au Pays-Bas, en Espagne, en France, en Belgique, à Taïwan, en Italie, en Grèce et au Chili. Cette compagnie originaire de la Nouvelle-Zélande entremêle « diverses cultures océaniques, explorant des domaines de connaissance complexes tels que la navigation, l’architecture, les rites, les philosophies et les généalogies. Cela en fait une force motrice qui met en avant les arts, la pensée et les récits locaux de ceux qui ont été réduits au silence ou exclus. »
À moins de souffrir de la maladie de l'ignorance environnementale chronique, ou du déni généralisé, il est certain que vous êtes au courant des défis climatiques quasi-insurmontables auxquels plusieurs nations font face en ce moment même. Bien sûr, ça ne nous affecte que très peu chez nous donc nous continuons notre train-train quotidien comme si de rien était, ou presque. Par contre, bien des pays subissent l'impact du réchauffement global ainsi que de la pollution humaine avec des catastrophes très importantes causant des inondations majeures, l'érosion et la désertification de leurs terres agricoles, la contamination de leur eau et de leur faune aquatique ainsi que la dégradation rapide de leur qualité d'air. Le tout ayant un impact direct sur nous, les humains. Nous pouvons peut-être rationaliser que ce n'est pas notre problème, que chaque pays doit s'occuper de leurs affaires. Par contre, les effets ne s'arrêtent pas miraculeusement aux frontières et donc si la qualité se dégrade progressivement depuis la révolution industrielle, il y a de bonnes chances qu'on ait aussi à payer la facture pour notre style de vie bientôt. Quelle genre de facture? On peut commencer avec celle du refuge environnemental. Une étude de l'Institut du climat estime qu'il y a environ 30 millions de personnes considérées comme étant des réfugiés liés au changements climatiques. Sans inclure les 150 millions qui font face à la famine, les 135 millions qui sont affectés par la désertification et les 550 millions qui font face à une pénurie d'eau. Est-ce que ça donne encore le goût à quelqu'un d'arroser sa belle pelouse avec de l'eau potable après avoir laver ça grosse bagnole qui vient juste d'être remplie d'essence avant de sauter dans sa belle grosse piscine creusée de 1000 pieds carrés?
Mais pourquoi y nous casse les bonbons avec ses histoires d'environnement? Tout simplement car le créateur de l'oeuvre nous dit : « La plupart des interprètes de MAU et en particulier ceux de cet ouvrage sont du Moana et ont déjà subi les conséquences désastreuses du changement climatique. Il y a plusieurs années, j'ai décidé de créer une réponse à cette question. Il y a eu beaucoup d'arguments scientifiques, des sommets et des prévisions. Le changement climatique radical n'est pas une apocalypse sur le point de se produire. Il est déjà là. » Et alors? « J'ai pensé à l'océan pollué et à la rivière empoisonnée que nous laisserons à nos enfants. Les rivières et les espèces qui meurent, c'est en fait notre humanité qui meurt. C'est notre connectivité qui est en train de pourrir. L'humanité c'est l'humain qui se préoccupe de quelque chose. »
Comment est donc venue l'idée? « J'ai pensé à ce que pourrait être la dernière danse sur Terre. Je peux entendre l'appel que tisse notre généalogie avec la pierre, le ciel, l'arbre et l'océan. Je peux sentir le pouls de l'orateur qui nous supplie d'écouter l'éternel présent. » Est-ce qu'on doit s'attendre à une lecture sur notre d'échéance planétaire? « J'ai préparé Birds With Skymirrors non pas comme une conférence environnementale, mais comme un karanga, une prière généalogique, une cérémonie, un espace poétique, une réflexion sur la vie en tant que membre de l'espèce humaine partageant le processus de la Terre avec tous les êtres vivants. »
Les grands observateurs d'histoire nous disent que chaque génération a des défis majeurs à surmonter. Pour nos arrières-grands-parents c'était la première guerre mondiale et la grande dépression, nos grands-parents ont hérité de la deuxième guerre mondiale, nos parents ont du s'adapter aux vagues d'immigration qui causent toujours son lot d'intolérance, de racisme et d'assimilation culturelle. Eh bien pour nous, si il y a bel et bien un défi qui mérite toute notre attention, c'est ni plus ni moins la crise environnementale et d'après certains… la grande guerre de l'Or bleu. C'est-à-dire, celle de l'eau. On croit parfois que l'eau provient d'une source illimitée, mais celle qui est potable est présentement dans un état alarmant. Le jour où les super pouvoirs militaires commenceront à avoir soif et que toutes nos nappes phréatiques seront affaiblies par notre surconsommation actuelle, vous pouvez croire qu'il risque d'avoir beaucoup de tension autour de nous. Si on pense que le gouvernement du Québec a déjà donné carte blanche aux multinationales pour qu'elles coupent la majorité des arbres de la forêt boréale québécoise à perpétuité avec le but d'en exporter le bois aux États-Unis, ayant en plus le culot de mettre le fardeau financier de réparation des ravages sur les épaules des contribuables et non pas sur les compagnies mêmes qui en sont responsables et qui font des milliards de dollars par année... Il faut croire qu'avec un ministère de l'environnement aussi mou, la guerre de l'Or bleu risque d'être entre les mains des citoyens et non pas dans celles d'une poignée de fonctionnaires impuissants.
À l'aube d'un lendemain tumultueux, venez voir ces oiseaux avec leurs Skymirrors les 29 et 30 mai à 20 h au Théâtre Maisonneuve de la Place des arts. Pour plus de détails, visitez le site web du FTA.
Les interprètes qui danseront : Kasina Campbell, Kelemete Fu’a, Mihirewiti Morgan, Ioane Papalii, Teataki Tamango, Ofati Tangaroa, Gerard Tatireta, Arikitau Tentau, Rosie TeRauawhea Belvie, Maereke Teteka, Bainrebu Tonganibeia et Tebau Utiata.
À moins de souffrir de la maladie de l'ignorance environnementale chronique, ou du déni généralisé, il est certain que vous êtes au courant des défis climatiques quasi-insurmontables auxquels plusieurs nations font face en ce moment même. Bien sûr, ça ne nous affecte que très peu chez nous donc nous continuons notre train-train quotidien comme si de rien était, ou presque. Par contre, bien des pays subissent l'impact du réchauffement global ainsi que de la pollution humaine avec des catastrophes très importantes causant des inondations majeures, l'érosion et la désertification de leurs terres agricoles, la contamination de leur eau et de leur faune aquatique ainsi que la dégradation rapide de leur qualité d'air. Le tout ayant un impact direct sur nous, les humains. Nous pouvons peut-être rationaliser que ce n'est pas notre problème, que chaque pays doit s'occuper de leurs affaires. Par contre, les effets ne s'arrêtent pas miraculeusement aux frontières et donc si la qualité se dégrade progressivement depuis la révolution industrielle, il y a de bonnes chances qu'on ait aussi à payer la facture pour notre style de vie bientôt. Quelle genre de facture? On peut commencer avec celle du refuge environnemental. Une étude de l'Institut du climat estime qu'il y a environ 30 millions de personnes considérées comme étant des réfugiés liés au changements climatiques. Sans inclure les 150 millions qui font face à la famine, les 135 millions qui sont affectés par la désertification et les 550 millions qui font face à une pénurie d'eau. Est-ce que ça donne encore le goût à quelqu'un d'arroser sa belle pelouse avec de l'eau potable après avoir laver ça grosse bagnole qui vient juste d'être remplie d'essence avant de sauter dans sa belle grosse piscine creusée de 1000 pieds carrés?
Mais pourquoi y nous casse les bonbons avec ses histoires d'environnement? Tout simplement car le créateur de l'oeuvre nous dit : « La plupart des interprètes de MAU et en particulier ceux de cet ouvrage sont du Moana et ont déjà subi les conséquences désastreuses du changement climatique. Il y a plusieurs années, j'ai décidé de créer une réponse à cette question. Il y a eu beaucoup d'arguments scientifiques, des sommets et des prévisions. Le changement climatique radical n'est pas une apocalypse sur le point de se produire. Il est déjà là. » Et alors? « J'ai pensé à l'océan pollué et à la rivière empoisonnée que nous laisserons à nos enfants. Les rivières et les espèces qui meurent, c'est en fait notre humanité qui meurt. C'est notre connectivité qui est en train de pourrir. L'humanité c'est l'humain qui se préoccupe de quelque chose. »
Comment est donc venue l'idée? « J'ai pensé à ce que pourrait être la dernière danse sur Terre. Je peux entendre l'appel que tisse notre généalogie avec la pierre, le ciel, l'arbre et l'océan. Je peux sentir le pouls de l'orateur qui nous supplie d'écouter l'éternel présent. » Est-ce qu'on doit s'attendre à une lecture sur notre d'échéance planétaire? « J'ai préparé Birds With Skymirrors non pas comme une conférence environnementale, mais comme un karanga, une prière généalogique, une cérémonie, un espace poétique, une réflexion sur la vie en tant que membre de l'espèce humaine partageant le processus de la Terre avec tous les êtres vivants. »
Les grands observateurs d'histoire nous disent que chaque génération a des défis majeurs à surmonter. Pour nos arrières-grands-parents c'était la première guerre mondiale et la grande dépression, nos grands-parents ont hérité de la deuxième guerre mondiale, nos parents ont du s'adapter aux vagues d'immigration qui causent toujours son lot d'intolérance, de racisme et d'assimilation culturelle. Eh bien pour nous, si il y a bel et bien un défi qui mérite toute notre attention, c'est ni plus ni moins la crise environnementale et d'après certains… la grande guerre de l'Or bleu. C'est-à-dire, celle de l'eau. On croit parfois que l'eau provient d'une source illimitée, mais celle qui est potable est présentement dans un état alarmant. Le jour où les super pouvoirs militaires commenceront à avoir soif et que toutes nos nappes phréatiques seront affaiblies par notre surconsommation actuelle, vous pouvez croire qu'il risque d'avoir beaucoup de tension autour de nous. Si on pense que le gouvernement du Québec a déjà donné carte blanche aux multinationales pour qu'elles coupent la majorité des arbres de la forêt boréale québécoise à perpétuité avec le but d'en exporter le bois aux États-Unis, ayant en plus le culot de mettre le fardeau financier de réparation des ravages sur les épaules des contribuables et non pas sur les compagnies mêmes qui en sont responsables et qui font des milliards de dollars par année... Il faut croire qu'avec un ministère de l'environnement aussi mou, la guerre de l'Or bleu risque d'être entre les mains des citoyens et non pas dans celles d'une poignée de fonctionnaires impuissants.
À l'aube d'un lendemain tumultueux, venez voir ces oiseaux avec leurs Skymirrors les 29 et 30 mai à 20 h au Théâtre Maisonneuve de la Place des arts. Pour plus de détails, visitez le site web du FTA.
Les interprètes qui danseront : Kasina Campbell, Kelemete Fu’a, Mihirewiti Morgan, Ioane Papalii, Teataki Tamango, Ofati Tangaroa, Gerard Tatireta, Arikitau Tentau, Rosie TeRauawhea Belvie, Maereke Teteka, Bainrebu Tonganibeia et Tebau Utiata.