Ouch !
21 septembre 2012
Critique du spectacle Ta douleur présenté par Danse-Cité.
- Oliver Koomsatira
Anne Le Beau et Francis Ducharme dans «Ta douleur». © Nicolas Ruel
Danse-Cité vient de lancer sa saison 2012-2013 avec le spectacle Ta douleur d'Anne Le Beau. En fait, la direction artistique et l'idée de l'oeuvre viennent d'elle mais la chorégraphie est signée Brigitte Haentjens. Pour vous éclairer, ce qui distingue Danse-Cité des autres compagnies, c'est entre autre le fait qu’il n’y ait ni danseurs ni chorégraphes attitrés à la compagnie. La saison de la compagnie comporte des projets nommés Traces-Interprètes, qui sont en fait des projets dont un ou plusieurs interprètes en sont les instigateurs. Maintenant que la distinction est fait, revenons à la pièce. Ta douleur… qu'est-ce que c'est? Difficile à dire. De la danse-théâtre? Du théâtre physique? Un duo de bouffons? Essayons de mettre notre doigt dessus.
Pour une raison quelconque, il semble que les humains aient une attirance étrange envers la souffrance des autres. Étrange parce qu'on ne peut pas dire que ça nous apporte nécessairement des émotions agréables. Si on a une santé mentale relativement saine, bien entendu… Je ne parle pas des déviants qui tirent un plaisir fou à kidnapper et torturer des enfants. Non, les gens normaux comme vous et moi. Par exemple, comment réagissez-vous quand vous passez à côté d'un accident de voiture? La plupart des gens jettent des petits coups d'oeil par-ci par-là, pour voir les victimes… l'état des véhicules… de la frustration… des larmes… du sang… Peut-être par pure curiosité, peut-être par compassion, qui sait?
Eh bien… Ta douleur c'est un peu comme ça. On est en présence de deux personnages torturés qui sont tout simplement sans espoir. Impossible de pouvoir sauver ces deux énergumènes. Ils ne sont pas bien dans leur peau, ils sont tristes, ils sont sauvages, ils sont pas bien élevés, ils n'ont pas de saines habitudes de vie et ils ont une hygiène corporelle douteuse… En bref, vous ne voudriez pas les connaître. Vous ne voudriez pas laisser vos enfants ou vos animaux de compagnie avec eux non plus. On parle ici d'anti-héros. J'exagère? Je ne crois pas. En fait, ces personnages grotesques sauront peut-être vous séduire? Si vous avez le goût de voir Anne Le Beau se masturber à deux mains pendant un bon trois minutes et demie, voici votre chance! Si ça vous tente de voir Francis Ducharme vomir sur scène, réservez vos billet tout-de-suite! Si vous aimeriez voir Francis manger la bouche et le nez d'Anne Le Beau, vous avez jusqu'au 29 septembre! Si ça vous dit de voir un duel mortel entre Francis et le mur de brique du Théâtre La Chapelle, c'est maintenant que ça se passe! Mais je vous le dis tout-de-suite… Francis perd, les briques sont pas mal plus solides que ses mains… et j'espère qu’y mettra des gants de boxe pour les prochaines représentations parce que je ne crois pas qu’y se rendra jusqu'à la fin de la «run»… ouin, y cogne pas mal fort…
Donc, outre les sketchs qui nous donnent l'impression de regarder un épisode de Jackass, l'oeuvre, qui est fractionnée en petites vignettes, vient jouer avec nos émotions les plus sombres. Je parle par exemple ici de la peur : Francis ayant établi son personnage de véritable malade mental de façon très convaincante, on est pas du tout rassuré quand il décide de se trancher la gorge et de s'ouvrir les veines avec un gros couteau de cuisine très pointu, tout en nous fixant droit dans les yeux… Ou bien les émotions de la gêne ou de l'embarras lorsqu'Anne livre son «speech» de danseuse désillusionnée qui vient à la fois «bitcher» les chorégraphes «qui regardent juste leur nombril», les jeunes danseuses sortant fraîchement des écoles qui sont «ben dociles, pis qui font toute pour plaire», le salaire merdique de danseuse contemporaine «à 2 cents de l'heure», ou l'emplacement quelque peu éloigné de la clinique STADIUM où l'ostéopathe Dr. Hobden pratique «qui est à l'autre bout de la ville au stade olympique!» En gros, tout le monde mange la claque. Anne Le Beau est rentrée dans la place avec sa mitraillette semi-automatique et elle n'a épargné personne.
Voilà donc un petit aperçu du spectacle Ta douleur, qui vous fera certainement rire. Le spectacle a lieu au Théâtre La Chapelle jusqu'au 29 septembre. Pour plus de détails, visitez le site web de Danse-Cité.
http://www.danse-cite.org/fr/spectacles/2012/ta-douleur
Extraits d'une répétition de Ta douleur.
Pour une raison quelconque, il semble que les humains aient une attirance étrange envers la souffrance des autres. Étrange parce qu'on ne peut pas dire que ça nous apporte nécessairement des émotions agréables. Si on a une santé mentale relativement saine, bien entendu… Je ne parle pas des déviants qui tirent un plaisir fou à kidnapper et torturer des enfants. Non, les gens normaux comme vous et moi. Par exemple, comment réagissez-vous quand vous passez à côté d'un accident de voiture? La plupart des gens jettent des petits coups d'oeil par-ci par-là, pour voir les victimes… l'état des véhicules… de la frustration… des larmes… du sang… Peut-être par pure curiosité, peut-être par compassion, qui sait?
Eh bien… Ta douleur c'est un peu comme ça. On est en présence de deux personnages torturés qui sont tout simplement sans espoir. Impossible de pouvoir sauver ces deux énergumènes. Ils ne sont pas bien dans leur peau, ils sont tristes, ils sont sauvages, ils sont pas bien élevés, ils n'ont pas de saines habitudes de vie et ils ont une hygiène corporelle douteuse… En bref, vous ne voudriez pas les connaître. Vous ne voudriez pas laisser vos enfants ou vos animaux de compagnie avec eux non plus. On parle ici d'anti-héros. J'exagère? Je ne crois pas. En fait, ces personnages grotesques sauront peut-être vous séduire? Si vous avez le goût de voir Anne Le Beau se masturber à deux mains pendant un bon trois minutes et demie, voici votre chance! Si ça vous tente de voir Francis Ducharme vomir sur scène, réservez vos billet tout-de-suite! Si vous aimeriez voir Francis manger la bouche et le nez d'Anne Le Beau, vous avez jusqu'au 29 septembre! Si ça vous dit de voir un duel mortel entre Francis et le mur de brique du Théâtre La Chapelle, c'est maintenant que ça se passe! Mais je vous le dis tout-de-suite… Francis perd, les briques sont pas mal plus solides que ses mains… et j'espère qu’y mettra des gants de boxe pour les prochaines représentations parce que je ne crois pas qu’y se rendra jusqu'à la fin de la «run»… ouin, y cogne pas mal fort…
Donc, outre les sketchs qui nous donnent l'impression de regarder un épisode de Jackass, l'oeuvre, qui est fractionnée en petites vignettes, vient jouer avec nos émotions les plus sombres. Je parle par exemple ici de la peur : Francis ayant établi son personnage de véritable malade mental de façon très convaincante, on est pas du tout rassuré quand il décide de se trancher la gorge et de s'ouvrir les veines avec un gros couteau de cuisine très pointu, tout en nous fixant droit dans les yeux… Ou bien les émotions de la gêne ou de l'embarras lorsqu'Anne livre son «speech» de danseuse désillusionnée qui vient à la fois «bitcher» les chorégraphes «qui regardent juste leur nombril», les jeunes danseuses sortant fraîchement des écoles qui sont «ben dociles, pis qui font toute pour plaire», le salaire merdique de danseuse contemporaine «à 2 cents de l'heure», ou l'emplacement quelque peu éloigné de la clinique STADIUM où l'ostéopathe Dr. Hobden pratique «qui est à l'autre bout de la ville au stade olympique!» En gros, tout le monde mange la claque. Anne Le Beau est rentrée dans la place avec sa mitraillette semi-automatique et elle n'a épargné personne.
Voilà donc un petit aperçu du spectacle Ta douleur, qui vous fera certainement rire. Le spectacle a lieu au Théâtre La Chapelle jusqu'au 29 septembre. Pour plus de détails, visitez le site web de Danse-Cité.
http://www.danse-cite.org/fr/spectacles/2012/ta-douleur
Extraits d'une répétition de Ta douleur.