Humanity Project à la Cinquième Salle
10 février 2013
Critique du spectacle Humanity Project de Pigeons International.
- Oliver Koomsatira
Humanity Project-Pigeons International
De retour à la Cinquième Salle de la Place des Arts, Pigeons International nous revient avec Humanity Project, sa plus récente création de danse théâtre. À l'aide de six interprètes engagés par la compagnie ainsi que d'une banque de 34 participants bénévoles variant en nombre d'une représentation à l'autre, la metteure en scène et chorégraphe Paula de Vasconcelos a décidé de traiter du sujet de l'humanité. Un sujet très vaste, justifiant ainsi l'usage d'autant de gens; des grands, des petits, des plus avancés dans l'âge, une femme enceinte, des gens de toutes sortes de races. Bref, un bel éventail de diversité comme on ne le voit que très rarement sur scène à Montréal.
On reconnait le style et l'intérêt de la créatrice en comparant Humanity Project à Grâce à Dieu, ton corps qui était à l'affiche la saison passée. On comprend notamment que la scénographie vient jouer un rôle assez important pour enrichir les propositions mises de
l'avant. Les chorégraphes tentent souvent d'épurer le plus possible en minimisant tout ce qui est de l'ordre des costumes et de la scénographie développée. Par contre, Paula leur porte une attention particulière en les intégrant spécifiquement dans le développement de
ses idées. Par exemple, nous retrouvons un grand mur avec trois portes très hautes qui serviront plus tard de passages et d'espaces pour créer des images très intéressantes pour l'oeil.
On peut souligner le beau travail d'interprétation des six artistes principaux, soit les deux comédiens Marylin Perreault et Hubert Proulx ainsi que quatre danseurs, soit Victoria Diamond, Sebastian Mersch, Nicolas Patry et David Rancourt. Chez les comédiens, nous retrouvons une histoire d'amour et de deuil qui est évoquée à travers de courtes scènes chargées d'émotions véhiculées à travers le jeu physique. La foule aida aussi à amplifier les images en portant par exemple Marylin Perreault à bout de bras d'un coin à l'autre de la scène jusque dans les bras de son amoureux, qui sera détruit sous le choc de sentir le
corps inerte de son âme soeur. Le jeu des acteurs était juste et crédible, nous permettant ainsi de nous identifier à ces personnages charmants à travers cette étape qui se présentera à tous les tourtereaux survivants de la planète.
Du côté des danseurs, ils ont eux aussi raconté plusieurs histoires sous la forme de solos, duos, trios et quatuors dansés. Nous retrouvons chez David Rancourt une maîtrise particulièrement impressionnante du style de la chorégraphe. Il assure plusieurs solos
très évocateurs, maintenant tout le temps notre intérêt grâce à sa capacité à changer subitement d'énergie et de texture de mouvement. Ses années d'expérience au sein de la compagnie transparaissent dans son enracinement au sol et sa stabilité impeccable. Le travail de partenaire a très bien mis en valeur le talent de Victoria Diamond et Nicolas Patry dans leur duo de déchirure amoureuse. Ils accomplirent des portés très intéressants avec beaucoup d'aise tout en soignant les transitions et en maintenant leur jeu et leur présence. On ne peut certainement pas oublier les multiples solos de Sebastian Mersch qui ont démontré qu'il est un danseur doté d'un talent particulier pour l'interprétation. On pense par exemple à un moment où il était contre le mur, durant lequel il attrapait la folie des genoux. Très amusant, très précis. Ou bien, ses solos plus dramatiques face au public.
En somme, Humanity Project est un spectacle où la danse et le théâtre coexistent en harmonie tout employant la force du nombre pour créer des images puissantes. Pour ceux qui aimeraient voir le spectacle, il est à l'affiche jusqu'au 23 février. Pour plus de détails, visitez le site web. http://pigeonsinternational.com/fr/spectacles/the-humanity-project/
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