Tasse-toé de là, bazouelle ! Timber ! est à Tohu !
12 décembre 2012
Critique du spectacle Timber ! du Cirque Alfonse présenté par la Tohu.
- Oliver Koomsatira

Cirque Alfonse. Timber !
C'est en 2006 que la danseuse Julie Carabinier Lépine, finissante de LADDMI en 2003 (maintenant nommée l'École de danse contemporaine de Montréal) co-fonde le Cirque Alfonse avec son frère Antoine, qui lui est artiste de cirque finissant de l'École nationale de cirque à Montréal. Attendez, l'histoire de famille n'est pas terminée. Leurs parents Alain Carabinier et Louise Lépine sont aussi de la partie; le papou étant une vedette irremplaçable du spectacle Timber ! présentement à l'affiche à la Tohu et la maman étant la directrice de tournée. En voilà une bonne idée, partir une compagnie qui rassemble sa famille au lieu de la séparer avec les talents éparpillés un peu partout à travers la planète.
La Tohu tombe pile poil en programmant Timber ! à ce moment de l'année. En entrant dans la salle, non même avant ! En approchant l'édifice lui-même, nous sommes plongés dans le monde convivial et rustique de la soirée avec des feux de poubelles qui accueillent les friands de guimauves grillées. Une fois rendu dans la salle, des billots de bois tapissent le rebord de la scène, nous projetant ainsi une énergie chaleureuse. Bien sûr, tout ce qui est sur la scène est ingénieusement conçu comme se qu'on retrouverait dans un chalet bien équipé des années 50. Chapeau au scénographe Nicolas Descoteaux ainsi qu'au metteur en scène Alain Francoeur pour l'univers créé sur scène. Tout au long de la pièce, on a l'impression de se faire préparer pour le temps des fêtes; rigodon, chansons à répondre, numéro de cirque mis en scène comme des défis entre frères qui se font la compétition pour voir qui est le plus fort. Bref, après ça, on a plus le goût de retourner au travail, on a le goût de louer un chalet avec sa famille pis de se raconter des légendes québécoises en mangeant de la bûche de Noël !
Une des forces du spectacle se retrouve sans doute dans ses personnages ainsi que dans la façon dont sont enchaînés les tableaux à travers leurs personnalités uniques. Nous voyons rapidement la hiérarchie typique d'une famille québécoise avec le patriarche de la famille qui mène le bal. Jamais satisfait des prouesses acrobatiques de ses fils, il impose l'autorité du père tout puissant en les remettant à leur place après qu'ils aient par exemple tapé sur la porte de sa « bécosse » pendant qu'il tente de faire un numéro deux en paix. En fait, ce qui a suscité le plus d'enthousiasme du public, mis à part les prouesses casse-cou, était l'humour et le cabotinage de ces personnages rigolos. Par exemple, pour jouer un tour au papa qui dort, les jeunots décident de l'attacher avec un harnais et de le propulser dans le ciel sans qu'il ne se réveille. Il y a d'ailleurs quelque chose d'assez pissant dans le fait de voir un homme âgé qui rebondit dans les airs. Ça doit être que dans notre société, on voit les plus vieux comme étant frêles et fragiles. « Prenez mon siège svp pour pas que vous tombiez et que vous vous fracturiez la hanche, monsieur. » pense-t-on dans les transports en commun. Dans Timber !, papi joue avec des haches, tient le poids complet de Julie par ses pieds, fait une colonne à trois pour allumer sa pipe… Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le terme colonne à trois, ça veut dire qu'une personne reçoit le poids complet de deux autres personnes debout sur ses épaules. Disons que ce n'est pas rassurant de voir un homme dans la soixantaine à 15 pieds du sol sur les épaules de quelqu'un qui est sur les épaules de quelqu'un d'autre !
Bien sûr, on va voir du cirque, donc on veut nécessairement s'en faire mettre plein la vue. Le Cirque Alfonse livre la marchandise plusieurs fois durant le spectacle. Par exemple, je ne sais pas qui a élevé ces enfants-là, mais ma mère et mon père m'ont toujours dit de ne pas jongler avec des haches. Surtout pas avec 12 haches, à quatre personne. Surtout pas avec 12 haches aiguisées comme des lames de rasoir. Bref. Ils m'ont aussi dit de ne jamais jouer à « Indiana Jones dans la course à obstacles meurtrière » avec quelqu'un qui fait virevolter une scie à dent de huit pieds. Disons qu'il faut être pas mal sûr de sa « shot » pour faire des culbutes par-dessus un outil qui a été conçu pour démembrer du bois. Un autre court numéro assez « oh my god, y va se péter la marboulette » est celui où Jonathan Casaubon décide de faire des culbutes sur une branche ronde de la largeur d'une canette. Comme de fait, le cirque défiant toujours ce qu'on croit possible pour le commun des mortels, il réussit chacune de ses culbutes, chacune plus difficile que l'autre.
En sommes, Timber ! est un spectacle très divertissant, tout en musique, en humour et en prouesse. Un cadeau parfait à offrir à quelqu'un de cher pour le temps des fêtes. C'est une soirée de plaisir assuré. Pour plus de détails sur Timber ! qui est à l'affiche jusqu'au 31 décembre, visitez le site web de la Tohu. http://tohu.ca/fr/a-la-tohu/spectacles/timber.html
Extraits du spectacle.
La Tohu tombe pile poil en programmant Timber ! à ce moment de l'année. En entrant dans la salle, non même avant ! En approchant l'édifice lui-même, nous sommes plongés dans le monde convivial et rustique de la soirée avec des feux de poubelles qui accueillent les friands de guimauves grillées. Une fois rendu dans la salle, des billots de bois tapissent le rebord de la scène, nous projetant ainsi une énergie chaleureuse. Bien sûr, tout ce qui est sur la scène est ingénieusement conçu comme se qu'on retrouverait dans un chalet bien équipé des années 50. Chapeau au scénographe Nicolas Descoteaux ainsi qu'au metteur en scène Alain Francoeur pour l'univers créé sur scène. Tout au long de la pièce, on a l'impression de se faire préparer pour le temps des fêtes; rigodon, chansons à répondre, numéro de cirque mis en scène comme des défis entre frères qui se font la compétition pour voir qui est le plus fort. Bref, après ça, on a plus le goût de retourner au travail, on a le goût de louer un chalet avec sa famille pis de se raconter des légendes québécoises en mangeant de la bûche de Noël !
Une des forces du spectacle se retrouve sans doute dans ses personnages ainsi que dans la façon dont sont enchaînés les tableaux à travers leurs personnalités uniques. Nous voyons rapidement la hiérarchie typique d'une famille québécoise avec le patriarche de la famille qui mène le bal. Jamais satisfait des prouesses acrobatiques de ses fils, il impose l'autorité du père tout puissant en les remettant à leur place après qu'ils aient par exemple tapé sur la porte de sa « bécosse » pendant qu'il tente de faire un numéro deux en paix. En fait, ce qui a suscité le plus d'enthousiasme du public, mis à part les prouesses casse-cou, était l'humour et le cabotinage de ces personnages rigolos. Par exemple, pour jouer un tour au papa qui dort, les jeunots décident de l'attacher avec un harnais et de le propulser dans le ciel sans qu'il ne se réveille. Il y a d'ailleurs quelque chose d'assez pissant dans le fait de voir un homme âgé qui rebondit dans les airs. Ça doit être que dans notre société, on voit les plus vieux comme étant frêles et fragiles. « Prenez mon siège svp pour pas que vous tombiez et que vous vous fracturiez la hanche, monsieur. » pense-t-on dans les transports en commun. Dans Timber !, papi joue avec des haches, tient le poids complet de Julie par ses pieds, fait une colonne à trois pour allumer sa pipe… Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le terme colonne à trois, ça veut dire qu'une personne reçoit le poids complet de deux autres personnes debout sur ses épaules. Disons que ce n'est pas rassurant de voir un homme dans la soixantaine à 15 pieds du sol sur les épaules de quelqu'un qui est sur les épaules de quelqu'un d'autre !
Bien sûr, on va voir du cirque, donc on veut nécessairement s'en faire mettre plein la vue. Le Cirque Alfonse livre la marchandise plusieurs fois durant le spectacle. Par exemple, je ne sais pas qui a élevé ces enfants-là, mais ma mère et mon père m'ont toujours dit de ne pas jongler avec des haches. Surtout pas avec 12 haches, à quatre personne. Surtout pas avec 12 haches aiguisées comme des lames de rasoir. Bref. Ils m'ont aussi dit de ne jamais jouer à « Indiana Jones dans la course à obstacles meurtrière » avec quelqu'un qui fait virevolter une scie à dent de huit pieds. Disons qu'il faut être pas mal sûr de sa « shot » pour faire des culbutes par-dessus un outil qui a été conçu pour démembrer du bois. Un autre court numéro assez « oh my god, y va se péter la marboulette » est celui où Jonathan Casaubon décide de faire des culbutes sur une branche ronde de la largeur d'une canette. Comme de fait, le cirque défiant toujours ce qu'on croit possible pour le commun des mortels, il réussit chacune de ses culbutes, chacune plus difficile que l'autre.
En sommes, Timber ! est un spectacle très divertissant, tout en musique, en humour et en prouesse. Un cadeau parfait à offrir à quelqu'un de cher pour le temps des fêtes. C'est une soirée de plaisir assuré. Pour plus de détails sur Timber ! qui est à l'affiche jusqu'au 31 décembre, visitez le site web de la Tohu. http://tohu.ca/fr/a-la-tohu/spectacles/timber.html
Extraits du spectacle.