Le futur à votre portée
18 septembre 2018
Article à propos du spectacle Eve 2050 de Van Grimde Corps Secret présenté du 19 au 22 septembre.
- Oliver Koomsatira
Plus la technologie progresse, plus on se demande vers où ça nous amène. Bien des questionnements éthiques surgissent à travers ces percées, mais reste qu’il y a aussi bien des côtés positifs pour notre qualité de vie. La chorégraphe d’Eve 2050, Isabelle Van Grimde, s’est attardée à ce sujet complexe en utilisant la danse et les nouvelles technologies. Elle nous partage en premier lieu pourquoi elle a décidé de présenter le fruit de sa création sous forme d’installation : « L’installation nous donne la possibilité d’une conversation différente avec le public, celui-ci est en immersion dans l’univers que nous créons, il y a un rapport d’une grande proximité qui met en jeu le corps du spectateur et lui donne la possibilité de se mouvoir, de choisir ses points de vue, il peut visiter l’installation sans les performances ou pendant celles-ci. Il est immergé dans une foule d’informations, par moment assailli d’informations, ce qui me semble être une expérience à la fois très contemporaine et du futur… »
Pour bien comprendre son sujet, elle a évidemment entamé plusieurs recherches poussées sur ce dernier. Maintenant qu’elle est allée au bout de ce qu’on peut prédire de ce futur qui se trouve à nos portes, elle nous partage certains éléments de ce qui nous attend en terme de relation entre le corps humain et la technologie : « Google investit des milliards dans cette recherche d’augmentation de l’humain via la machine et travaille étroitement avec de grandes figures du mouvement transhumaniste qui, au moment où je débutais cette recherche en 2004 était un mouvement marginal qui est maintenant en voie de devenir mainstream... Google va plus loin encore dans la recherche sur l’intelligence artificielle et surtout le « deep learning » (doter les algorythmes de la capacité à apprendre tout seuls sans l’intervention humaine) et ils travaillent avec les chercheurs les plus importants de ce domaine notamment des chercheurs de l’Université de Montréal... Google investit également d’énormes sommes dans la recherche de l’immortalité, la possibilité de téléverser non seulement le cerveau humain mais la conscience dans un ordinateur. »
Tout droit sortie d’un film de science-fiction, il semble que la réalité s’inspire de l’art. Évidemment, ce qui nous intrigue le plus est de savoir comment ça pourra augmenter nos capacités plutôt limitées : « Nous avons exploré une autre possibilité d’augmentation du corps humain, par hybridation avec d’autres espèces vivantes, animales ou végétales, dans le but par exemple de s’adapter aux changements de l’environnement précipités par les changements climatiques. Ces possibilités sont moins connues du grand public et ne sont pas plébiscitées par les géants de la technologie... Mais nous savons maintenant que nous sommes déjà hybridés, avec des milliers d’espèces de bactéries, plus de 50% des cellules de notre corps ne sont pas humaines et plus de 90% des gènes dans notre corps ne sont pas humains mais bactériens... Rien qu’en manipulant ces populations qui composent notre corps nous pouvons agir sur notre état mental et changer notre « terrain » pour guérir plusieurs maladies. Un biologiste, aussi de l’Université de Montréal, spécialiste de ces questions a écrit un « papier » à ce sujet que vous pouvez retrouver sur notre site. »
Tout droit sortie d’un film de science-fiction, il semble que la réalité s’inspire de l’art. Évidemment, ce qui nous intrigue le plus est de savoir comment ça pourra augmenter nos capacités plutôt limitées : « Nous avons exploré une autre possibilité d’augmentation du corps humain, par hybridation avec d’autres espèces vivantes, animales ou végétales, dans le but par exemple de s’adapter aux changements de l’environnement précipités par les changements climatiques. Ces possibilités sont moins connues du grand public et ne sont pas plébiscitées par les géants de la technologie... Mais nous savons maintenant que nous sommes déjà hybridés, avec des milliers d’espèces de bactéries, plus de 50% des cellules de notre corps ne sont pas humaines et plus de 90% des gènes dans notre corps ne sont pas humains mais bactériens... Rien qu’en manipulant ces populations qui composent notre corps nous pouvons agir sur notre état mental et changer notre « terrain » pour guérir plusieurs maladies. Un biologiste, aussi de l’Université de Montréal, spécialiste de ces questions a écrit un « papier » à ce sujet que vous pouvez retrouver sur notre site. »
Bien qu’il soit fantastique de voir des oeuvres imprégnées de technologie, il reste que ça vient avec son lot de défis. La chorégraphe nous explique la complexité d’utiliser des technologies de pointe au coeur du processus : « Dans cette installation non seulement les projections sont interactives mais le son l’est également. Jusqu’à présent nous avions fait l’un ou l’autre mais pas les deux en même temps. Donc les défis ont été doublés.
« Les interprètes contrôlent presque tout dans l’installation, ils sont responsables de la trame sonore qui est décomposée en six zones et qu’ils recomposent en temps réel à chaque performance. Ils peuvent, par exemple, en déplaçant d’une main une projection, allumer des objets dans la scéno ou éclairer des zones, ou déposer une projection sur le corps d’un autre interprète ou d’un spectateur.... Les possibilités visuelles et sonores sont programmées dans le temps (pas de régie) donc ils ont des possibilités d’interaction qui changent d’une section à l’autre. Pour leur performance, ils dansent la partition chorégraphique avec des « cues » entre eux mais en plus ils gèrent tous les systèmes ce qui est tout à fait remarquable, ils sont remarquables d’intelligence et de sensibilité, ils m’épatent tous les jours, ils sont peut être les humains de 2050! »
Heureusement pour nous, qui voulons en savoir plus sur notre futur, l’équipe sera de retour avec un autre chapitre suite à cette installation. La chorégraphe nous en glisse un mot : « Ce sera une pièce à l’italienne avec plus d’interprètes, de mouvements de groupe, de synchronicité dans laquelle nous rajouterons encore des couches de sens et de mystère dans une histoire d’Eve 2050 qui se déroulera dans l’espace et le temps et à laquelle les spectateurs assisteront de leur fauteuil. Nous reprendrons donc en partie le contrôle de l’oeil du spectateur… »
Pour vous tenir en haleine d’ici là, la compagnie organise plusieurs événements. En voici un aperçu : « La semaine qui suit l’agora nous accueillons un colloque de l’UQAM sur les cybercorporéités à l’Espace Corps Secrets, nous y présentons une performance et une table ronde, ensuite, une performance inspirée d’Eve 2050 pour les journées de la culture, toujours à l’Espace Corps Secrets. En novembre nous présentons l’installation à Cinars. Nous avons déjà beaucoup d’intérêt pour la présentation de cette installation en tournée. Nous serons aussi immédiatement en création pour la pièce scénique et en janvier accueillis en résidence pour cette création dans la salle des Grands Ballets Canadiens au Wilder Espace Danse. Le court métrage Eve 2050 (issu de la série web) est présenté en ce moment à Vancouver et à Québec et sera présenté par le FNC en octobre à Montréal ensuite en Suisse… » Pour plus de détails sur Eve 2050, visitez le site web de l'Agora de la danse.
https://agoradanse.com/evenement/eve-2050/
« Les interprètes contrôlent presque tout dans l’installation, ils sont responsables de la trame sonore qui est décomposée en six zones et qu’ils recomposent en temps réel à chaque performance. Ils peuvent, par exemple, en déplaçant d’une main une projection, allumer des objets dans la scéno ou éclairer des zones, ou déposer une projection sur le corps d’un autre interprète ou d’un spectateur.... Les possibilités visuelles et sonores sont programmées dans le temps (pas de régie) donc ils ont des possibilités d’interaction qui changent d’une section à l’autre. Pour leur performance, ils dansent la partition chorégraphique avec des « cues » entre eux mais en plus ils gèrent tous les systèmes ce qui est tout à fait remarquable, ils sont remarquables d’intelligence et de sensibilité, ils m’épatent tous les jours, ils sont peut être les humains de 2050! »
Heureusement pour nous, qui voulons en savoir plus sur notre futur, l’équipe sera de retour avec un autre chapitre suite à cette installation. La chorégraphe nous en glisse un mot : « Ce sera une pièce à l’italienne avec plus d’interprètes, de mouvements de groupe, de synchronicité dans laquelle nous rajouterons encore des couches de sens et de mystère dans une histoire d’Eve 2050 qui se déroulera dans l’espace et le temps et à laquelle les spectateurs assisteront de leur fauteuil. Nous reprendrons donc en partie le contrôle de l’oeil du spectateur… »
Pour vous tenir en haleine d’ici là, la compagnie organise plusieurs événements. En voici un aperçu : « La semaine qui suit l’agora nous accueillons un colloque de l’UQAM sur les cybercorporéités à l’Espace Corps Secrets, nous y présentons une performance et une table ronde, ensuite, une performance inspirée d’Eve 2050 pour les journées de la culture, toujours à l’Espace Corps Secrets. En novembre nous présentons l’installation à Cinars. Nous avons déjà beaucoup d’intérêt pour la présentation de cette installation en tournée. Nous serons aussi immédiatement en création pour la pièce scénique et en janvier accueillis en résidence pour cette création dans la salle des Grands Ballets Canadiens au Wilder Espace Danse. Le court métrage Eve 2050 (issu de la série web) est présenté en ce moment à Vancouver et à Québec et sera présenté par le FNC en octobre à Montréal ensuite en Suisse… » Pour plus de détails sur Eve 2050, visitez le site web de l'Agora de la danse.
https://agoradanse.com/evenement/eve-2050/