Lucie Grégoire en solo à l'Agora de la danse
17 mai 2014
Article sur le spectacle Ciel et cendres de Lucie Grégoire présenté par l'Agora de la danse.
- Oliver Koomsatira
Lucie Grégoire présente cette semaine le solo intitulé Ciel et cendres à l'Agora de la danse. L'oeuvre est inspirée d'un séjour que la chorégraphe a fait en mai 2013 parmi un peuple indigène nommé les Ashuars ainsi que du roman Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier. Nous en apprenons un peu plus sur le processus de création qui a mené la chorégraphe jusqu'à la présentation du spectacle. Tout d'abord, nous abordons son séjour de deux semaines avec les Ashuars en forêt amazonienne. Est-ce que ce contact avec ce peuple a eu un impact particulier sur la chorégraphe? Elle nous partage ses expériences :
« Oui, les Ashuars ont un rapport chamanique avec la vie et ils sont en symbiose avec la nature, les arbres, l’eau, le vent, tout a un esprit et dans leur quotidien, ce lien avec chacun de ces éléments est très présent, il n’y a pas de séparation entre eux et un arbre par exemple, ils sont étroitement liés, ils ne se sentent pas supérieurs. » Il fut un temps où la nature et sa richesse étaient certainement beaucoup plus respectées qu'aujourd'hui. Ces peuples indigènes sont peut-être les derniers vestiges qui nous préviennent de complètement anéantir notre environnement. À en entendre les glaciologues qui prédisent l'élévation du niveau de l'océan de pas de moins de 7 mètres dans les années à venir à cause de la fonte des glaces des icebergs de l'Antarctique, on peut croire que les humains ont quelque peu perdus le sens des valeurs. Un point positif, la plupart d'entre nous n'aurons plus besoin de se magasiner une piscine, on pourra bientôt aller au boulot en chaloupe !
« D’autre part, l’organisation de leur vie passe par les rêves. Toute décision est prise en fonction des rêves qu’ils ont faits et de leur interprétation. Contrairement à notre culture occidentale, tout ne se base pas sur la rationalité, au contraire, ils laissent une place importante au subconscient dans leur quotidien. » En effet, dès notre jeune âge, on nous apprend beaucoup comment faire usage de notre logique, mathématique et rationalité pour de bonnes raisons, certes. Par contre, ça ne se fait souvent pas sans affecter notre sens de l'intuition, notre intelligence émotionnelle, notre connexion à l'inspiration divine, la créativité. Bref, pour fonctionner efficacement dans la société, il faut parfois sacrifier notre spiritualité ainsi que tout son registre de valeurs. Qu'est-ce tu veux, une coupe à blanc fait bien plus de sens financièrement parlant pour l'économie du Québec que d'écouter l'appel de Richard Desjardins dans L'Erreur Boréale. De toute façon, de quoi j'me mêle, les artisses.
Lucie Grégoire nous explique plus en détails comment cette rencontre a affecté sa danse : « Dans cette dernière création, Ciel et Cendres, ma danse est inspirée par cette expérience vécue au sein des Ashuars dans la forêt amazonienne. Ce que j’y ai vécu, les images sont restées très imprégnées dans ma mémoire, très vivantes et ça m’a permis de développer une nouvelle gestuelle qui je crois transparait dans cette dernière œuvre. »
La chorégraphe s'inspire aussi de la métamorphose dans son travail. Elle nous explique ce qui l'intéresse dans ce phénomène : « Le fait de pouvoir se transformer, de devenir autre, surtout en danse, on peut incarner une roche, un enfant une vielle dame… sans perdre sa propre identité, c’est l’idée d’aller saisir l’essence d’autre chose qui est hors de sa propre personnalité et d’accéder à une nouvelle dimension plus universelle de l’être. »
Qu'est-ce qui attend la compagnie suite à son passage à l'Agora de la danse? « Cette pièce va continuer son parcours, sa vie, et sera présentée à divers endroits. De plus, je vais travailler sur un projet de création in situ au Jardin botanique pour août 2014, cet été et en 2016, je célèbrerai les 30 ans de ma compagnie en travaillant sur un projet spécial, dont je ne peux encore pas parler, ce sera à suivre… » Pour plus de détails sur le spectacle, visitez le site web de l'Agora de la danse.
http://www.agoradanse.com/en/spectacles/2014/ciel-et-cendres
« Oui, les Ashuars ont un rapport chamanique avec la vie et ils sont en symbiose avec la nature, les arbres, l’eau, le vent, tout a un esprit et dans leur quotidien, ce lien avec chacun de ces éléments est très présent, il n’y a pas de séparation entre eux et un arbre par exemple, ils sont étroitement liés, ils ne se sentent pas supérieurs. » Il fut un temps où la nature et sa richesse étaient certainement beaucoup plus respectées qu'aujourd'hui. Ces peuples indigènes sont peut-être les derniers vestiges qui nous préviennent de complètement anéantir notre environnement. À en entendre les glaciologues qui prédisent l'élévation du niveau de l'océan de pas de moins de 7 mètres dans les années à venir à cause de la fonte des glaces des icebergs de l'Antarctique, on peut croire que les humains ont quelque peu perdus le sens des valeurs. Un point positif, la plupart d'entre nous n'aurons plus besoin de se magasiner une piscine, on pourra bientôt aller au boulot en chaloupe !
« D’autre part, l’organisation de leur vie passe par les rêves. Toute décision est prise en fonction des rêves qu’ils ont faits et de leur interprétation. Contrairement à notre culture occidentale, tout ne se base pas sur la rationalité, au contraire, ils laissent une place importante au subconscient dans leur quotidien. » En effet, dès notre jeune âge, on nous apprend beaucoup comment faire usage de notre logique, mathématique et rationalité pour de bonnes raisons, certes. Par contre, ça ne se fait souvent pas sans affecter notre sens de l'intuition, notre intelligence émotionnelle, notre connexion à l'inspiration divine, la créativité. Bref, pour fonctionner efficacement dans la société, il faut parfois sacrifier notre spiritualité ainsi que tout son registre de valeurs. Qu'est-ce tu veux, une coupe à blanc fait bien plus de sens financièrement parlant pour l'économie du Québec que d'écouter l'appel de Richard Desjardins dans L'Erreur Boréale. De toute façon, de quoi j'me mêle, les artisses.
Lucie Grégoire nous explique plus en détails comment cette rencontre a affecté sa danse : « Dans cette dernière création, Ciel et Cendres, ma danse est inspirée par cette expérience vécue au sein des Ashuars dans la forêt amazonienne. Ce que j’y ai vécu, les images sont restées très imprégnées dans ma mémoire, très vivantes et ça m’a permis de développer une nouvelle gestuelle qui je crois transparait dans cette dernière œuvre. »
La chorégraphe s'inspire aussi de la métamorphose dans son travail. Elle nous explique ce qui l'intéresse dans ce phénomène : « Le fait de pouvoir se transformer, de devenir autre, surtout en danse, on peut incarner une roche, un enfant une vielle dame… sans perdre sa propre identité, c’est l’idée d’aller saisir l’essence d’autre chose qui est hors de sa propre personnalité et d’accéder à une nouvelle dimension plus universelle de l’être. »
Qu'est-ce qui attend la compagnie suite à son passage à l'Agora de la danse? « Cette pièce va continuer son parcours, sa vie, et sera présentée à divers endroits. De plus, je vais travailler sur un projet de création in situ au Jardin botanique pour août 2014, cet été et en 2016, je célèbrerai les 30 ans de ma compagnie en travaillant sur un projet spécial, dont je ne peux encore pas parler, ce sera à suivre… » Pour plus de détails sur le spectacle, visitez le site web de l'Agora de la danse.
http://www.agoradanse.com/en/spectacles/2014/ciel-et-cendres