Sam Coren, Alan Lake et Caroline Laurin-Beaucage à l'EDCM
14 décembre 2016
Article à propos des spectacles des 3e année de l'École de danse contemporaine de Montréal.
- Oliver Koomsatira
Après plusieurs semaines de création, les étudiants de 3e année de l’École de danse contemporaine de Montréal présenteront le fruit de leurs efforts au Théâtre Rouge du Conservatoire dans le cadre des spectacles de fin de session. Cette année, ils ont eu la chance de travailler avec trois chorégraphes talentueux, dont Sam Coren, Alan Lake et Caroline Laurin-Beaucage. Voici un peu d'information sur eux avant de vous dévoiler plus de détails sur l'oeuvre 730 jours de Caroline Laurin-Beaucage. Sam Coren est diplômé de la London Contemporary Dance School en interprétation et chorégraphie. Il a été interprète dans des oeuvres de Jasmin Vardimon Company, Ultima Vez et Hofesh Shechter Company. Parmi ses autres projets, il a travaillé avec Antony Gormley et Hofesh Shechter sur la pièce Survivor (Barbican, 2012) et Orphée Et Eurydice (Royal Opera House, 2015). En 2015, il créa sa compagnie, Dim Timbre. De son côté, l'interprète, chorégraphe et réalisateur Alan Lake détient un baccalauréat en arts visuels. Il s'intéresse à la sculpture, la peinture, l’installation et la vidéo. Il a par la suite fait ses études en danse-interprétation à l’École de danse de Québec.
Active depuis une quinzaine d’années, Caroline Laurin-Beaucage est à la fois chorégraphe et interprète. Elle travailla avec Ginette Laurin (O Vertigo), Paul-André Fortier et Deborah Dunn. En collaboration avec l’artiste sonore Martin Messier, elle créa Hit and Fall, présenté au Festival TransAmériques 2011 et en France aux festivals Via et Artdanthé, suivi de SOAK(2012), présentée à Montréal, en France et en Hongrie. En 2014, elle entama une trilogie avec la pièce Entailles diffusée par Tangente à Montréal, suivie de Charcuterie, coproduction entre LORGANISME et Montréal Danse, présentée au OFFTA 2014. Matière blanche, la troisième et dernière partie de cette trilogie a été présentée en octobre 2015 à l’Agora de la danse (Montréal). Caroline Laurin-Beaucage est aussi membre artiste et fondatrice de LORGANISME, un regroupement montréalais d’artistes en danse contemporaine. Allons en apprendre plus sur sa nouvelle pièce.
« Je travaille présentement sur la thématique de la mémoire dans une création solo dont le titre est Habiter sa mémoire, une performance de 6 heures dans l’espace public. J’avais donc envie de continuer à développer ce sujet mais avec plusieurs danseurs. Avec le groupe, je voulais adresser la mémoire sous différents angles : comment faire émerger notre mémoire physique ? Comment cette mémoire nous affecte-elle et nous teinte comme individus ? Dans un deuxième temps, comment créer ensemble une mémoire collective ? » Armée de ces questions, voici comment la création a eu lieu : « Pour cela, nous avons tenté de marquer le temps, autant à travers des actions liées au corps qu’en prenant note de moments précis à travers notre quotidien. La première journée, nous avons fait une improvisation de trois heures et c’est à partir d’un ou deux éléments marquants de cette expérience que nous avons bâti la suite. À chaque répétition, les interprètes se replongeaient dans leurs thématiques personnelles. Nous nous sommes partagés des mouvements, nous nous sommes observés. Tous avaient la tâche de livrer leurs réflexions et pensées au dictaphone lors des répétitions. »
Qui dit relève, dit technologie. Ainsi, le partage a continué même après les répétitions sur la plateforme de prédilection des jeunes : « Pour rester en dialogue ensemble, nous nous sommes créé un groupe d’échange privé sur FB où on laissait des traces de nos vies. Toutes ces étapes nous ont permis de créer une intimité, un lieu de partage qui est au coeur de la pièce. Ce qui m’apparaît aujourd’hui est que la mémoire est liée à notre intimité. On se souvient des évènements qui portent une certaine charge émotive ou relationnelle, sinon on oublie. » A-t-elle eu vécu des moments particulièrement joyeux lors de la création? « Puisque l’on échangeait sur la thématique de la mémoire, être en compagnie de jeunes d’une autre génération m’a extrêmement inspiré. Ça m’a aussi replongé 17 ans en arrière quand je terminais moi-même ma formation. J’ai adoré apprendre à les connaître dans leur quotidien. Ils étaient non seulement des danseurs, mais des individus que je pouvais imaginer aller au travail, se faire la cuisine, écouter de la musique. Cette étape où tu travailles les soirs, les fins de semaine comme serveurs ou autre, tu jongles avec tes premiers appartements, tes premiers amours, tes colocs, etc. Ça m’a rappelé cette période exigeante où tu veux tellement que ça fonctionne et aussi où tout est à faire. Être témoins de cet amalgame de vies diverses a fait émerger une certaine nostalgie qui se retrouve aussi dans cette création. »
Approche-t-elle le travail différemment en compagnie d'étudiants? « Pour moi, la différence majeure est le nombre d’interprètes avec lequel je travaille habituellement. Jamais, je n’ai eu les moyens de créer avec un si grand groupe. J’ai donc pu essayer des idées qui appartiennent davantage au mouvement de masse. Explorer la place de l’individu juxtaposé au groupe. » Finalement, on vous laisse avec un petit message de sagesse et d'inspiration de sa part, si vous êtes quelqu'un espérant faire carrière dans ce milieu ardu : « Regarde devant, marche et persévère. Va voir les artistes que tu aimes et dis-leur. Prends des risques. Tente des choses auxquels tu n’avais pas pensé. Cultive le plaisir de danser, le mystère qui t’habite, tu y trouveras ta niche. »
Pour plus d'information sur les spectacles, visitez le site web de l'EDCM : http://www.edcmtl.com/fr/cru-dautomne
Active depuis une quinzaine d’années, Caroline Laurin-Beaucage est à la fois chorégraphe et interprète. Elle travailla avec Ginette Laurin (O Vertigo), Paul-André Fortier et Deborah Dunn. En collaboration avec l’artiste sonore Martin Messier, elle créa Hit and Fall, présenté au Festival TransAmériques 2011 et en France aux festivals Via et Artdanthé, suivi de SOAK(2012), présentée à Montréal, en France et en Hongrie. En 2014, elle entama une trilogie avec la pièce Entailles diffusée par Tangente à Montréal, suivie de Charcuterie, coproduction entre LORGANISME et Montréal Danse, présentée au OFFTA 2014. Matière blanche, la troisième et dernière partie de cette trilogie a été présentée en octobre 2015 à l’Agora de la danse (Montréal). Caroline Laurin-Beaucage est aussi membre artiste et fondatrice de LORGANISME, un regroupement montréalais d’artistes en danse contemporaine. Allons en apprendre plus sur sa nouvelle pièce.
« Je travaille présentement sur la thématique de la mémoire dans une création solo dont le titre est Habiter sa mémoire, une performance de 6 heures dans l’espace public. J’avais donc envie de continuer à développer ce sujet mais avec plusieurs danseurs. Avec le groupe, je voulais adresser la mémoire sous différents angles : comment faire émerger notre mémoire physique ? Comment cette mémoire nous affecte-elle et nous teinte comme individus ? Dans un deuxième temps, comment créer ensemble une mémoire collective ? » Armée de ces questions, voici comment la création a eu lieu : « Pour cela, nous avons tenté de marquer le temps, autant à travers des actions liées au corps qu’en prenant note de moments précis à travers notre quotidien. La première journée, nous avons fait une improvisation de trois heures et c’est à partir d’un ou deux éléments marquants de cette expérience que nous avons bâti la suite. À chaque répétition, les interprètes se replongeaient dans leurs thématiques personnelles. Nous nous sommes partagés des mouvements, nous nous sommes observés. Tous avaient la tâche de livrer leurs réflexions et pensées au dictaphone lors des répétitions. »
Qui dit relève, dit technologie. Ainsi, le partage a continué même après les répétitions sur la plateforme de prédilection des jeunes : « Pour rester en dialogue ensemble, nous nous sommes créé un groupe d’échange privé sur FB où on laissait des traces de nos vies. Toutes ces étapes nous ont permis de créer une intimité, un lieu de partage qui est au coeur de la pièce. Ce qui m’apparaît aujourd’hui est que la mémoire est liée à notre intimité. On se souvient des évènements qui portent une certaine charge émotive ou relationnelle, sinon on oublie. » A-t-elle eu vécu des moments particulièrement joyeux lors de la création? « Puisque l’on échangeait sur la thématique de la mémoire, être en compagnie de jeunes d’une autre génération m’a extrêmement inspiré. Ça m’a aussi replongé 17 ans en arrière quand je terminais moi-même ma formation. J’ai adoré apprendre à les connaître dans leur quotidien. Ils étaient non seulement des danseurs, mais des individus que je pouvais imaginer aller au travail, se faire la cuisine, écouter de la musique. Cette étape où tu travailles les soirs, les fins de semaine comme serveurs ou autre, tu jongles avec tes premiers appartements, tes premiers amours, tes colocs, etc. Ça m’a rappelé cette période exigeante où tu veux tellement que ça fonctionne et aussi où tout est à faire. Être témoins de cet amalgame de vies diverses a fait émerger une certaine nostalgie qui se retrouve aussi dans cette création. »
Approche-t-elle le travail différemment en compagnie d'étudiants? « Pour moi, la différence majeure est le nombre d’interprètes avec lequel je travaille habituellement. Jamais, je n’ai eu les moyens de créer avec un si grand groupe. J’ai donc pu essayer des idées qui appartiennent davantage au mouvement de masse. Explorer la place de l’individu juxtaposé au groupe. » Finalement, on vous laisse avec un petit message de sagesse et d'inspiration de sa part, si vous êtes quelqu'un espérant faire carrière dans ce milieu ardu : « Regarde devant, marche et persévère. Va voir les artistes que tu aimes et dis-leur. Prends des risques. Tente des choses auxquels tu n’avais pas pensé. Cultive le plaisir de danser, le mystère qui t’habite, tu y trouveras ta niche. »
Pour plus d'information sur les spectacles, visitez le site web de l'EDCM : http://www.edcmtl.com/fr/cru-dautomne