La poésie des grands Ushio Amagatsu, Pina Bausch et Savitry Nair à travers un seul corps gracieux.
23 novembre 2011
Critique de Namasya de Shantala Shivalingappa.
-Oliver Koomsatira
Le Kuchipudi est une forme de danse classique indienne qui s'est
développée autour du XVe siècle dans le sud de l'Inde. Si l'on creuse
encore plus loin, sa technique est ancrée dans le Natya Shastra, qui est
un traité d'art dramatique vieux de 2 000 ans. La soliste Shantala
Shivalingappa a elle-même ses racines très profondes dans cette riche
culture grâce à sa mère Savitry Nair, qui est également une danseuse du
Kuchipudi formée par le maître Vempati Chinna. C'est d'ailleurs de cette
culture inépuisable que Shantala s'est inspirée pour concevoir son
programme contemporain Namasya.
Qu'est-ce que la danse contemporaine d'ailleurs? Si vous y êtes familiers, vous réalisez peut-être que plus vous apprenez à la connaître, moins vous semblez pouvoir la définir car chaque compagnie a son propre style, sa propre esthétique. Bien qu'elle puisse puiser sa technique en partie du ballet, elle n'hérite pas de codes précis. Le Québec est une des capitales mondiales de la danse contemporaine, ce qui n'est pas surprenant si l'on considère que la culture est le reflet de notre identité. La culture québécoise est si jeune, influencée par tant de courants différents et tiraillée entre la préservation de ce qui la définie et l'incorporation de ce qui risque peut-être de l'assimiler.
Le spectacle solo de Shantala Shivalingappa était divisé en quatre parties, chacune d'entre elles signées par un chorégraphe différent. La première oeuvre a été créée par l'un des maîtres de la deuxième génération de la danse butô, Ushio Amagatsu. Vêtue d'un costume blanc éclatant, la danseuse expressive a narré avec son corps, ses mains et son visage ce qui semblait être un conte plutôt léger. La pièce intitulée Ibuki, qui signifie Souffle Vital, nous a rapidement fait comprendre que cette danseuse de renom possédait tous les outils nécessaires pour remplir cette grande scène à elle seule.
La deuxième chorégraphie, créée par Pina Bausch lors d'une résidence au Tanztheater Wuppertal, était beaucoup plus sensuelle. Dansant maintenant avec une longue robe d'un noir charbon, Shantala semblait séduire un autre personnage invisible avec ses gestes et son regard invitant. Il y avait quelque chose de très romantique dans ce solo bouillonnant d'émotion, ce sans toutefois faire obstacle à une authenticité qui est appréciée en danse contemporaine.
Shift, qu'elle a créé elle-même, était beaucoup plus enraciné et animal. Comme la guerrière d'une tribu, elle bondissait et traversait l'espace avec une intensité captivante. Son regard toujours rempli d'émotion ainsi que la dextérité impressionnante de ses mains la rendaient intéressante même lorsqu'elle ne faisait pas de grands mouvements. C'est comme si elle possédait un aimant qu'elle actionnait pour attirer notre attention quand elle s'immobilisait subitement.
Terminant avec le solo créé par sa mère, Shantala nous hypnotisa avec la puissante subtilité de ses doigts chatouillants. Sur une musique traditionnelle absolument transportante originaire du Nord de l'Inde, nous avions presque l'impression de vivre un moment de transe. N'étant pas une chorégraphie qui cherche à être spectaculaire, il semblait plutôt qu'elle soit conçue pour atteindre notre subconscient ou notre esprit. C'était comme une guérison spirituelle qui apaisait doucement nos tracas de la journée.
Bien que je voudrais que vous puissiez vous faire ce cadeau, il y a des rumeurs que tous les billets seraient déjà vendus. Par contre, vous pourrez vous reprendre avec le monde de la danse indienne très bientôt car Akram Khan Company sera au Théâtre Maisonneuve du 24 au 28 janvier 2012. Pour plus de détails sur Namasya, visitez le site web de Danse Danse. http://www.dansedanse.net/DDA_1112/en/shantala.php
Extraits de Akram Khan Company.
Qu'est-ce que la danse contemporaine d'ailleurs? Si vous y êtes familiers, vous réalisez peut-être que plus vous apprenez à la connaître, moins vous semblez pouvoir la définir car chaque compagnie a son propre style, sa propre esthétique. Bien qu'elle puisse puiser sa technique en partie du ballet, elle n'hérite pas de codes précis. Le Québec est une des capitales mondiales de la danse contemporaine, ce qui n'est pas surprenant si l'on considère que la culture est le reflet de notre identité. La culture québécoise est si jeune, influencée par tant de courants différents et tiraillée entre la préservation de ce qui la définie et l'incorporation de ce qui risque peut-être de l'assimiler.
Le spectacle solo de Shantala Shivalingappa était divisé en quatre parties, chacune d'entre elles signées par un chorégraphe différent. La première oeuvre a été créée par l'un des maîtres de la deuxième génération de la danse butô, Ushio Amagatsu. Vêtue d'un costume blanc éclatant, la danseuse expressive a narré avec son corps, ses mains et son visage ce qui semblait être un conte plutôt léger. La pièce intitulée Ibuki, qui signifie Souffle Vital, nous a rapidement fait comprendre que cette danseuse de renom possédait tous les outils nécessaires pour remplir cette grande scène à elle seule.
La deuxième chorégraphie, créée par Pina Bausch lors d'une résidence au Tanztheater Wuppertal, était beaucoup plus sensuelle. Dansant maintenant avec une longue robe d'un noir charbon, Shantala semblait séduire un autre personnage invisible avec ses gestes et son regard invitant. Il y avait quelque chose de très romantique dans ce solo bouillonnant d'émotion, ce sans toutefois faire obstacle à une authenticité qui est appréciée en danse contemporaine.
Shift, qu'elle a créé elle-même, était beaucoup plus enraciné et animal. Comme la guerrière d'une tribu, elle bondissait et traversait l'espace avec une intensité captivante. Son regard toujours rempli d'émotion ainsi que la dextérité impressionnante de ses mains la rendaient intéressante même lorsqu'elle ne faisait pas de grands mouvements. C'est comme si elle possédait un aimant qu'elle actionnait pour attirer notre attention quand elle s'immobilisait subitement.
Terminant avec le solo créé par sa mère, Shantala nous hypnotisa avec la puissante subtilité de ses doigts chatouillants. Sur une musique traditionnelle absolument transportante originaire du Nord de l'Inde, nous avions presque l'impression de vivre un moment de transe. N'étant pas une chorégraphie qui cherche à être spectaculaire, il semblait plutôt qu'elle soit conçue pour atteindre notre subconscient ou notre esprit. C'était comme une guérison spirituelle qui apaisait doucement nos tracas de la journée.
Bien que je voudrais que vous puissiez vous faire ce cadeau, il y a des rumeurs que tous les billets seraient déjà vendus. Par contre, vous pourrez vous reprendre avec le monde de la danse indienne très bientôt car Akram Khan Company sera au Théâtre Maisonneuve du 24 au 28 janvier 2012. Pour plus de détails sur Namasya, visitez le site web de Danse Danse. http://www.dansedanse.net/DDA_1112/en/shantala.php
Extraits de Akram Khan Company.