S'envoler dans l'imaginaire palpitant d'Estelle Clareton.
11 novembre 2011
Critique de S'envoler d'Estelle Clareton.
-Oliver Koomsatira

Les danseurs de «S'envoler» d'Estelle Clareton. Photo de Ben Philippi.
Il est quand même rare de voir beaucoup de danseurs sur une même scène en danse contemporaine. Nous voyons souvent des solos, des duos ou des trios, mais avec la plus récente création d'Estelle Clareton c'est 11 danseurs qui ont habité l'espace de la salle Émile-Legault hier, et ce du début jusqu'à la toute fin de la pièce. De plus, l'oeuvre intitulée S'envoler est habituellement dansée par 12 interprètes, incluant un acrobate et une comédienne.
Une des premières choses qui vous frappent en entrant dans le monde stimulant de S'envoler, c'est le crépitement de petits gestes qui est omniprésent. Comme des tics sporadiques d'animaux, la gestuelle explosive des danseurs aiguillonne notre champs de vision périphérique de façon constante et dynamise ainsi l'espace. Inspirée des oiseaux et de leurs grandes migrations, Estelle Clareton a créé un univers bouillonnant de subtilité et d'humanité. Les danseurs interprètent des créatures aux regards naïfs mais vigilants, curieux mais craintifs. Ils se séparent mais trouvent toujours une façon de se regrouper à nouveau dans des formations très compactes et parfois drôlement inconfortables.
L'oeuvre se transforme de façon fluide d'un tableau à l'autre avec des transitions subtiles qui laissent place à d'innombrables moments forts. Parmi ceux-ci, notons le duo enivrant de Sylvain Lafortune et Jamie Wright. Masqué d'une tête de loup, le danseur capture sa proie et la sépare doucement de son nid d'oiseau. Durant une séquence de portés autant acrobatiques qu'évocateurs, la pauvre victime tente de s'évader en faisant semblant de s'endormir, en se débattant ou encore en restant gentille et docile. L'interprétation très juste de Jamie Wright éveille en nous une véritable compassion pour cette pauvre créature prise au piège.
Il y a bien sûr aussi les passages acrobatiques de Louis Maltais qui en mettent plein la vue avec des vrilles, des culbutes avants, arrières et de côtés, ainsi que des catapultions de son corps à des hauteurs qui donnent le vertige. Ingénieusement intégrées dans l'univers dansé de S'envoler, ces acrobaties amènent un degré de risque très stimulant pour le spectateur.
Esther Rousseau-Morin laisse aussi une empreinte très forte dans la pièce en dansant avec un charisme et une fougue hors du commun. Ses longues jambes flexibles découpent l'espace pendant que ses bras et ses cheveux explosent dans tous les sens. D'ailleurs, cette esthétique fracassante est reprise tout au long de l'oeuvre par tous ces danseurs talentueux. Soulignons également son solo ludique avec les bottes de pluie qui a fait éclater de rire le public, visiblement séduit par la naïveté et l'innocence attachantes de son personnage.
Vous serez peut-être surpris d'apprendre qu'en plus d'orchestrer cette grosse équipe, Estelle Clareton danse aussi dans son oeuvre. Tout un exploit à accomplir puisque S'envoler est une pièce de très haute qualité qui surprend, émerveille, inspire, diverti et fait rire. Vous pouviez d'ailleurs entendre les commentaires de spectateurs éberlués après le salut: «Wow, c'était comme un delirium!» «C'était fantastique!» «Quand est-ce que ça joue encore, je veux la revoir!»
Décidément appréciée de la part du public de Ville Saint-Laurent, S'envoler continuera sa migration vers le Théâtre Mirella et Lino Saputo à Saint-Léonard le 18 novembre. Sachez que, comme la pièce est chapeautée par Le conseil des arts de Montréal en tournée, la prochaine représentation sera aussi gratuite. Visitez le site web de Montréal Danse pour voir toutes les dates à venir! http://www.montrealdanse.com/index.php/site/pages/2010-2011
Extraits de S'envoler.
Une des premières choses qui vous frappent en entrant dans le monde stimulant de S'envoler, c'est le crépitement de petits gestes qui est omniprésent. Comme des tics sporadiques d'animaux, la gestuelle explosive des danseurs aiguillonne notre champs de vision périphérique de façon constante et dynamise ainsi l'espace. Inspirée des oiseaux et de leurs grandes migrations, Estelle Clareton a créé un univers bouillonnant de subtilité et d'humanité. Les danseurs interprètent des créatures aux regards naïfs mais vigilants, curieux mais craintifs. Ils se séparent mais trouvent toujours une façon de se regrouper à nouveau dans des formations très compactes et parfois drôlement inconfortables.
L'oeuvre se transforme de façon fluide d'un tableau à l'autre avec des transitions subtiles qui laissent place à d'innombrables moments forts. Parmi ceux-ci, notons le duo enivrant de Sylvain Lafortune et Jamie Wright. Masqué d'une tête de loup, le danseur capture sa proie et la sépare doucement de son nid d'oiseau. Durant une séquence de portés autant acrobatiques qu'évocateurs, la pauvre victime tente de s'évader en faisant semblant de s'endormir, en se débattant ou encore en restant gentille et docile. L'interprétation très juste de Jamie Wright éveille en nous une véritable compassion pour cette pauvre créature prise au piège.
Il y a bien sûr aussi les passages acrobatiques de Louis Maltais qui en mettent plein la vue avec des vrilles, des culbutes avants, arrières et de côtés, ainsi que des catapultions de son corps à des hauteurs qui donnent le vertige. Ingénieusement intégrées dans l'univers dansé de S'envoler, ces acrobaties amènent un degré de risque très stimulant pour le spectateur.
Esther Rousseau-Morin laisse aussi une empreinte très forte dans la pièce en dansant avec un charisme et une fougue hors du commun. Ses longues jambes flexibles découpent l'espace pendant que ses bras et ses cheveux explosent dans tous les sens. D'ailleurs, cette esthétique fracassante est reprise tout au long de l'oeuvre par tous ces danseurs talentueux. Soulignons également son solo ludique avec les bottes de pluie qui a fait éclater de rire le public, visiblement séduit par la naïveté et l'innocence attachantes de son personnage.
Vous serez peut-être surpris d'apprendre qu'en plus d'orchestrer cette grosse équipe, Estelle Clareton danse aussi dans son oeuvre. Tout un exploit à accomplir puisque S'envoler est une pièce de très haute qualité qui surprend, émerveille, inspire, diverti et fait rire. Vous pouviez d'ailleurs entendre les commentaires de spectateurs éberlués après le salut: «Wow, c'était comme un delirium!» «C'était fantastique!» «Quand est-ce que ça joue encore, je veux la revoir!»
Décidément appréciée de la part du public de Ville Saint-Laurent, S'envoler continuera sa migration vers le Théâtre Mirella et Lino Saputo à Saint-Léonard le 18 novembre. Sachez que, comme la pièce est chapeautée par Le conseil des arts de Montréal en tournée, la prochaine représentation sera aussi gratuite. Visitez le site web de Montréal Danse pour voir toutes les dates à venir! http://www.montrealdanse.com/index.php/site/pages/2010-2011
Extraits de S'envoler.