Un beigne de danse cuit au Monument National
29 novembre 2014
Critique du spectacle Infinity Doughnut de Katie Ward présenté par Tangente.
- Oliver Koomsatira
Tangente présente le spectacle Infinity Doughnut de Katie Ward au Monument National jusqu'au 30 novembre. La chorégraphe a fondé sa compagnie en 2011 et a présenté son solo Reality à la Casa del Popolo et au Fluid Festival à Calgary. Son oeuvre Rock Steady a été vue à Lennoxville, Créteil, Maubeuge et Nottingham. Elle est aussi cofondatrice du groupe d'artistes The Choreographers en plus d'enseigner le processus de création au Département de danse contemporaine de l'Université Concordia. Pour cette pièce, elle s'est entourée de quatre danseurs expérimentés dont Dany Desjardins, Audrée Juteau, Patrick Lamothe et Peter Trosztmer.
Maintenant, qu'est-ce qu'Infinity Doughnut? Dans ses propres mots, le spectacle est décrit comme étant : « un imaginatif système de navigation aveugle. C’est une exploration spéculative et naïve de l'environnement. Le spectacle Infinity Doughnut invite les performeurs et les spectateurs à céder à son flot, à accueillir le changement et la spontanéité. » Pour avoir assisté à cette performance, je peux confirmer qu'il faut bel et bien céder volontairement à cette expérience qui va bien au-delà de la simple observation traditionnelle d'un spectateur. C'est sans doute une oeuvre interactive mais nous pourrions même aller jusqu'à dire que c'était parfois un atelier impromptu dans lequel les invités étaient appelés à participer aux propos de la créatrice. C'est définitivement un style de spectacle stimulant pour ceux qui aiment être interpellés de façon directe par des danseurs. Je ne vous dirai pas exactement comment pour ne pas vendre la mèche… Infinity Doughnut m'a rappelé le style de spectacle très participatif de Petites pièces de poche : grandeur nature des Soeurs Schmutt ainsi que 4quART de La 2e Porte à Gauche. Tous deux d'excellents spectacles qui interpellaient activement l'attention de leur public. Un autre point très positif est que pour une rare fois, nous avions la chance d'être extrêmement confortables dans notre emplacement physique. Au lieu d'être serrés dans des sièges, nous avions l'impression d'être dans notre salon avec le droit de bouger, de s'étirer les jambes et de changer de position sans avoir peur de se faire regarder avec des gros yeux et de se faire tirer un « chut! » passif-aggressif de la part d'un étranger offusqué. Quel privilège!
Un autre élément central du spectacle qui puise dans les forces de ses interprètes est certes son travail de partenaire impressionnant. Sans être prêt à mettre ma main au feu, je soupçonne que la majorité de la performance était improvisée avec certaines structures comme points de repères. Et comme certains portés semblaient parfois risqués ou ambitieux, ça ajoutait un aspect excitant à la performance. Par moment, nous avions l'impression d'assister à un jam de contact improvisation avec quatre danseurs qui jouaient aux électrons libres autour d'un neutron en constante mouvance. Les artistes devaient ainsi être très à l'écoute de chacun de ses partenaires, ne sachant pas exactement ce que ces derniers allaient faire comme prochaine proposition.
Autrement, un autre aspect rafraîchissant de l'oeuvre était son côté humoristique, relax, qui ne se prenait pas trop au sérieux. Si la danse peut parfois être sombre ou très intellectuelle, Infinity Doughnut était capable de prendre un sujet spirituel inspiré des trouvailles de la physique quantique et rendre le tout très ludique et amusant. Nous retombions dans un état de découverte, comme de jeunes enfants qui réapprenaient à voir tout pour la première fois, à être surpris par l'aspect imprévisible du corps en mouvement. Non pas parce que la chorégraphie tentait de cacher le fait qu'elle ait été répétée encore et encore mais parce que les interprètes semblaient eux même être surpris par ce qui se passait sur scène sans essayer de le dissimuler. Les masques tombent et nous avons ainsi plus accès à la personne derrière la machine de danse infaillible. En tout et pour tout, ce spectacle était très plaisant à vivre. Nous en sortons plus centrés, connectés à nous-mêmes et peut-être même à des étrangers avec qui nous n'aurions pas eu l'opportunité d'établir un lien dans un autre contexte. Pour plus de détails sur le spectacle, visitez le site web de Tangente. http://www.tangente.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=125
Maintenant, qu'est-ce qu'Infinity Doughnut? Dans ses propres mots, le spectacle est décrit comme étant : « un imaginatif système de navigation aveugle. C’est une exploration spéculative et naïve de l'environnement. Le spectacle Infinity Doughnut invite les performeurs et les spectateurs à céder à son flot, à accueillir le changement et la spontanéité. » Pour avoir assisté à cette performance, je peux confirmer qu'il faut bel et bien céder volontairement à cette expérience qui va bien au-delà de la simple observation traditionnelle d'un spectateur. C'est sans doute une oeuvre interactive mais nous pourrions même aller jusqu'à dire que c'était parfois un atelier impromptu dans lequel les invités étaient appelés à participer aux propos de la créatrice. C'est définitivement un style de spectacle stimulant pour ceux qui aiment être interpellés de façon directe par des danseurs. Je ne vous dirai pas exactement comment pour ne pas vendre la mèche… Infinity Doughnut m'a rappelé le style de spectacle très participatif de Petites pièces de poche : grandeur nature des Soeurs Schmutt ainsi que 4quART de La 2e Porte à Gauche. Tous deux d'excellents spectacles qui interpellaient activement l'attention de leur public. Un autre point très positif est que pour une rare fois, nous avions la chance d'être extrêmement confortables dans notre emplacement physique. Au lieu d'être serrés dans des sièges, nous avions l'impression d'être dans notre salon avec le droit de bouger, de s'étirer les jambes et de changer de position sans avoir peur de se faire regarder avec des gros yeux et de se faire tirer un « chut! » passif-aggressif de la part d'un étranger offusqué. Quel privilège!
Un autre élément central du spectacle qui puise dans les forces de ses interprètes est certes son travail de partenaire impressionnant. Sans être prêt à mettre ma main au feu, je soupçonne que la majorité de la performance était improvisée avec certaines structures comme points de repères. Et comme certains portés semblaient parfois risqués ou ambitieux, ça ajoutait un aspect excitant à la performance. Par moment, nous avions l'impression d'assister à un jam de contact improvisation avec quatre danseurs qui jouaient aux électrons libres autour d'un neutron en constante mouvance. Les artistes devaient ainsi être très à l'écoute de chacun de ses partenaires, ne sachant pas exactement ce que ces derniers allaient faire comme prochaine proposition.
Autrement, un autre aspect rafraîchissant de l'oeuvre était son côté humoristique, relax, qui ne se prenait pas trop au sérieux. Si la danse peut parfois être sombre ou très intellectuelle, Infinity Doughnut était capable de prendre un sujet spirituel inspiré des trouvailles de la physique quantique et rendre le tout très ludique et amusant. Nous retombions dans un état de découverte, comme de jeunes enfants qui réapprenaient à voir tout pour la première fois, à être surpris par l'aspect imprévisible du corps en mouvement. Non pas parce que la chorégraphie tentait de cacher le fait qu'elle ait été répétée encore et encore mais parce que les interprètes semblaient eux même être surpris par ce qui se passait sur scène sans essayer de le dissimuler. Les masques tombent et nous avons ainsi plus accès à la personne derrière la machine de danse infaillible. En tout et pour tout, ce spectacle était très plaisant à vivre. Nous en sortons plus centrés, connectés à nous-mêmes et peut-être même à des étrangers avec qui nous n'aurions pas eu l'opportunité d'établir un lien dans un autre contexte. Pour plus de détails sur le spectacle, visitez le site web de Tangente. http://www.tangente.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=125