Tangente met en vedette... la relève ! Fois 6 !
14 décembre 2012
Critique du spectacle Danses Buissonnières présenté par Tangente.
- Oliver Koomsatira

ALLIAGE COMPOSITE d’ÉLISE BERGERON et PHILIPPE POIRIER
Photo (©) Sandra Lynn Belanger
Voilà, une idée de génie te frappe. T'appelles des amis danseurs et vous vous mettez à créer votre oeuvre d'art. Vous faites partie de la jeune relève, donc vous êtes paumés, bien entendu. Vous payez pour la location de studio de votre poche ou des gens généreux vous offrent leur studio après que vous leur ayez fait des beaux yeux papillons. La création avance à très petits pas parce que vous n'avez que très peu d'expérience. Finalement, après des heures et des heures de surchauffage de neurones… boom ! Vous avez quelque chose de fini et… roulement de tambour… maintenant quoi? La création; partie quand même pas mal difficile s'avère être la plus facile du long chemin ingrat qu'est celui du jeune chorégraphe. Où pourrez-vous maintenant présenter votre oeuvre quand vous n'avez pas de nom ni de réputation pour remplir la salle? Qui prendra le risque de présenter un « no-name »? Ou du moins un « name que je ne connais pas encore »? Heureusement pour vous, Tangente existe et comme leur mandat est d'aider la relève, eh bien ils ont créé l'événement Danses Buissonnières « pour offrir une plate-forme professionnelle à la nouvelle génération de chorégraphes gradués des écoles et universités offrant une formation professionnelle en danse contemporaine, et aux autodidactes qui pratiquent cette discipline et/ou ayant reçu une formation similaire. Danses Buissonnières Classe est l’opportunité de se faire découvrir par les différents publics : spectateurs, journalistes, diffuseurs, chorégraphes, danseurs, etc. » Merci Tangente ! On est contents que t'aies pensé à nous, jeunes artistes qui crèvent de faim.
Bon, pour l'édition 2012, Tangente a fait appel à Dany Desjardins, Annie Gagnon, Thierry Huard, Raphaëlle Perreault, Andrew Turner et Christiane Bourget, qui elle se charge de la coordination, afin de sélectionner les cinq projets chanceux qui ont eu l'opportunité d'être présentés au Monument National. Un autre roulement de tambour, les grands gagnants sont… Élise Bergeron et Philippe Poirier, Adam Kinner, Audrey Rochette, Rosie Contant et Frédéric Wiper, Kimberley de Jong ainsi que Annie Gagnon, pas la membre du jury bien sûr, celle qui elle a été importée de Québec. Chaque équipe eut le droit à 10 minutes pour montrer de quel bois ils se chauffent. Top chrono ! 10 minutes… c'est bébé fafa, non? Un instant ! Quoique la durée soit courte et qu'on puisse penser que ça soit nécessairement plus facile à créer qu'un spectacle de 30 minutes, il faut se souvenir qu'il est quand même difficile de pondre un univers qui se tient, développer pleinement ses propositions, trouver un début, un milieu et une fin, le tout sans que le public ressente que la pièce se passe en mode turbo. Aussi, il y a l'ambiance « showcase » qui peut rendre les choses encore plus tendues. Que tu le veuilles ou non, le public va nécessairement te comparer à la pièce précédente ainsi que celle qui suit, formulant ainsi un barème de préférences inconscient. Qui a dit que c'était facile d'être chorégraphe, de toute façon?
Les soirées à six spectacles sont bien plaisantes pour le public mais pas tant pour ceux qui en font la couverture médiatique. Rendu au bureau de rédaction, je veux dire, ça va pour la partie assis-toi et regarde les danseurs danser leur danse. Vu qu'il y a tant d'univers, tant de créateurs, tant d'interprètes, c'est un peu plus épineux comme processus après. Qui a dit que c'était facile d'être rédacteur, de toute façon? Bon, embarquons dans le vif du sujet. En premier lieu, Élise Bergeron et Philippe Poirier présentèrent Alliage Composite; un duo à l'ambiance mystérieuse pétillant de vivacité corporelle. Liés par l'avant-bras, ils se donnèrent des chocs, des secousses comme le courant d'un fil électrique qui passe de l'un vers l'autre et vice-versa. La proposition généra beaucoup de gestuelle intéressante et leur interprétation engagée supporta très bien l'oeuvre.
Bon, pour l'édition 2012, Tangente a fait appel à Dany Desjardins, Annie Gagnon, Thierry Huard, Raphaëlle Perreault, Andrew Turner et Christiane Bourget, qui elle se charge de la coordination, afin de sélectionner les cinq projets chanceux qui ont eu l'opportunité d'être présentés au Monument National. Un autre roulement de tambour, les grands gagnants sont… Élise Bergeron et Philippe Poirier, Adam Kinner, Audrey Rochette, Rosie Contant et Frédéric Wiper, Kimberley de Jong ainsi que Annie Gagnon, pas la membre du jury bien sûr, celle qui elle a été importée de Québec. Chaque équipe eut le droit à 10 minutes pour montrer de quel bois ils se chauffent. Top chrono ! 10 minutes… c'est bébé fafa, non? Un instant ! Quoique la durée soit courte et qu'on puisse penser que ça soit nécessairement plus facile à créer qu'un spectacle de 30 minutes, il faut se souvenir qu'il est quand même difficile de pondre un univers qui se tient, développer pleinement ses propositions, trouver un début, un milieu et une fin, le tout sans que le public ressente que la pièce se passe en mode turbo. Aussi, il y a l'ambiance « showcase » qui peut rendre les choses encore plus tendues. Que tu le veuilles ou non, le public va nécessairement te comparer à la pièce précédente ainsi que celle qui suit, formulant ainsi un barème de préférences inconscient. Qui a dit que c'était facile d'être chorégraphe, de toute façon?
Les soirées à six spectacles sont bien plaisantes pour le public mais pas tant pour ceux qui en font la couverture médiatique. Rendu au bureau de rédaction, je veux dire, ça va pour la partie assis-toi et regarde les danseurs danser leur danse. Vu qu'il y a tant d'univers, tant de créateurs, tant d'interprètes, c'est un peu plus épineux comme processus après. Qui a dit que c'était facile d'être rédacteur, de toute façon? Bon, embarquons dans le vif du sujet. En premier lieu, Élise Bergeron et Philippe Poirier présentèrent Alliage Composite; un duo à l'ambiance mystérieuse pétillant de vivacité corporelle. Liés par l'avant-bras, ils se donnèrent des chocs, des secousses comme le courant d'un fil électrique qui passe de l'un vers l'autre et vice-versa. La proposition généra beaucoup de gestuelle intéressante et leur interprétation engagée supporta très bien l'oeuvre.
En deuxième partie, je fais ça court pour que ça rentre… Adam Kinner présenta I'm Faking It. Créé un peu comme un one-man show « stand-up », nous avons eu droit à quelque chose de plus théâtral et léger. Je pense que ça doit être pas mal spécial d'être dans la tête de M. Kinner; il a quand même des idées assez bizarres. Genre : « À chaque fois que je vais penser au sexe, je vais hausser les épaules » ou « À chaque fois que je pense à ma mère, je vais » quelque chose d'autre, ou « À chaque fois que je vais penser à ma mère qui fait du sexe, je vais » ben non, il n'a pas dit ça, ça sera ben trop aye aye aye ! Toujours avec une touche humoristique très étrange, il nous fit part de tout ce qui se passait dans sa tête. Je crois que cette qualité très bizarroïde servira beaucoup ce jeune créateur si il continu de créer, bien sûr.
Pour clore la première partie de la soirée, le public eut droit à quelque chose d'encore plus
« weird » : Cake de Audrey Rochette. Faisant l'exorcisme de ses démons de création, Audrey Rochette décida de faire un spectacle les mettant en vedette. En utilisant la métaphore de la confection d'un ben bon gâteau, elle donna vie à trois personnages assez bombe-à-retardement. Quand tu vois des ingrédients comme ça sur une scène, tu sais pourquoi la pièce à été placée juste avant l'entracte… comme de fait, il y a eu du cake mix pas mal « all over the place » ! Oh là là, le dégât ! Les interprètes Corinne Crane-Desmarais, Noémie Dufour-Campeau et Patrick R. Lacharité se sont très bien prêtés au jeu complètement fou. Un moment très fort de l'oeuvre : quand le trio mongol passa au mode « slow-motion ». Honnêtement, on avait vraiment l'impression qu'ils l'étaient ! Bien hâte de voir se qui se passera après que le pauvre Patrick se soit auto-badigeonné le torse à l'aide du mélange dégoulinant… Je suis bien content de ne pas être le concierge du Monument National !
« weird » : Cake de Audrey Rochette. Faisant l'exorcisme de ses démons de création, Audrey Rochette décida de faire un spectacle les mettant en vedette. En utilisant la métaphore de la confection d'un ben bon gâteau, elle donna vie à trois personnages assez bombe-à-retardement. Quand tu vois des ingrédients comme ça sur une scène, tu sais pourquoi la pièce à été placée juste avant l'entracte… comme de fait, il y a eu du cake mix pas mal « all over the place » ! Oh là là, le dégât ! Les interprètes Corinne Crane-Desmarais, Noémie Dufour-Campeau et Patrick R. Lacharité se sont très bien prêtés au jeu complètement fou. Un moment très fort de l'oeuvre : quand le trio mongol passa au mode « slow-motion ». Honnêtement, on avait vraiment l'impression qu'ils l'étaient ! Bien hâte de voir se qui se passera après que le pauvre Patrick se soit auto-badigeonné le torse à l'aide du mélange dégoulinant… Je suis bien content de ne pas être le concierge du Monument National !
C'est pas fini ! On lâche pas, il en reste juste trois ! De retour après l'entracte, Rosie Contant et Frédéric Wiper présentèrent le duo romantique Rond-Point. N'ayez crainte, ce n'était pas on est gaga et on jette des fleurs partout en gambadant dans les plaines. Au contraire, faisant une recherche expérimentale à l'aide d'une grosse ampoule, les effets lumineux rendirent l'ambiance très captivante pour le spectateur. C'est un peu difficile à expliquer avec des mots, faut le voir. Par exemple, imaginez une lampe qui tourne autour de deux corps, ça va nécessairement créer des changements assez intéressants quand la lumière frappe un angle différent à chaque fraction de seconde. Ainsi de suite avec plusieurs propositions créatives. Une très belle recherche avec encore plus de pistes à découvrir pour les jeunes chorégraphes, j'en suis sûr.
On y est presque ! Venue de Québec, Anne Gagnon présenta 2._ à l'aide des danseuses Isabelle Gagnon et Mélanie Therrien. Je sais, je sais, ça commence à faire beaucoup de Gagnon pour une soirée… ah ! On se calme, ça va bien aller. Sur des chants aux airs spirituels et ancestraux, la chorégraphe créa une pièce traitant de la fragilité de l'existence humaine. Malheureusement pour le sort de l'humanité, les nouvelles nous rapportent ce triste fait presque à chaque jour : tuerie de 27 personnes dans une école primaire au Connecticut, meurtre de trois enfants par leur propre mère à Drummondville, le cardiologue Guy Turcotte qui pette les plombs et tue ses deux enfants… bref, oui la vie est pas mal fragile et on ne sait vraiment jamais ce que demain nous réserve, malheureusement… Avec plusieurs séquences surprenantes, on voit un oeil très aiguisé chez la chorégraphe, malgré sa jeunesse.
On est rendu gang, whoo ! Pour clore la soirée, Kimberley de Jong présenta CYCLe avec Nate Yaffe. Apparemment, quand on naît, on a l'impression qu'on va mourir, en tant que bébé. Donc, Lhasa de Sela tira un petit parallèle avec ce qu'on ressent face à la vraie mort : « En fin de compte, nous n'avons qu'à mourir, puis nous sommes sûrs, nous allons partir. Mais certains pensent que ce n'est que le début de quelque chose d'autre ! » Mystère, personne ne le sait jusqu'à ce qu'on traverse la ligne d'arrivée… Avec plusieurs idées originales, on voit que la jeune chorégraphe a fait une bonne recherche. Ils étaient munis de plusieurs accessoires intéressants : une tête de squelette géante, des carcans pour chiens, vous savez les trucs de plastique qui ressemblent à des abat-jours et qu'on mets au cou des chiens pour pas qu'ils se lichent la « quéquette » fraîchement opérée. Ben ça, mais sur les danseurs. Très évocateur. En tout cas, on voit plusieurs pistes intéressantes qui tracent le début d'un spectacle intrigant.
Voilà, six spectacles pour le prix d'un et plein d'espoir pour les jeunes chorégraphes de demain. Danses Buissonnières a lieu jusqu'à ce dimanche. Visitez le site web de Tangente pour plus de détails.
http://www.tangente.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=63&Itemid=18&lang=fr
Extraits de CYCLe de Kimberley de Jong.
Voilà, six spectacles pour le prix d'un et plein d'espoir pour les jeunes chorégraphes de demain. Danses Buissonnières a lieu jusqu'à ce dimanche. Visitez le site web de Tangente pour plus de détails.
http://www.tangente.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=63&Itemid=18&lang=fr
Extraits de CYCLe de Kimberley de Jong.